Brevet blanc "nuit et brouillard", Jean Ferrat
Commentaire de texte : Brevet blanc "nuit et brouillard", Jean Ferrat. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar Valérie Defours • 15 Février 2017 • Commentaire de texte • 4 689 Mots (19 Pages) • 4 297 Vues
Repère : 17GENFRQME1
Diplôme National du Brevet : Brevet Blanc N°1
03 février 2017
Français
Série générale
Partie I - Français :
Analyse et interprétation de textes et de documents
Maîtrise des différents langages
- Questions (20 points) 1 h
Partie II - Français,
Rédaction et maîtrise de la langue
- Dictée (5 points) et réécriture (5 points) 30 minutes
- Rédaction (20 points) 1 h 30
Les candidats veilleront à garder le sujet de la première partie durant toute l’épreuve, y compris pour la rédaction.
L’usage de la calculatrice et de tout document est interdit.
L’usage d’un dictionnaire de langue française est autorisé seulement
pour la deuxième partie (rédaction).
Partie I – Français. Analyse et interprétation de textes et de documents –
Document A : « Nuit et Brouillard »
Paroles et musique : Jean Ferrat, 1963
[pic 1]
Ils étaient vingt et cent, ils étaient des milliers
Nus et maigres, tremblants, dans ces wagons plombés
Qui déchiraient la nuit de leurs ongles battants
Ils étaient des milliers, ils étaient vingt et cent
Ils se croyaient des hommes, n'étaient plus que des nombres
Depuis longtemps leurs dés avaient été jetés
Dès que la main retombe il ne reste qu'une ombre
Ils ne devaient jamais plus revoir un été
La fuite monotone et sans hâte du temps
Survivre encore un jour, une heure, obstinément
Combien de tours de roues, d'arrêts et de départs
Qui n'en finissent pas de distiller l'espoir
Ils s'appelaient Jean-Pierre, Natacha ou Samuel
Certains priaient Jésus, Jéhovah ou Vichnou
D'autres ne priaient pas, mais qu'importe le ciel
Ils voulaient simplement ne plus vivre à genoux
Ils n'arrivaient pas tous à la fin du voyage
Ceux qui sont revenus peuvent-ils être heureux
Ils essaient d'oublier, étonnés qu'à leur âge
Les veines de leurs bras soient devenues si bleues
Les Allemands guettaient du haut des miradors
La lune se taisait comme vous vous taisiez
En regardant au loin, en regardant dehors
Votre chair était tendre à leurs chiens policiers
On me dit à présent que ces mots n'ont plus cours
Qu'il vaut mieux ne chanter que des chansons d'amour
Que le sang sèche vite en entrant dans l'histoire
Et qu'il ne sert à rien de prendre une guitare
Mais qui donc est de taille à pouvoir m'arrêter
L'ombre s'est faite humaine, aujourd'hui c'est l'été
Je twisterais les mots s'il fallait les twister
Pour qu'un jour les enfants sachent qui vous étiez
Vous étiez vingt et cent, vous étiez des milliers
Nus et maigres, tremblants, dans ces wagons plombés
Qui déchiriez la nuit de vos ongles battants
Vous étiez des milliers, vous étiez vingt et cent[pic 2][pic 3]
Document B :
[pic 4]
[pic 5]
Questions (20 points) 1 heure
Les réponses aux questions doivent être entièrement rédigées.
Sur le document A (texte)
[pic 6]
- Nuit et Brouillard (10.5 points)
- Identifiez le champ lexical qui évoque, sans la nommer directement, la réalité historique qui est le thème de cette chanson : relevez au-moins 4 mots ou expressions qui le constituent.
- a) Qui désigne le pronom personnel « ils » dans ce texte ?
b) En ne nommant pas les personnes désignées par ce pronom, que veut suggérer le poète ? Justifiez-vous à l’aide du titre et de passages précis du texte.
c) Observez le vers 13 et la dernière strophe : Quelle est alors l’intention de l’auteur, selon vous ?
- Le poète évoque les souffrances des « voyageurs » : décrivez-les en vous appuyant sur des expressions précises que vous commenterez.
- a) Quel est le rythme de cette chanson ? D’après vous, quelle impression veut créer le poète ; que veut-il suggérer ?
b) Si vous deviez imaginer une musique, des bruitages, pour accompagner la lecture de ce poème, que proposeriez-vous ? Appuyez-vous sur le texte pour vous justifier.
- Twister les mots (9.5 points)
- Quel est le temps dominant au début de la chanson ? A partir du vers 25, pourquoi le temps dominant change-t-il ?
- a) Quelle est la classe grammaticale du mot « on » (v.25) ? A-t-il une valeur méliorative ou péjorative dans le texte ? Pourquoi ?
b) Que veut dire le poète quand il parle de « twister les mots s’il fallait » (v.31) ?
Sur les documents A et B
- Quelle réalité insoutenable la photographie sous-entend-elle ? De quel(s) passage(s) du texte la rapprocheriez-vous ?
- Vers 32, le poète écrit : « Pour qu'un jour les enfants sachent qui vous étiez ».
Vous sentez-vous concerné(e) par cette chanson et par cette photographie ? Vous touchent-elles ? Vous laissent-elles indifférent(e) ? Justifiez-vous en décrivant quels sentiments et réactions ces deux documents font naître en vous.
Partie II. Français - Rédaction et maîtrise de la langue
- ORTHOGRAPHE :
- Dictée (5 points)
Consignes pour la dictée à l’attention du surveillant-lecteur :
On fera faire la dictée pendant les 20 premières minutes de la deuxième partie, sur une copie distincte des questions.
On demandera aux candidats d’écrire une ligne sur deux. Lors de la dictée, on procèdera ainsi :
- Ecrire au tableau :
- David MYRIAM Manifeste poétique (souligné)
- Blast : vous en préciserez le sens = explosion (en dictant)
2) Lire une fois le texte avant de le dicter.
3) Dicter le texte en donnant la ponctuation et en répétant chaque segment au moins deux fois. N’hésitez pas à répéter plusieurs fois et n’allez pas trop vite.
N. B. : Précisez en dictant qu’on écrira « trois cents mètres » en lettres.
4) A la fin, de la dictée, relire une fois le texte.
5) Donner le temps de la relecture.
☞Attention : Vous ne répondrez à aucune question d’élèves sinon en relisant un passage.
Merci pour eux !
Je suis une bombe humaine.
J’aurais pu être un soldat docile, de ceux qui touchent leur proie à trois cents mètres avec un fusil à lunette.
Seulement, j’ai choisi l’action non-violente, et l’art.
C’est avec un morceau de papier que je me bats. Je lutte avec la surface blanche pour y incruster des signes. L’encre est mon sang, le vôtre aussi.
Mes créations sont des bombes, des colis piégés, attractifs et esthétiques, destinés à vous exploser en pleine figure le moment venu, par surprise, comme par effraction.
Je voudrais que le souffle du blast vous renverse, que votre regard se mue en révolte, pour vous inviter à créer un jour un monde en paix.
David Myriam, Manifeste artistique
B) Réécriture : (5 points) Distribuer le sujet et laisser 10 minutes. Puis ramasser les copies.
Partie II. Français, rédaction et maîtrise de la langue
b) Réécriture (10 minutes - 5 points) :
Ils n'arrivaient pas tous à la fin du voyage.
Ceux qui sont revenus peuvent-ils être heureux ?
Ils essaient d'oublier, étonnés qu'à leur âge,
Les veines de leurs bras soient devenues si bleues.
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