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La Bruyère, Les Caractères

Dissertation : La Bruyère, Les Caractères. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  25 Mars 2023  •  Dissertation  •  2 439 Mots (10 Pages)  •  2 269 Vues

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Mantelet Elyanah 1G7

Les Caractères- Sujet guidé n*2 - Dissertation

        « Je tiens ce monde pour ce qu’il est : un théâtre où chacun doit jouer son rôle » c’est ce qu’a énoncé le célèbre dramaturge anglais Shakespeare en 1597, ainsi nous savons que le théâtre au XVIIe siècle est dominé par le classicisme qui impose aux dramaturges de « plaire et instruire ». Ils doivent « plaire » par leur vocabulaire, et « instruire » à travers la délivrance d'un message moral ainsi se faire passer comme moraliste. Le théâtre est ici une métaphore du monde, ce terme appelé ‘theatrum mundi’ parle du monde comme une vaste pièce de théâtre dont personne ne peut échapper où tout participant est comédien. Il est alors nécessaire de se demander ce qu’emprunte le moraliste La Bruyère au genre théâtral pour décrire la société de son temps et dénoncer la superficialité de celle-ci. Pour répondre à cette question, il faut d’abord s’interroger sur cette société passionnée de divertissement, puis il convient de dénoncer une société actrice d’une véritable comédie sociale ainsi pour finir, décrire un moraliste qui se fait metteur en scène.

Pour commencer, nous allons étudier cette société passionnée de divertissement, tout d’abord en expliquant comment, à l’aide de ses fragments, La bruyère souligne l’omniprésence du divertissement dans la société noble du XVIIe siècle. Nous avons dans l’œuvre de La Bruyère, Les Caractères, plusieurs mentions de comédiens de l’époque comme dans le quatrième livre « Des Grands » commentaire numéro cinquante: « [..] vrais personnages de comédie, des Florifors, des Mondoris. »,  Floridor et Mondory étant de célèbres comédiens de l’époque, on aperçois leur influence ainsi celle de la comédie et du théâtre au XVIIe siècle mais il y a aussi la mention d’autres types de divertissements comme les parades militaires, les « concerts » et de « Prestige de la Foire ». On remarque ainsi un goût démontré pour ces divertissements au commentaire numéro soixante-trois dans le livre VIII ‘De La Cour’, il est question « d’empressement pour les spectacles », « d’éclats » et « d’applaudissements » pour ceux-ci, on parle même de façon d’oublier ses craintes.

Ces différents événements suscitent diverses états d’esprit pour les nobles, comme par exemple le rire qui est alors très présent dans la société de l’époque pour diverses raisons. La principale cause qui provoque le rire des courtisans et des nobles est la moquerie que La Bruyère critique dans sa maxime numéro cinquante-sept de son livre V ‘De La Société et De La Conversation’ : « La moquerie est souvent indigence d’esprit. », il veut dire par là que la moquerie est totalement contraire aux standards attendus de l’Honnête homme de l’époque (l’Honnête homme est un idéal de l’époque, il constitue la galanterie, l’honnêteté et le savoir-vivre) ainsi La bruyère dénonce un total manque de respect aux valeurs de l’époque de la part des nobles puisque c’est eux qui principalement rient du sort des moins puissant comme un privilège qui leur est attribué grâce à leur fortune. La Bruyère souhaite alors susciter chez les hommes un rire sans méchancetés qui ne blesse pas et au contraire souhaite sanctionner « ceux qui nuisent à la réputation, ou à la fortune des autres plutôt que de perdre un bon mot, méritent une peine infamante. » (VIII, 80), et les sanctionner de façon à ruiner leurs réputation à leur tour.

La loi du plus influent de cette cours vient principalement de l’influence du monarque sur celle-ci, tel un chef d’orchestre il dirige cette ours versaillaise avide de plaisir et de divertissement. Tout d’abord le comportement du Roi relève de l’étiquette, il est bien entendu dans son intérêt de contrôler les nobles de façon à ce qu’ils ne se révolte pas contre la société construite par le monarque lui-même. La Bruyère critique cette influence avec son commentaire numéro soixante-quatorze de son livre VII « L’on parle d’une région.. » qui dénonce le manque de foi des nobles qui à la messe au lieu de se tourner vers Dieu et la chrétienté comme tout bon Honnête homme à la place vont se tourner vers le Roi puisque c’est lui le plus puissant à leurs yeux et ainsi qui puisse choisir de leur sort s’ils ne se soumettent pas à son autorité. La Bruyère conclut ainsi son dixième livre ‘Du Souverain Ou De La République’ en parlant des compétences nécessaires au souverain pour pouvoir gouverner dans son intérêt et sans problèmes, il parle ainsi de séduction, de sincérité et de sérieux afin de bien choisir qui il décide de gratifier ou au contraire sanctionner il a donc besoin de jugement ferme et solide, il considère la Roi comme « Un génie enfin supérieur et puissant qui se fait aimer et révérer des siens, craindre des étrangers ; Fait d’une Cour [..] comme une seule famille unie parfaitement sous un même chef. » c’est à dire que sans soucis ce monarque contrôle l’entièreté de la Cour grâce à son charisme. On apprend alors que ces divertissements omniprésents sont utilisés par le Roi Louis XIV afin de mieux contrôler les nobles qui vont se détruire les uns-les-autres pour lui et de s’assurer qu’aucune révolte ne sera commise puisque les nobles sont bien trop occupés pour y penser.

