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Devoir Candide - Commentaire littéraire

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Par   •  19 Novembre 2022  •  Commentaire de texte  •  2 195 Mots (9 Pages)  •  311 Vues

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Français

Devoir n°1 : Commentaire littéraire, Candide ou l’Optimisme

Voltaire, de son véritable nom François-Marie Arouet, est un philosophe et écrivain du XVIII siècle. Il est l’un des esprits qui aura le plus marqué le siècle des Lumières par ses combats contre de nombreuses causes dont l’intolérance religieuse, les atteintes à la liberté, la monarchie, l’obscurantisme ou encore l’absurdité de la guerre... Ses écrits feront bien souvent polémique et sa vie n’en sera que plus mouvementée. C’est en 1759, installé à Frenay, que Voltaire alors âgé de 64 ans, écrira une de ses œuvres les plus connues, Candide ou l’Optimisme. Véritable manuscrit philosophique emplit de satire sociale, joliment tourné en une grande aventure, Voltaire nous contera l’histoire d’un jeune homme, Candide. Naïf et transit d’amour, il ne connaît rien du monde qui l’entoure et croit aveuglement l’Oracle du château, Pangloss. Selon lui, le meilleur des mondes serait celui-ci, créé par Dieu. Il ne peut en être autrement et s’il y a effet, c’est qu’il y a cause. Tout est explicable et rien n’est mauvais puisque Dieu en est le créateur. Par la suite, Candide se fera chasser du château « à coup de pied aux fesses » après avoir cédé à la tentation qui n’est autre que Cunégonde, tel Adam se faisant chasser du jardin d’Eden. Il découvrira tout au long de son voyage, petit à petit, mais brusquement cependant, les misères et la cruauté de ce monde qu’il pensait si parfait. Quels seront donc les aspects sociaux que Voltaire dénoncera à travers le voyage de Candide ?  Nous verrons les différentes satires sociales qu’il a glissées derrière les six premiers chapitres de ce conte philosophique. Tout d’abord, dans une première partie, nous verrons que la satire de l’aristocratie est de mise dès les premiers paragraphes ; en second plan la satire de l’armée, la guerre et de ses dirigeants puis pour finir la satire de la religion et plus particulièrement de son intolérance.

Dés les premiers paragraphes du chapitre un, la satire de l’aristocratie est déjà bien présente. Le contexte géographique nous indique que le conte se passe en Westphalie. C’est une région bien pauvre que Voltaire a décidé de choisir et ceci n’est sûrement pas anodin. L’Allemagne est le pays du roi de Prusse, Frédéric II, avec qui Voltaire était en mésentente après un séjour houleux chez ce dernier. C’est également le pays du philosophe allemand, Leibniz. Nous pouvons voir que le nom de famille « Thunder-ten-tronckh » est un nom qui n’est pas choisi au hasard. Long et compliqué à lire ou ne serait ce qu’à prononcer, il en devient ridicule. L’allitération utilisée est une façon de mettre un point négatif sur le langage disgracieux des Allemands et de renforcer ce ridicule déjà présent. Les présentations des personnages qui suivront n’en feront pas exception. Tout d’abord, il est dit que la mère de Candide aurait eu une aventure avec un des voisins et aurait refusé par la suite d’épouser ce dernier par cupidité et orgueil… Ce comportement, pour une femme de son rang était très mal vu et le fait qu’elle refuse le mariage est une forme d’égoïsme car un enfant né hors mariage était alors considéré comme un bâtard. La vie de son enfant même ne comptait pas plus que l’argent et le titre de noblesse. Le Baron, décrit comme « un des plus puissants de Westphalie » , n’est finalement présenté que par cette dite richesse. Il n’est rien de plus que le maître des lieux et n’a ni prénom ni personnalité. La représentation faite du Baron est d’autant plus ridicule que le château est présenté comme étant un lieu avec des murs et des fenêtres ainsi qu’une tapisserie, donc assez vide finalement. Cette description est invraisemblable et au plus la description s’étend, au plus le ridicule de la situation du Baron est mis en avant. La meute de chiens, censée représenter la noblesse (par la chasse) et la richesse, n’est finalement qu’une fois de plus une intervention ironique, les pauvres bêtes de basse-cours étant dans le besoin ; les palefreniers jouant aussi le rôle des piqueurs, l’utilisation du passé pour parler des domestiques, et les moqueries de ces derniers font du Baron une figure plus que ridicule car il n’a pu obtenir le respect de ses quelques domestiques. Sa femme, quant à elle, jouit d’une considération qui est proportionnelle à son poids imposant. Quant au fils, il n’est digne que parce qu’il est le descendant du Baron ; rien de plus. Leur fille, Cunégonde, aura droit à une présentation très légèrement plus complète mais surtout centrée sur son physique. Il n’y a pas de personnalité, pas de prénom pour la plupart, rien que des représentations très primaires et ironiques, voire clairement comiques concernant l’oracle, Pangloss, effigie de Leibniz. La satire de l’aristocratie est évidente lors de ce premier chapitre. Voltaire se moque de cette dernière en faisant allusion tout d’abord au semblant de richesses du Baron qui ne veut pas voir la réalité concernant sa condition ;  au comportement libertin de la mère de Candide et à la vanité et orgueil de cette dernière au dépend de son enfant. Enfin, il met en avant les inégalités de part la duchesse en surpoids mise en cause par l’excès de nourriture que le bas peuple ne peut avoir, la Westphalie étant une région pauvre. Enfin, Candide, jeune homme amoureux et naïf, a le droit à une présentation qui n’est d’ailleurs pas glorieuse. Il représente à lui tout seul le fait que le monde, qu’est l’aristocratie, est pleine d’illusions et d’injustices.  

