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Fiches personnages de Roman

Fiche : Fiches personnages de Roman. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  28 Mars 2020  •  Fiche  •  35 984 Mots (144 Pages)  •  612 Vues

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Fiches sur les personnages :

Lancelot :

Lancelot est un chevalier qui se distingue car il symbolise un idéal face aux autres chevaliers qui s’avèrent davantage lâches et belliqueux. Ainsi, il possède une force extraordinaire, Chrétien de Troyes utilise d’ailleurs beaucoup l’hyperbole pour le signifier, notamment lors du premier combat contre Méléagant: « Les chevaux viennent à fond de train l’un sur l’autre. Front contre front, poitrail contre poitrail leur choc est tel, tandis que se heurtent le écus et les heaumes, qu’on aurait cru, dans le fracas qui s’ensuivit, entendre un vrai coup de tonnerre ». Il s’agit également d’un chevalier courtois et aimant jusqu’à en mourir; il est prêt à endurer toutes les souffrances pour sauver la femme qu’il aime, son attitude lorsqu’il est confronté à Guenièvre renforce la pureté de son amour, en particulier lors de l’épisode du peigne réclamé à Lancelot par une jeune femme et contenant des cheveux de la reine: « Comme il s’accorde à ce qu’elle ait le peigne, il le lui donne, mais il en retire les cheveux délicatement, sans qu’un seul ne casse, Jamais personne ne verra de ses yeux accorder tant d’honneur à une chose, car il leur voue une adoration. Bien cent mille fois il les porte et à ses yeux et à sa bouche et à son front et à son visage! Il en tire toutes les joies: en eux son bonheur, en eux sa richesse! Il les serre sur sa poitrine, près du cœur, entre sa chemise et sa peau. Il ne voudrait pas avoir à la place un char entier d’émeraudes ou d’escarboucles. Il se jugeait désormais à l’abri de l’ulcère ou de tout autre mal. Le voici qui méprise la poudre de perles, l’archontique, la thériaque et tout autant saint Martin et saint Jacques! » l’anaphore permet d’insister sur la force de l’amour de Lancelot; d’ailleurs, il ne s’en sort pas indemne sur le plan physique comme le montre l’entrée dans la chambre de Guenièvre, au cours de laquelle il se coupe les doigts en arrachant les barreaux.

Mais aussi et surtout, il est prêt à sacrifier son honneur pour elle: « Or, sachez qu’en ce temps-là, c’était une si ignoble chose qu’une charrette, que nul chevalier n’y pouvait entrer sans perdre tout honneur. Et quand on voulait punir un meurtrier ou un larron, on le faisait monter en charrette comme aujourd’hui au pilori, et on le promenait par la ville. Et c’est à cette époque qu’on disait : « Quand charrette rencontreras, fais sur toi le signe de la croix afin que mal ne t’en advienne ! » C’est pourquoi l’étranger répondit au nain qu’il irait bien plus volontiers derrière la charrette que dedans. ».

Il fait même preuve de lâcheté consentie lors du tournoi: « Monseigneur, madame la reine vous mande ceci par ma bouche: que ce soit au pis! » A ces mots, il lui répond: oui, de grand cœur! en homme qui est tout entier à elle. Il se porte alors contre un chevalier de tout l’élan de son cheval, et, maladroit, manque son coup. Depuis ce moment jusqu’à la tombée du soir il fit du pis qu’il pouvait, puisqu’ainsi le voulait la reine. Mais l’autre, en lançant son attaque, ne se fit faute de l’atteindre, le coup est violent, dur et appuyé. Lui-même prend alors la fuite, et de tout ce jour il ne tourna plus vers aucun chevalier le col de sa monture. Dût-il mourir, il n’eut rien fait qui ne le couvrît, à ses yeux, le plus indignement de honte. ». Il est surprenant de constater qu’il accepte sans protester ce que lui demande la reine, alors qu’il s’agit pourtant d’un personnage qui est prêt à mourir pour préserver son honneur. Il semble envoûté par les seules paroles de la reine.

Bien que les femmes soient séduites par lui, il ne cède jamais à leurs avances, mais il parvient malgré tout à être courtois, à les respecter et à les honorer, c’est le cas avec la jeune femme qui l’accueille dans son château et qui lui demande de coucher avec elle: « Je n’ai connu nul chevalier que je prise autant que celui-ci. Son cœur est loyal, comme il y parut au val des Faux Amants. ». Sa passivité face à elle nous donne une tout autre vision du personnage et nous fait prendre conscience de son mal-être.

Lorsqu’il soulève la pierre tombale de Galaad, nous comprenons qu’il aura un avenir exceptionnel.

De plus, il tient toujours ses promesses. Ex: Il se bat une seconde fois contre Méléagant un an plus tard, comme il l’avait promis. On peut aussi évoquer le fait qu’il achève un chevalier qu’il a affronté, conformément à ce que lui a demandé une jeune inconnue.