Maintenant, nous allons analyser comment La Bruyère dénonce une société actrice d’une véritable comédie sociale. Tout d’abord il signale l’hypocrisie constante des courtisans qui cherchent à faire carrière à la cour à force de flatteries et grimaces, comme un comédien il va utiliser la métaphore de ‘rôles’, ici nous allons utiliser l’exemple du portrait de « Pamphile » (livre IX, 50), ici Pamphile est tout simplement un courtisant qui ne parle qu’aux grand nobles afin d’avoir un statut plus haut à la cour, mais dans le portrait on tombe de plus en plus dans le profil de personnage-type, c’est à dire un type de personne récurrente que l’on pouvais trouver au XVIIe siècle. Ces courtisans usant d’une grande hypocrisie ne voyait ses semblables comme de simple moyens d’avoir de la reconnaissance à la cour, ils charment leurs semblables grâce à des connaissances qu’ils ont eu grâce aux discussions qu’ils ont eu avec d’autres semblables, ils doivent donc leur succès aux nobles qu’ils ont décidés d’ignorer puisqu’ils n’était plus assez puissant aux yeux des Pamphiles. Ce n’est pas le premier personnage-type des courtisans que La Bruyère a créé, il parle de « marionnettes » (livre IX, 32) qui décrit des courtisant manipulable et qui se serve de ce statue afin de pouvoir « gesticuler, crier » tant qu’ils le peuvent jusqu’à leurs chutes après que les nobles aient finit de les utilisés, il parle aussi de « singes » pour dénoncer l’utilité des courtisans qui ne servent qu’à faire grandir l’égo des plus nobles qu’ils servent. Il donne donc un rôle fictif à chacun reflétant plus ou moins leur personnage et personnalité réelle.

Ensuite nous allons parler du ‘theatrum mundi’ pour décrire la société du temps de La Bruyère. Le ‘theatrum mundi’, théâtre du monde en français, est en bref la métaphore du théâtre pour représenter la vie quotidienne et les comportements de quelconques sociétés au cours du temps. Au XVIIe tout Parisiens et courtisans se comportent comme des comédiens en « gesticulant » et « parlant fort » (livre VII, 3) puisque tout ce qu’ils veulent est d’être vus et regardés, La bruyère insiste sur un point qu’il trouve dégradant aux yeux de sa société dans le livre VII et fragment 11 :  « Quelques-un n’ont pas même le triste avantage de répandre leurs folies plus loin que le quartier où ils habitent : c’est le seul théâtre de leur vanité. », par là il veut dire que certains courtisans s’empêchent d’exercer leurs sketch dans d’autres quartiers que les leurs puisqu’ils savent que leurs influence n’est pas assez importante pour se permettre de devenir le comédien courtisans le plus emblématique quelque part autre que son quartier, donc par simple vanité ils préfèrent rester là où ils savent qu’ils pourront être admirés. Ainsi, tout comme Shakespeare, La Bruyère va comparé la vie, en tout cas la société de l’époque à une scène de théâtre en mentionnant le terme du ‘theatrum mundi’ dans le fragment trente-et-un de son livre VI, il insiste sur un « plaisir de la tragédie » de la part de ses pairs ce qui nous montre encore une fois un plaisir de ridiculiser les personnes qui ne correspondait pas aux attentes de l’époque, mais cet avis étant très hypocrite puisque se moquer des autres est déjà un comportement honteux énoncé de nombreuses fois par La Bruyère.

Par la suite, La Bruyère va souligner le comportement absurde des courtisans par le biais de ses portraits. Nous avons déjà vu différents personnages-types de courtisans dans le point précédent mais nous avons remarqué des actions toujours identiques de leurs part comme des comportements, ils apparaissent alors comme occupés et empressés de finir leur objectif, celui d’avoir un rang plus élevé à la cour, ils sont alors facilement comparable à des pantins mécaniques qui n’ont que seul but d’exercer une action et de reproduire exactement là même au besoin, comme par exemple celle de parler à un noble afin d’accéder à plusieurs contacts encore plus haut-gradés, de leur parler à leurs tour et ainsi de suite. La Bruyère compare ce comportement à celui du mécanisme d’une montre (Livre VIII, 65) où les aiguilles répètent la même action en permanence mais qui revient en son point après une minutes ou une journée, cette métaphore est une bonne manière d’illustrer le comportement des courtisans puisque malgré le nombre de ‘tour d’horloge’ qu’ils feront, ils arriveront quand même à leur point de départ, celui d’être qu’un simple courtisans qui ne changera pas de statut malgré l’usure de son charme. On remarque alors des rôles crées par la société elle-même qui joue à éliminer ceux qui ne sont pas à sa hauteur malgré que ces perdants ont joués leurs rôles comme il le faut, on fait face à des coup de théâtre comme dans une véritable comédie.

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