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Le misanthrope - Molière

Étude de cas : Le misanthrope - Molière. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  30 Mai 2019  •  Étude de cas  •  1 936 Mots (8 Pages)  •  1 045 Vues

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Le Misanthrope

        Jean-Baptiste Poquelin, dit Molière, est un comédien et dramaturge français, né en 1622 et mort en 1673 à Paris. Cette illustre dramaturge est l'auteur des plus grandes pièces de théâtre du XVIIème siècle et notamment du Misanthrope. Le Misanthrope est une comédie en cinq actes représentée pour la première fois en 1666.

Acte 1, scène 1 :

I. Une scène de conflit

a) Des reproches virulents, de l'hypocrisie

- Impression de proximité entre les 2 hommes :

  • v.17 : « Je vous vois accabler un homme de caresse »,
  • v.19 : énumération « les dernières tendresses ; De protestation, d'offres et de serments »,
  • v.20 : «  la fureur de vos embrassements ».

- Impression de distance entre les 2 hommes :

  • v.22 : « A peine pouvez-vous dire comme il se nomme » : la locution adverbiale « A peine » et l'inversion du sujet accentue le fait que Philinte ne connais pas vraiment la personne.
  • v.24 : « Et vous me le traitez, à moi,d'indifférent »      L'adverbe « Indifférent » est mit à la rime, ceci révèle une certaine distance,[pic 1]
  • v.23 : « Votre chaleur pour lui tombe en vous séparant » : antithèse avec « Et vous me le traitez, à moi, d'indifférent » 

        accentue l'idée de distance[pic 2]

 Paradoxe dans le discours d'Alceste

b) Opposition radicale des deux opinons

  • v.1 : « Qu'est donc, qu'avez vous ? - Laissez moi, je vous prie. » Cette hémistiche renforce l'idée d'opposition,

  • v.4-5 : « Mais on entend les gens, au moins, sans se fâcher.    -Moi je veux me fâcher, et ne veux point entendre. » : vers construits sur des oppositions misent en valeur par un  chiasme qui crée une parallèle ou une antithèse.

      ( entendre ≠ point entendre, sans se fâcher ≠ fâcher ) [pic 3]

  • De nombreuses négations qui accentue l'opposition :
  • v.5 : « ne veux point »,  
  • v.11 : « ne le suis plus »
  • v.36 : « On ne lâche aucun mot qui ne sorte du cœur »,
  • v.41 : « Non, je ne puis souffrir cette lâche méthode ».

  •  v.7-8 : « Et quoique amis, enfin, je suis tout des premiers. - Moi, votre ami ? »       La question rhétorique « Moi, votre ami ? » montre un désaccord net et inexplicable.[pic 4]
  • v.8 : « rayez cela de vos papiers. »        action concrète et marquante matérialisée par l'image de la rature.[pic 5]
  • v.25 : « indigne, lâche, infâme. » : rythme ternaire montrant la considération qu'Alceste a pour Philinte. Il le rabaisse.

      Divergence profonde ainsi que refus du titre d'ami.[pic 6]

c) Situation marquée par le rejet

  • v.1/3 : répétition « Laissez-moi » à l'impératif        Phrase affirmant le rejet, Alceste ne veux pas converser [pic 7]
  • v.1 : « Laissez-moi » est une phrase de fermeture inséré dans l'ouverture d'une pièce       paradoxe, c'est un rejet In Médias Res (« au milieu des choses » procédé littéraire qui consiste à placer le lecteur au milieu d'une action, les événements qui précèdent n'étant relatés qu'après coup).[pic 8]

II) Une scène d'exposition

a) La présentation d'Alceste comme un misanthrope

  • v.1/3 : répétition « Laissez-moi » à l'impératif       révélation d'emblée conflictuelle et révélatrice du caractère misanthrope d'Alceste.[pic 9]

  • v.14 : « Vous devriez mourir de pure honte » : hyperbole caractéristique d'un misanthrope
  • v.41 : « Non »      Adverbe qui met en relief le caractère misanthrope d'Alceste et ses rejets incessants.[pic 10]

b) Outrance, démesure du personnage d'Alceste

  • v.15/16 : « Une telle action ne saurait s'excuser – Et tout homme d'honneur s'en doit scandaliser »       hyperbole du verbe « scandaliser » mit à la rime et de « tout homme d'honneur » représentant une généralité et donc un excès.[pic 11]
  • v.14 : « Vous devriez mourir de pure honte » est une hyperbole qui est en disproportion entre la cause touchant à l'honneur et à la conséquence tragique.
  • v.25 : « Chose indigne, lâche, infâme » est une accumulation en rythme ternaire d'adjectifs dépréciatifs qui insiste sur la gravité du fait.
  • v.28 : « Pendre tout à l'instant » est un décalage entre le motif de l'hypocrisie et l'issue grave du suicide.

      Alceste est toujours dans l’excès et dans l'outrance.[pic 12]

c) Philinte, en opposition à Alceste, est une figure mondaine, de courtisan marquée par le modération

  • v.30/32 : « Je vous supplierai », « s'il vous plaît » : Philinte est un homme courtois et respectueux, ceci se voit à travers ses propos.
  • v.1/13/34 : question interrogative qui montre que Philinte cherche à comprendre son ami à travers diverses questions.
  • v.4 : « sans se fâcher »      philinte évite le conflit en essayant de calmer Alceste.[pic 13]
  • v.40 : « offre pour offre, et serments pour serments »      répétition qui montre le coté conciliant, marque de réciprocité.[pic 14]

III. Cette scène conflictuelle porte aussi à rire

a) Situation de désaccord concernant une politesse trop marquée, affable et hypocrite.

  • v.1 : stichomythies « Qu'est-ce donc ? Qu'avez-vous ? - Laissez-moi, je vous prie » : façon animé et parodique de se disputer.
  • Démesure dans les propos d'Alceste. Il est outrancier et excessif dans sa soif d'authenticité : Comique de caractères
  • v.15 : négation « une telle action ne saurait s'excuser », on observe chez Alceste un emportement démesuré. ;
  • v.16 : généralisation « Et tout homme d'honneur »,
  • v.17 : antithèse « accabler » et « caresse »,

  • v.14/15 : disproportion entre les faits et le procès qu'en fait Alceste, satire de l'hypocrisie
  • v.45 : « affable donneurs » opposé à « embrassades frivoles », « obligeants diseurs » opposé à « inutiles paroles » prouve l'ironie par antiphrase et antithèse.
  • v.43 : « Je ne hais rien tant » qui montre une détestation profonde accentué par la négation.
  • v.44 : « protestation »       diérèse à la rime pour accentuer, peut faire rire.[pic 15]

Attention au diérèse à la lecture, ne pas oublier des syllabes

Étude de mise en scène

  1. Quels choix de mise en scène ont été effectués ?
  2. Quels sont les intérêts perçus ?

1ère mise en scène : J.P Miguel ( Comédie française, 2000)

        Denis Podalidès joue Alceste ; il est dépité. Son costume est similaire à celui de Philinte mise à part que son foulard est dénoué.

        Philinte est léger, joyeux, son costume est impeccable. Il rit, ceci accentue la dimension comique et expose Alceste dans le rôle de l'acteur et lui dans celui de spectateur.

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