Lecture analytique La Fontaine, les animaux malades de la peste

“Les animaux malades de la peste”, Jean de la fontaine

   
I. Un tableau dramatique   
1.La maladie

« Un mal » = périphrase qui crée un effet d'attente → peur

Hypotaxe (=enchâssement de proposition ) : « qui...que »

Redondance du nom commun « mal » → accentuation

« Ciel » → origine divine

« Capable d'enrichir en un jour l'Achéron » = fleuve de l'enfer + périphrase + hyperbole → décalage et dépaysement

   
2. Une société agonisante

« Ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés » = chiasme

négations → les animaux sont privés de vie, le monde se meurt

« mourante vie » = participe passé + oxymore → processus en cours et dramatisation (drama=action théâtrale) → perte totale du goût de vivre, urgence de la situation

gradation ( de la nourriture jusqu'à l'amour ) → effondrement de la vie dans chaque domaine

Ce tableau dramatique montre l'urgence de la situation exceptionnelle et la réponse exceptionnelle.

   
II. Le discours du lion et autres rhétoriques hypocrites   
1.     Le lion    

« Mes chers amis » = apostrophe amicale → le lion se met au niveau des autres animaux, mais les animaux sont les sujets du lion et non ses amis : hypocrisie

« Je crois » = modalisation ( degré de certitude ) → à la recherche de l'origine de la maladie

« cette infortune » = périphrase pour la peste

« le plus coupable » = superlatif → le lion est le détenteur du pouvoir royal et de l'autorité, c’est à lui de trouver la solution au problème, mais son intérêt personnel est supérieur à la justice

vocabulaire religieux omniprésent → étiologie divine (=origine de la maladie), une punition est donc nécessaire

« se sacrifie » : sacrifier : sacer farece = rendre sacré → exclure du profane ( séparer ), il faut trouver victime expiatoire des péchés du peuple pour se racheter. Se séparer du plus coupable : opposé à la bible dans laquelle on se sépare du plus innocent = Jésus.

« céleste » = adjectif → divinité du mal, de la peste : le ciel est en colère

« nous » = pronom personnel qui représente le collectif et donc la sincérité

« conscience » = diérèse → donner de l'amplitude : hypocrisie

   
2.     Confession intime

« mes appétits gloutons » = pluriel → plusieurs fois + adjectif → manger avec excès et pour le plaisir

gradation sur plusieurs vers de la cruauté → goût du sang

question rhétorique → capter l'attention de son auditoire

« le berger » = rejet → mise en valeur, apogée de la cruauté

« ainsi que moi » : le lion invite les animaux à faire pareil = modèle à imiter et pouvoir de la hiérarchie

discours de justice mais sacrifice injuste → disjonction entre la parole et les actes

   
3. Discours du renard   
« Sire » = apostrophe de soumission, « bon roi » = hypocrisie

« délicatesse » = antiphrase → le lion est cruel et brutal : discours rhétorique qui vise à atténuer la faute du lion

vocabulaire péjoratif → dévalue ses victimes

question rhétorique suivie d'une double négation + « croquant » : euphémisme + « honneur »:antiphrase = retournement de la situation, perversion de la vérité ( vérité = adéquation entre l'intelligence et le réel )

seigneur, honneur = incise + rime → valorisation

casuistique= étude de cas de conscience ( règle ↔ cas particulier ) → détournée, exagérée → le renard est flatteur pour éviter de parler de lui

« gens-là » = déterminant démonstratif = mépris, discréditer le berger

Le renard utilise la flatterie afin de ne pas parler de lui, il essaie d'obtenir les grâces du roi.

   
III. L’âne, crimes et châtiments       
1. Circonstances de sa faute    

« tous les gens » + descente hiérarchique = rumeur collective mais pas d'aveu personnel sauf l'âne

« souvenance » = modélisation, hésitation → fait appels à sa mémoire

« un pré » = pas carnivore, une seule fois → a cédé à la tentation (suggestion de faire un acte mauvais ) mais pas de préméditation

accumulation+rythme haché par les virgules+asyndète (pas de mots de liaison) → effet dramatique

« faim » = cause naturelle → responsabilité de l'âne ?

« occasion » = acte rendue possible par les circonstances, disponibilité

« herbe tendre » = désirable, bon

« diable » = intervention extérieure à la cause + rythme ample → influence du diable