Le misanthrope, Molière
Commentaire d'oeuvre : Le misanthrope, Molière. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar Eduardo Bessa Gomes • 24 Octobre 2022 • Commentaire d'oeuvre • 390 Mots (2 Pages) • 449 Vues
Lisez le passage ci-dessous et répondez: Êtes-vous d’accord avec cette affirmation ? Justifiez votre réponse.
« Selon Boris Donné, la pièce de Molière pourrait ainsi être envisagée comme la mise en scène d’une métamorphose : ‘Peut-être faudrait-il considérer que Molière, quant à lui, peint la métamorphose d’Alceste en misanthrope, mais referme sa pièce au moment précis où celui-ci se retire du commerce des hommes pour cultiver son aigreur et sa rancune jusqu’à ce qu’elles se transforment en haine’ » (Sylvie Ballestra-Puech, p. 9-10).
En dehors du comique, du malaise, de la tendresse, de la passion et de la douleur, Molière apporte à la pièce, comme outils, à travers les réflexions constantes d'Alceste, de montrer non seulement la contradiction entre l'individu et la société, mais de souligner la séparation arbitraire entre l'individu et lui-même, en explorant ses émotions converties en actes. Cette séparation est essentielle pour réfléchir si Alceste est repoussé par les gens en général ou si sa répulsion est pour l'humanité, mais celle-ci n'etant pas dans le sens d'un collectif de personnes, mais plutôt comme une aversion pour la mécanique humaine des sentiments qui corrompt tout le monde, y compris lui-même. J'ose supposer que le misanthrope n'est pas nécessairement un juge amer de la société. La pièce est en fait une allégorie satirique du comportement social de l'époque et des contradictions qui en résultent quant à ce qui est "juste, moral et vertueux". Alceste, dans les visées de Molière, pouvait bien être un misanthrope, mais il pouvait aussi n'être qu'un personnage qui ne servirait qu'à démontrer la misanthropie, mais surtout à dépeindre les enjeux humains face à la morale civile et politique de la société. Par conséquent, je crois que le misanthrope peut être vu de deux façons. Comme une sorte de métamorphose à la fin, cet événement étant plus une situation de catharsis pour le récit qu'un véritable changement pour le personnage, parce que de ce point de vue, il y a une évolution et une escalade du personnage face à tout ce qu'il a traversé. D'autre part, si Alceste avait vraiment été traité de misanthrope par la véritable haine humaine générale et s'il était vraiment différent des autres qu'il haïssait tant, son exil peindrait une réalité où rien n'a changé, où sa haine est finalement justifiée par la pourriture de l'humanité et où il s'abandonne finalement à la "solitude".
...