Commentaire sur le misanthrope
Mémoires Gratuits : Commentaire sur le misanthrope. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoiresa dignité et du respect « cent vertus »(1785) « sincérité »(1786) « je fais un cas extrême » (1787) « vous estimer » (1788) « l’honneur de vos fers » (1790) rattrape sa muflerie par un discours plein de délicatesse où il rend hommage à cette dernière. Il va même plus loin en utilisant le champ lexical de l’indignité « hommage trop bas »(1793) « rebut d’un cœur » « qui ne vous valait pas » (1794) et rehausse la dignité d’Eliante en soulignant sa propre infériorité et celle de Célimène.
Ainsi, blessé par l’intensité insuffisante de l’amour de Célimène, Alceste se pose en victime des hommes. L’homme au ruban vert « Trahi de toute part, accablé d’injustices » (1803) multiplie les procédés d’insistance –hyperbole et parallélisme- pour exprimer un sentiment profond de persécution. Il choisit de sortir d’un « gouffre » (1804) métaphore infernale, hyperbolique qui désigne la société des hommes et nous la présente comme un enfer d’une manière extrêmement péjorative. Il va se retirer dans « un endroit écarté/où d’être un homme d’honneur on ait la liberté » (1805-1806). Par cette dernière tirade, Alceste indique sa volonté de se replier sur lui-même loin d’une société qui le juge pour ses excès de vertus. Le misanthrope se montre dissident vertueux qui se révolte contre la vie docile et hypocrite de la cour.
Nous voyons dans ce dénouement que malgré sa volonté de s’unir à Célimène, l’homme au ruban vert ne peut s’empêcher d’être aigri et acariâtre dans ses propos. Il ne sait utiliser les subtilités du langage pour amener Célimène à épouser sa cause. Victime de ses excès de vertus, il ne peut lutter contre son caractère et reste l’atrabilaire amoureux annoncé dans le titre de la pièce.
Après avoir analysé les attentes de Célimène sur la vie, le modèle du couple raisonnable formé par Eliante et Philinte et le caractère profond du misanthrope, nous pouvons affirmer que Célimène et Alceste ont deux visions opposées du monde et de l’amour. Le Misanthrope reste une œuvre majeure dans l’histoire de la comédie. En effet, son dénouement ne se termine pas d’une manière claire. Philinte par l’emploi d’une hyperbole « allons employer toute chose pour rompre le dessein » (1807-1808) laisse la porte entrouverte sur plusieurs fins possibles. L’amitié pourrait ‘elle venir à bout de la résolution d’Alceste ? Il est intéressant de noter que nombreux sont les amateurs ayant souhaité réécrire ou donner une fin à cette œuvre. Ainsi, Courteline (1858-1929) dans la Conversion d’Alceste invente un misanthrope métamorphosé.
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