Après s’être fait chasser du château à cause de plusieurs baisers et tendresses échangés avec Cunégonde, Candide connaît la désillusion en quittant le paradis terrestre. Le voilà maintenant seul et vulnérable. Il passe alors du paradis à l’enfer, qu’est le monde qu’il va découvrir. Candide se retrouvera en compagnie de deux hommes de l’armée du roi des Bulgares, qui n’est autre que le roi de Prusse, Frédéric II. Voltaire utilisera ce chapitre deux pour faire la satire de l’armée et par la suite, au chapitre trois, de la guerre et de ses dirigeants. D’abord généreux, sympathiques et flatteurs, très rapidement les soldats enrôlent Candide de force et deviennent violents. L’auteur considère, par ce passage, l’armée comme manipulatrice et mauvaise. Un enlèvement serait un nom plus approprié pour désigner l’enrôlement car Candide perd toute sa liberté sans même avoir donné son accord. Tout ce qu’il subira par la suite ne sera que violence. Voltaire utilisera le nom de « héros »  pour nommer les soldats, ce qui est évidemment très ironique. On ne peut être un héros si l’on tue et si l’on blesse intentionnellement. L’armée dans toute sa splendeur et générosité, pour aller encore plus loin,  laissera le choix entre la mort par balle ou celle par coup de bâton à Candide qui était parti se promener, naïvement. Sa seule liberté ici est de pouvoir choisir la mort. Nous remarquons une fois de plus que Voltaire critique l’armée en elle-même par les actes que celle-ci commet. Il y a une gradation des actes distincts, toujours plus violents. D’abord enrôlé de force, violenté et maintenant condamné à mort pour avoir osé mettre un pied dehors. Tout ceci est absurde et Voltaire dénonce cette violence et barbarie dans ce chapitre deux. L’auteur fera tout de même un éloge du roi de Prusse, en faisant sauver et soigner le pauvre Candide par le roi des Bulgares, car Frédéric II était souvent présent lors des exercices de son armée, comportement louable aux yeux de Voltaire qui fait justement la satire des dirigeants lors de guerres qu’il juge inutile, durant le chapitre trois. Ce passage est un des plus violents. La guerre éclate entre l’armée des Bulgares et celle des Abares (nom similaire pour montrer qu’ils sont tout aussi barbare l’un que l’autre). La satire de la guerre est tout d’abord exposée par le biais de l’ironie que Voltaire utilise grâce aux antiphrases dès le tout début du chapitre trois. « Rien n’était si beau, si leste, si brillant, si bien ordonnées que les deux armées ». La scène de début de guerre annonçant l’horreur et la mort est, dans ce passage, tournée avec ironie en un « beau » spectacle. L’antithèse est également utilisée par l’auteur pour montrer la « beauté » de l’orchestre : « Une harmonie telle qu’il n’y en a eut jamais en enfer ». Les hommes tués ne sont plus que des nombres et il y a alors déshumanisation. Les armes sont devenues le sujet principal et l’homme n’existe plus. Voltaire montre également que la perte de ces hommes est vaine car aucun motif de guerre n’est réellement donné. Il plongera le lecteur dans une coulée de descriptions précises plus horribles les unes que les autres sans grande réaction de Candide, ce qui amplifie l’horreur de ce passage. Des femmes sont violées et tuées pour « assouvir les besoins naturels de quelques héros » ; des personnes âgées sont battues à mort, d’autres brûlées vives et des cervelles et bout de membres palpitants sont éparpillés ici et là. Voltaire dénonce cette tuerie de masse que causent les guerres. Il y a des milliers de morts, bien trop de cruauté et rien ne justifie cela. Le fait que les deux dirigeants chantent « Te deum », un chant religieux pour annoncer la victoire, prouve bien que cette guerre était plus qu’inutile vu qu’ils se pensent tous deux vainqueurs, ce qui est complètement absurde. Ils ne sont pas sur le terrain et les premiers paragraphes nous le montre bien. C'est à travers les dirigeants que la guerre est considérée comme belle, que le son des instruments est harmonieux et que les hommes ne sont plus que des nombres. Les puissants sont loin de la vérité de l’horreur de la guerre vu qu’ils ne combattent pas et qu’ils sont bien loin de ce massacre. Ils sont aussi inutiles que la guerre elle-même.

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