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Discours sur la servitude volontaire - Commentaire

Commentaire de texte : Discours sur la servitude volontaire - Commentaire. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  18 Janvier 2016  •  Commentaire de texte  •  1 398 Mots (6 Pages)  •  2 520 Vues

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Lecture analytique n°2

Discours de la servitude volontaire

Etienne de la Boétie

Problématique :

En quoi la réflexion proposée par la Boétie dans cet extrait est-elle humaniste ?

Dans quelle mesure l’extrait illustre-t-il le titre « Discours de la servitude volontaire » ?

Introduction :

La Boétie : 1530-1563, né à Sarlat, juriste.

Montaigne : 1533-1592, né à Bordeaux, fut maire de la ville.

Ce texte, écris par la Boétie, est paru en 1548, alors que l’auteur à 17 ans. On note une forte amitié entre les deux hommes. A la mort de la Boétie en 1563, à l’âge de 33ans, Montaigne écrira de « De l’amitié », un essai sur sa relation avec ce dernier.

La Boétie, dans ce texte s’interroge sur la légitimité du pouvoir, pourquoi obéis-t-on ? C’est une réflexion sur la liberté, un essai personnel argumentatif qui se propose de mieux connaître l’homme et ses traditions.

Rappel :

Persuader : Coeur

Convaincre : Logique

I. Un plaidoyer qui cherche à faire sentir au peuple la misère de sa condition

1. Une adresse personnelle au peuple

L’auteur s’adresse aux « peuples » (l.1), il utilise la 2èmepersonne du pluriel « vous, votre ». Ce texte est écris comme un discours. L’emploi du « vous », au travers son emploi récurrent, entraine une identification du lecteur et l’identifie dans le discours.

Le peuple est caractérisé par ses biens essentiels :

 La famille : « vos familles ; les enfants ; vos filles » (l.30-31).

 Les biens matériels : « la maison » (l.4-5), « meubles » (l.29-30), « la nourriture », « revenu ; champs » (l.4), « fruit » (l.29), « vie » (l.9).

Il montre le peuple et ses besoins vitaux.

2. Idées de perte et souffrance

La Boétie nous offre l’image d’un peuple en privation : « Pauvres et misérables » (l.1), « Votre mal »

(l.2), « rien ne soit à vous » (l.6), « n’être que » (négation restrictive), « sans » (l.9).

 « Et tous ces dégâts, ces malheurs, cette ruine… », Rythme ternaire (utilisation notamment

dans les discours politique) et gradation.

 « Vil vie », distinction d’une paronomase (allitération + assonance).

 « présentez à la mort » (l.14) ; « la peine » (l.34) ; « vous vous affaiblissez » (l.36) ;

« indignités » (l.37).

La Boétie compare le peuple à des « bêtes » (l.38), cela donne une impression d’un peuple soumis, lié

à la destruction et précédé par la pitié. On note aussi la présence du registre pathétique. L’auteur

présente le peuple comme une victime en danger.

3. Une injustice et souffrance imméritée

La Boétie parle de peuples « courageux », nombreux (« vos si nombreuses villes » (l.17),

amplification), travailleurs (« vous semez ; vous remplissez ; vous nourrissez » (l.28-29)). Nous

sommes face à un discours qui met en lumière l’injustice d’un peuple et de sa situation dont il n’a pas

conscience. L’auteur prend la « servitude » et la grandit jusqu’à la rendre insupportable. On peut voir

ici un appel à la défense du peuple.

II. Un réquisitoire contre la tyrannie

1. Un responsable mis en valeur

« Des ennemis » (l.10-11) devient « l’ennemi » commun à tout le monde. On passe d’un ennemi

pluriel à un adversaire singulier et commun. Nous avons ici une réflexion sur la soumission

intemporelle de l’homme. L’ennemi n’est pas tout de suite défini, on distingue un effet de surprise

sur la singularité originelle de ce dernier et des dommages qu’il engendre, « celui qui vous maitrise »

(l.15), « tant d’yeux, de mains » (l.19-20), « son pouvoir » (l.23), « oserez ; assaillir », « tenir la bribe

plus serrée » (l.37). On note enfin la comparaison avec le « grand colosse » (l.44).

2. Accusation

Les premiers éléments d’accusations notables sont le champ lexical du crime. « Ennemis ; brigands ; meurtrier ; pillage ; vengeances ; convoitises » On distingue un jeu sur les allitérations à la ligne 37, avec la répétition des sons –s et –r, évoquant le sifflement, référence évidente au mépris, à la luxure (débauche). Un autre champ lexical est visible, celui de la destruction : « détruire ; recelé ; assaillir ; vautré ». On peut traduire cela par une référence à la guerre, à la déshumanisation avec également l’image de la « bête ». On peut donc noter un registre polémique, soutenu par un lexique violent et dévalorisant et une image d’indignation négative.

3. La désacralisation

Il est important de constater que La Boétie, dans son discours, nous offre une réduction de la puissance du tyran, « moindre des hommes » (l.17), « que pourrait-il vous faire » (l.25). Le pouvoir du tyran devient ici irréel donc moins efficace.

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