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Commentaire — Elixir de longue vie, Honoré de Balzac

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Par   •  2 Décembre 2017  •  Commentaire de texte  •  1 546 Mots (7 Pages)  •  2 604 Vues

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L'Elixir de longue vie est une nouvelle fantastique écrite par Honoré de Balzac, écrivain français qui s'inscrit dans le mouvement réaliste. Visionnaire, Balzac a marqué le XIXème siècle par ses œuvres. Cette nouvelle parue en 1830 nous conte l'histoire du fils de Don Juan : Philippe, à qui celui-là demande - sur son lit de mort- d'enduire son corps d'un liquide qui lui permettrait, sans que Phillipe ne le sache, de ressusciter.

Nous verrons à travers deux grands axes la manière dont Honoré de Balzac s'empare du récit de la mort de Don Juan ; dans un premier temps, l'apparence idéale de cette mort et, enfin, dans un second temps, la résurrection révélatrice de Don Juan.

Nous pouvons en effet constater, dans le début et la moitié de la nouvelle, la mort en apparence idéale de Don Juan. Celui-ci, accompagné de son fils, se trouve dans un cadre qui semble particulièrement harmonieux. Le premier paragraphe commence pareillement à un conte : « Ce fut par une belle soirée d'été » (l. 1), de nombreux adjectifs mélioratifs antéposés s'y trouvent et offrent une sensation de bien-être, de calme : « belle soirée d'été » (l.1), « admirable pureté » (l.2) et « vives et fraîches lumières » (l.3). Le narrateur fait également appel à nos sensations avec une description riche pour renforcer cette douceur, cette détente ; il nous renvoie à la vision : « par une belle soirée d'été » (l.1), «le ciel de l'Espagne était d'une admirable pureté »(l.2), «vives et fraîches lumières » (l.3), à l'odorat : « les orangers parfumaient l'air » (l.2 à 3), « fraîches lumières » (l.3), à l'ouïe : « distillaient » (l.3) — qui est d'ailleurs une synesthésie, Balzac associe ici les étoiles, normalement muettes, à un son. L'euphémisme « sentit les approches de la mort » contribue également à la douce quiétude environnante.

Le décors du dernier paragraphe possède aussi, en quelque sorte, une tranquillité ambiante : « la lueur douce, produite par la clarté de la lune »(l.47), « le corps de son père, comme quelque chose de blanc au milieu de l'ombre » — le blanc étant le symbole de la pureté.

Le père est le fils semblent réconciliés, ils ont l'air de s'entendre, eux aussi, dans une parfaite harmonie ; Philippe « contemplait avec amour et respect » (l.5) son père, il le chérit et le vénère d'un amour véritable et sincère. Don Juan appella son fils « d'une voix si tendre et si affectueuse » (l. 7) que celui-ci « tressaillit et pleura de bonheur » (l. 8) : cette oxymore montre malgré son côté hyperbolique que Philippe est authentiquement bouleversé par ses émotions, inaccoutumé à recevoir de telles - toujours supposées- preuves de l'affection de son père envers lui. Don Juan semble avoir des remords et un amour profond, qu'il aurait caché, envers son fils : « mon bien-aimé Phillipe » (l.19), « Tu méritais un autre père » (l.24), « mon fils » (l.31).

Don Juan croit en l'honnêteté de Phillipe et meurt sans le moindre doute : « Don Juan se connaissait trop à l'expression des sentiments humains pour ne pas mourir en paix sur la foi d'un tel regard. », il sait que son fils va encore lui obéir ; il est en totale confiance. Les exclamations « Oh ! mon père ! » (l. 28) dont cette exclamation avec utilisation de l'impératif « Oh ! dites-les moi promptement mon père ! »(l. 37) montrent implicitement l'empressement et le bonheur nouveau que lui font ressentir les paroles, le présumé repentir de Don Juan. Phillipe baise même le front du « cadavre de son père sur la table » (l.46) encore une autre évidence des sentiments affectueux qu'il lui porte.

En plus de la réconciliation avec son fils, Don Juan paraît également se réconcilier avec Dieu ; tout en employant un vocabulaire appartenant au registre pathétique, il admet être « un grand pêcheur » (l.10), prétend s'être inquiété « toute [sa] vie, à [sa] mort » et qu'il pensait à « l'incompatibilité [...] du Diable et de Dieu » (l.26-27). Aussi prétend-il avoir reçu de « l'eau sainte » (l.14) de son ami, le « grand pape Jules II » (l.11) - dont il fait les éloges comme avec le terme « illustre pontife » (l.11) - et confie à Philippe qu'il n'était apparemment autorisé à dévoiler ce secret qu'«à son fils, in articulo mortis » (l.16). Don Juan lui demande aussi de jurer « par son salut éternel » (l.19), de suivre un rituel religieux très précis — qui consiste notamment à réciter des prières et enfin, il avertit Phillipe en lui demandant de ne s'étonner de rien, puisque la « puissance de Dieu est [...] grande » (l.41).

Néanmoins, la résurrection de Don Juan est hautement révélatrice ; nous constatons premièrement ce que Phillipe ne voit pas durant le récit : en effet, dès le premier paragraphe, effleure dans la narration l'avis du narrateur omniscient sur la continuité de l'histoire et le sort de Don Juan et de son fils, il semble nous prévenir de la tournure tragique que va prendre la situation : « la nature semblait lui donner des gages certains de sa résurrection », le verbe d'état « semblait » marque effectivement le doute ; le narrateur nous montre qu'il ne croit pas complètement à ce qu'il dit. Se trouvent

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