Le totalitarisme peut-il réprimer l'art? (Grand Oral)
Discours : Le totalitarisme peut-il réprimer l'art? (Grand Oral). Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar MeganS • 18 Octobre 2021 • Discours • 1 251 Mots (6 Pages) • 1 011 Vues
Le totalitarisme peut-il réprimer l'art ?
INTRO :
Dans ce développement j’aborde l’un de mes enseignements de spécialités qui est l’HLP et plus précisément son chapitre Histoire et violence. En Droit on aborde beaucoup l’Histoire, matière que je trouve passionnante. Le sujet le plus passionnant en histoire est, selon moi, les grandes guerres et surtout les régimes totalitaires qui s’y créent. Les témoignages ou fictions sur ce thème sont toujours très poignants et intéressants. Ils nous permettent de nous immiscer dans ce monde que nous ne connaissons pas réellement et d’en comprendre les enjeux. Ces ouvrages peuvent nous pousser dans ce monde passé en nous racontant la vie d’un soldat, d’une victime, d’un survivant. Cela nous permet de nous retrouver dans certains personnages ou même juste de les comprendre. C’est cela que j’apprécie, avoir l’impression de devenir un personnage de l’histoire en suivant la vie, les expériences et les émotions de celui-ci. Pour répondre à cette question je ferais un développement en deux parties. Dans la première partie de mon développement j'expliquerai en quoi et pourquoi l'art est-il bridé par les régimes totalitaires. Puis je vous montrerais que l'art ne peut être contenu complètement ou trop longtemps.
- Oui, car interdit d'écrire + arts totalitaires qui est géométrique prends de la place :
L'art expose les choses à la vue de tous, il peut révéler ce que l'on ne voit pas. Que ce soit dans la littérature, le cinéma, etc., l'art dénonce. Il peut donc servir de support à la dénonciation des horreurs de la guerre et plus précisément ici, les violences des régimes totalitaires. Les artistes et les philosophes de l'époque moderne sont plus enclins à dénoncer la guerre et les violences qui s'y créent, c'est d'ailleurs une des raisons qui entraîne la censure dans les régimes. Parlons du nazisme et du fascisme. Hitler et son complice, l'architecte Albert Speer rêvent du Saint Empire romain germanique et Mussolini construit son impérial Foro destiné à redonner à la Ville éternelle l'antique romanité perdue. Ces deux idéaux redonnent vie à un style artistique qui devient ici totalitaire : le néo-classicisme. Ce style est fait de monument géométrique, de la démesure, du grandiloquent et du pastiche redondant. Citons quelques exemples nés de ce style totalitaire. Nous pouvons parler des pavillons des 3 régimes les plus populaires. Nous avons le pavillon allemand, créé par Albert Speer, dans lequel est construit une tour gigantesque qui est à la fois un temple classique et une église médiévale. Cette tour est surmontée par un aigle puissant et non une croix. Puis nous avons le pavillon soviétique dans lequel se trouve une sculpture de 33 mètres de hauteur, construite par Iofane, qui représente un ouvrier et une paysanne, faucille et marteau en main. Pour finir moins grandiose que les autres, nous avons le pavillon italien qui s'orne d'une statue équestre de Giorgio Gori ainsi que bien d'autres œuvres que nous n'aurons pas le temps de citer. L'art devient un outil d'instrumentalisation pour les régimes totalitaires. L'art totalitaire est partout. Portraits grandiloquents, scènes faussement populaires, chromos paysans et apologies de la guerre, du travail et du sport. L'art existe certes encore mais il est modelé par les régimes totalitaires. Même bien plus tard dans les monuments comme le Mémorial de l'Holocauste de Peter Eisenmann on retourne ces structures géométriques. Malgré la censure comme dirait Atwood dans la Servante écarlate "il est interdit d’écrire.", certaines personnes choisissent de ne pas écrire et de ne pas informer car elles ne veulent pas savoir elles-mêmes les horreurs qui existent. C'est d'ailleurs ce que dénonce Zamiatine dans Nous autres.
- Non, car certains artistes créent (après les longues violences) des œuvres qui témoignent des régimes totalitaires :
Les artistes sont réprimés ou modelés par le régime, comme vu précédemment, c’est un fait. Mais jusqu’à quand sont-ils vraiment muets ? Dès la fin des grandes guerres et de certains régimes des œuvres tirées de cette époque sortent toutes les unes après les autres. Prenons comme exemple Nous autres de Zamiatine, dont nous avons parlé précédemment, publié en 1920, seulement deux ans après la fin de la Première Guerre mondiale. Dans son œuvre il dénonce les historiens de l’époque et à travers eux les atrocités des régimes: “ les historiens de l’État Unique demandent des congés pour ne pas avoir à consigner des événements honteux.”. Cette citation dénonce l’aveuglement "choisis" des historiens face aux horreurs commises par les régimes totalitaires. Cela remet-il aussi certaines retranscriptions en question ? N'ont-elles pas été consignées ou ont-elles été modifiées pour minimiser l’horreur ? Bien évidemment comme toutes les nouvelles cela apporte le questionnement de ce que nous savons déjà. Prenons un second exemple, plus porté sur la fin de la Seconde Guerre mondiale, Si c’est un homme de Primo Levi. Levi est un ancien prisonnier du camp de concentration et d’extermination d’Auschwitz-Monowitz en 1944. Dans son œuvre il aborde beaucoup le sujet de la déshumanisation des hommes dans les camps, citons un exemple : “L’œuvre entreprise par les Allemands triomphants avait été portée à terme par les Allemands vaincus : ils avaient bel et bien fait de nous des bêtes.” mais il dénonce aussi la minimisation que les gens peuvent faire sur ces événements au cours du temps et donc porte cette phrase percutante dans laquelle il maudit les heureux: “N'oubliez pas que cela fut. Non, ne l'oubliez pas : Gravez ces mots dans votre cœur, pensez-y chez vous, dans la rue, en vous couchant, en vous levant ; répétez-les à vos enfants ou que votre maison s'écroule, que la maladie vous accable, que vos enfants se détournent de vous.”. Malgré les dénonciations d’après-guerre certains artistes ont osé dénoncer durant celle-ci comme Picasso avec son tableau Guernica en 1937 qui dénonce les bombardements franquistes et nazis sur les civils durant la guerre d'Espagne de 1936-1939. (Nous pourrions parler aussi de Atwood, de Klemperer et de Duras mais le temps ne nous le permet malheureusement pas.)
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