Homme digne: Il refuse d’être vu en position de faiblesse, il veut toujours avoir l’air fort et conquérant, c’est le cas lorsqu’il affronte le chevalier venu le provoquer en duel alors qu’il festoyait avec Gauvain et ses hôtes:« Le chevalier de la charrette s’accuse de lâcheté et se blâme quand il voit que son hôte le regarde, et il prend garde aussi à tous les autres qui avaient les yeux sur lui. Il se met tout entier à trembler de colère, car il devrait, a-t-il pensé, avoir depuis longtemps vaincu celui contre qui il se bat. ».  

Personnage fondamentalement lié au fortuit: « 

S’il sait qu’il réussira sa quête, il ignore le comment et la durée.

Il n’est caractérisé à proprement parler; il s’agit simplement d’un chevalier très fort, très courageux, et fidèle; il symbolise donc l’idéal de la chevalerie. Physiquement, il n’est absolument pas décrit.

En revanche, il se distingue de Gauvain qui est plus réfléchi et moins puissant.

Guenièvre :

C’est une femme à la beauté idéale, mais peu décrite de façon précise; seul Lancelot en dresse un portrait plus ou moins approximatif.

C’est une princesse qui aime se savoir aimée, et qui impose sa volonté à Lancelot selon les règles de l’idéel courtois. Elle l’incite d’ailleurs, sans difficulté, à perdre délibérément lors du tournoi, ce que Lancelot n’aurait jamais accepté en temps normal. Ainsi, elle semble posséder un charme qui lui permet de soumettre les hommes à son service.

Elle intervient relativement peu directement dans le récit, mais elle est centrale; elle est constamment mentionnée par d’autres personnages.

Enfin, il s’agit d’une femme de caractère, elle aime se sentir importante, valorisée, ce qui explique sa froideur contre Lancelot, simplement parce qu’il a hésité à monter dans la charrette, alors qu’il était à sa recherche: « Quand la reine aperçoit le roi, tenant Lancelot par le doigt, elle s’est levée à sa rencontre, mais elle montre un visage contrarié, elle a baissé la tête, sans mot dire. « Madame, voici Lancelot qui vient pour vous voir, dit le roi, cela doit vous faire plaisir. – A moi, sire? Non, pas du tout. Je n’ai que faire de sa visite.[…] Eh bien! sire, il a perdu son temps. Je ne crains pas de l’affirmer, je ne lui en sais aucun gré. ». L’usage de phrases affirmatives au rythme fluide, et surtout le fait qu’elle ne parle pas directement à Lancelot souligne son mépris.

Ce passage montre d’ailleurs qu’elle est profondément respectée par les autres personnages, c’est d’ailleurs elle qui prend la décision de faire cesser le combat entre Lancelot et Méléagant, alors qu’elle est prisonnière. Son refus de remercier Lancelot n’est quasiment pas contesté.

 

De manière générale, elle symbolise l’idéal de la femme à l’époque médiévale. Néanmoins, elle s’en écarte quelque peu de par son caractère très affirmé, elle ne ressemble pas aux autres femmes qui apparaissent dans le livre car ces dernières se ressemblent toutes.  

Gauvain:

Il s’agit d’un personnage qui n’est pas forcément idéalisé; il connaît des moments de faiblesse et refuse de bénéficier de la gloire d’un autre. Ainsi, il n’aide pas Lancelot à sauver Guenièvre car il est victime du pont dessous-l’eau. De plus, il se révèle plus sage et plus calme que Lancelot. Il est intéressant car il marque une nuance dans la caractérisation; Chrétien de Troyes ne crée pas de clones. Bien qu’il échoue face à Lancelot, il n’hésite pas à le soutenir, c’est un homme bienveillant et fidèle. Il est aussi attaché à son honneur; en effet, il refuse de monter dans la charrette et cherche à retrouver la reine. Néanmoins, ce refus le différencie d’emblée de Lancelot.

Il n’a pas la force suffisante pour réussir; il lui manque quelque chose. Mais il n’a pas peur de mettre sa vie en danger, il sait reconnaître ses erreurs et aide malgré tout Lancelot à réussir sa quête en allant au pont sous l’eau. A la fin, il gagne du temps face à Méléagant qui ne trouve pas Lancelot pour son combat. Gauvain lance alors quelqu’un à la recherche de Lancelot. Ainsi, à défaut d’être le personnage principal, il contribue à la réussite de Lancelot. Il propose même de le remplacer contre Méléagant, tout en s’indignant des accusations contre Lancelot: « Sire[…], de Lancelot il n’y a pas de trace en ce pays, mais nous le ferons rechercher et, s’il plaît à Dieu, on le trouvera avant que l’année ne s’achève, à moins qu’il ne soit mort ou en prison. Mais s’il ne vient pas, accordez-moi ce combat, que je le remplace. Pour Lancelot je porterai les armes au jour dit, s’il ne vient pas avant. ». Il symbolise donc l’ami parfait.

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