Baudelaire, spleen et idéal, " correspondances "
Commentaire de texte : Baudelaire, spleen et idéal, " correspondances ". Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar Nvafoungbe • 1 Mai 2021 • Commentaire de texte • 1 902 Mots (8 Pages) • 636 Vues
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N’vafoungbe
1ere5
Beaudelaire était l’un des plus célèbres et remarquables poètes du 19ème siècle, notamment pour son recueil assez provocateur, Les Fleurs du mal, qui lui a valu une notoriété mais également un scandale. En raison de l'apparition de maladies graves six mois avant sa mort, il a été énormément affaibli là la fin de sa vie. Beaudelaire a donc subi des tortures psychologiques et physiques à cause de l’état de son corps et bien sur, cela a impacté son écriture durant cette période. Son œuvre le place à la frontière de plusieurs mouvements littéraires: romantiques par certains thèmes comme l'exotisme, la place du poète dans le monde et son aspiration contradictoire entre le ciel et la terre, il peut apparaître à d'autres comme symboliste et décadent par sa volonté de déchiffrer le monde ou l'aspect musical de ses poèmes, enfin son attachement au mouvement parnassien se trouve clairement affirmé à travers la dédicace de son recueil à Théophile Gautier.
«Correspondances» fait partie des tout premiers poèmes de la section Spleen et idéal. Le poème est vite apparu comme un manifeste de Baudelaire. Quatrième poème des Fleurs du Mal. Dans l'Albatros et Élévation, Baudelaire fait état de deux mondes qui s’opposent et se complètent en même temps: celui de "l'azur" qui correspond à "l'idéal", au céleste et celui des humains, terrestre fait de sensations. Pour cela, deux types d'analogies sont suggérées: les correspondances verticales(monde terrestre/monde supérieur) et horizontales (entre les différentes sensations).
Nous pourrons alors nous demander comment Baudelaire pense-t-il établir un lien ou un pont entre ces deux mondes et quel place occupera le poète dans ce poème très expressif. (Le poète semble être un interprète de symboles". Il s'agit d'un sonnet en alexandrins).
Nous verrons dans un premier temps l’union entre le matériel et le spirituel puis dans un second temps, le principe à la fois simple et complexe de la synesthésie étant une plaque tournante ce poème et enfin, nous pourrons évoquer les finalités des procédés utilisés par l’auteur polychrone.
Dans son premier quatrain, la nature est le thème dominant, l’auteur l’utilise comme jonction entre la terre et le ciel, le matériel et le spirituel. La nature fait l’objet d’une personnification mais en être vivant bienveillant « vivant » vers1, « parole » vers 2, « observent » vers 4, et « regards familiers » vers 4 . « vivant pilier » est une métaphore où ces colonnes sont assimilables à des arbres .De plus, la « Nature » reçoit un majuscule de la part de l’auteur ce qui est tout l’inverse de l’ « homme » or par convention, ce dernier mot devrait porter la marque des noms propres.Cette différence montre l’importance qu’a la nature par rapport aux êtres humains mais également sa prédominance sur la Terre (la planète sur laquelle vivent les humains porte le nom d’un élément naturel) .
La nature est religieuse. « La Nature est un temple » « pilier ».Ici, elle est associée à un facteur très important pour les humains, la religion et cela depuis très longtemps. Dans les livres sacrés de chacunenes des religions,elle joue un rôle important. Par exemple dans la religion chrétienne, Adam et Eve vivent entourer de flore dans le Jardin d’Eden et c’est par ailleurs cette même nature (le serpent et la pomme) qui sera la cause du pécher originel. C’est un sens très vaste du mot « religion », qui est ici lieu de liaison, lieu qui donne du sens en reliant le sensible à l'invisible, le physique au métaphysique.
La nature est aussi un lieu symboliste : « l'homme y passe à travers des forêts de symboles », Donc, des forêts de liaison, de liens, où se présente un champ lexical mélioratif : « observe avec des regards familiers ». La nature est un lieu de symbole qui donne naissance à la condition, à la « nature » même de l'homme pour peu que ce dernier ouvre ses sens, ne reste pas sourd ni aveugle.
L'homme-poète affronte les réalités de ce monde. Il n’est que de passage sur Terre: «l'homme y passe»: son voyage sur terre est éphémère ce qui veut dire qu’il vit en ayant en tête que sa vie est réglé, géré par le temps.
L’homme est dans la confusion comme nous le montre la présence du champ lexical de l’incertitude :« confuses paroles», «parfois» (un adverbe se rapportant au temps et à l’habitude), «sortir».La nature parle de manière aléatoire. «de loin se confondent» est une partie du poème qui montre un problème concret de perspectives. Une antithèse apparaît au niveau de «ténébreuse et profonde unité»: l’unité nous fait penser à une chose réelle même si elle n'apparaît pas clairement.Une autre antithèse est remarquable mais cette fois-ci, associée à une autre figure de style, le parallélisme dans le vers «vaste comme la nuit et comme la clarté».Ces antithèses et parallélisme nous montrent à la fois le caractère contradictoires des éléments mais également leurs points commun principalement dû à la forme de la figure de style utilisée
Le rôle du poète sera donc de déchiffrer les symboles et les signes que la nature envoie notamment aux strophes 1 et 2 dans laquelle la diversité la richesse des symboles entrent en jeu. Tout comme la nature joue le rôle de pont entre les deux monde, le poète aura celui d’interprète de ces symboles.Cette interprétation des symboles se faite dans deux sens :
L’un vertical dans laquelle l’homme est conduit à rentrer en relation avec une surréalité qui rend l’univers sensible.Il faut en fait retourner à la source même des choses.En effet, ce qui arrive en premier n’est pas forcément la véritable information recherchée et ressentie particulièrement au niveau des sens.La matière n’est qu’une apparence, une façade derrière laquelle se trouve le Saint-Graal de nos sens, la réalité profonde qu’est la spiritualité.
L’autre horizontal et dont les principaux élément se réfèrent principalement à la confusion exprimée précédemment.La pierre angulaire cette interprétation horizontale est la mise en commun et l’utilisation en parallèle des sens basiques de l’être humain que sont l'ouïe, la vision, le goût, l'odorat, le toucher et ici peut- être même un sixième sens spécifiquement par rapport au spirituel :
Ce poème renferme des liens et des correspondances entre les sensations .
Cette théorie apparaît en premier lieu dans le deuxième quatrain.«Les parfums », « les couleurs » et « les sons se répondent».On remarque cette rime entre « confondent » et « répondent » avec deux sons en commun. Le quatrième vers est particulièrement travaillé avec trois thèmes dans un même vers et une longue analogie (plusieurs comparaisons occupent tout le quatrain et qui retardent l'annonce des théories.) La solution pour l'homme est donc de s'ouvrir au monde qui l'entoure à travers ses perceptions sensorielles. L’homme doit passer dans un état de cohésion totale avec la nature et dans un sens avoir un taux de concentration très élevé pour pouvoir sentir chaque petites choses pour atteindre son objectif.«Comme de longs échos qui de loin se confondent» ce vers a une importance capitale car il est l’image d’un travail de l’auteur sur son texte.On peut relevé la maîtrise de la prosodie provenant de Baudelaire par exemple avec la combinaison d’allitérations et assonances qui montrent une harmonie imitative: Cela fait partie des échos qui répètent l'idée des correspondances.Cette étude des sonorité est aussi une marque du symbolisme qu’utilise Baudelaire car dans le symbolisme, la musicalité des vers est primordiale pour que l’harmonie des sonorités permettent le renforcement de l’évocation des sentiments.
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