Les Caractères de La Bruyère
Dissertation : Les Caractères de La Bruyère. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar amel.bensalah • 7 Février 2023 • Dissertation • 1 327 Mots (6 Pages) • 1 138 Vues
Exemple de plan détaillé concernant Les Caractères de La Bruyère
Réflexion sur le parcours (« La comédie sociale ») :
Le terme comédie peut évoquer au XVIIe siècle le théâtre en général. Les personnages de théâtre sont en permanence en représentation, c’est-à-dire que leurs propos et leurs actes sont avant tout destinés au public, plutôt qu’aux autres personnages. Aussi, existe-t-il un parallèle ancien entre le théâtre et le comportement des hommes en société.
Le terme comédie a cependant également déjà à cette époque un sens plus précis, évoquant les pièces abordant des sujets légers, et visant principalement à faire rire ; la deuxième moitié du XVIIe siècle est marquée par les comédies de mœurs de Molière (mort en 1673), qui se moque de différents types de personnalité, ainsi que de certains types de professions, poussés dans ses pièces jusqu’à la caricature (Harpagon incarne l’avarice dans l’Avare, Tartuffe l’hypocrite dans Tartuffe etc.).
La Bruyère, dans les six livres étudiés, emploie souvent l’humour de façon satirique, en décrivant de façon caricaturale des comportements liés à différents types de caractères. Il le fait ou bien par le biais de maximes générales, se moquant de façon générale de professions ou de catégories sociales, ou bien par le biais de portraits individuels.
Comme Molière, mais de façon plus évidente encore, il s’agit toutefois pour lui de « corriger les mœurs par le rire ». L’humour ne se suffit donc jamais à lui-même : il a pour objet de critiquer de façon plaisante pour le lecteur différents travers des hommes, et plus généralement de la société. L’objectif de La Bruyère n’est toutefois pas vraiment de réformer cette dernière (elle est pour lui largement irréformable), mais de montrer toute la vanité de l’homme, afin d’élever son lecteur vers la spiritualité, qui correspond pour La Bruyère à la foi chrétienne. Il écrit donc avant tout en moraliste chrétien.
Se reporter au précédent document concernant la méthodologie du travail préparatoire à la rédaction de la dissertation (analyse du sujet, rédaction du plan etc.). Par ailleurs, j’ai souligné les définitions qu’il faut absolument connaître.
Problématique : La Bruyère vise-t-il dans les Caractères à montrer que l’homme en société est toujours en représentation ?
Plan détaillé (dialectique) :
I) La Bruyère tente de montrer que l’homme en société n’agit jamais que motivé par le regard des autres.
1) Dans la conversation, l’homme se soucie moins de dire des choses intéressantes que de paraître avoir de l’esprit.
Développement de l’argument : La conversation est au XVIIe siècle considérée comme un art, en particulier quand elle se tient dans les salons mondains tenus par l’élite sociale. Mais La Bruyère dénonce le caractère artificieux de ces conversations, comme Molière l’avait fait dans Les Femmes savantes ou le Misanthrope : il s’agit de briller en surface, d’amuser l’auditoire, mais pas de tenir des propos profonds.
Ex. : La Bruyère fait un portrait satirique d’Arrias, qui en vient à mentir sans cesse afin de briller dans les dîners mondains (V, De la Société et de la Conversation, fragment 9) [les exemples sont à développer davantage dans la copie]
2) Dans la vie sociale, il cherche à singer le comportement des conditions plus élevées que la sienne, et non assumer sa condition propre.
Développement de l’argument : La cour tend à imprimer des normes de comportement, de langage, vestimentaires etc. à toute la société, et ce de façon pyramidale : la cour imite le couple royal, les nobles de moindre importance imitent la cour, les bourgeois enrichis imitent les nobles etc. C’est particulièrement vrai sous Louis XIV, la personne du roi étant montrée en modèle et exaltée par la propagande comme jamais auparavant ; par exemple, c’est largement le goût du roi pour l’opéra qui a lancé la mode du genre en France.
Ex. : La Bruyère fait un long récit satirique mettant en scène deux familles bourgeoises s’obstinant à imiter la noblesse. (VII, De la Ville, fragment 10.)
3) En rapport avec le pouvoir, il cherche à plaire aux dirigeants et non réellement à servir l’Etat (= « République », ce terme désignant n’importe quel type d’Etat pour La Bruyère, y compris une monarchie).
Développement de l’argument : Le milieu de cour illustre particulièrement cet état de fait, même s’il est général à toute la société : il s’agit pour ceux qui la fréquentent (« courtisan ») de se faire remarquer du roi, ou à défaut d’un de ses plus puissants ministres, ce que leur permettra d’obtenir faveurs et pensions. Aussi, les courtisans (qui ne sont pas tous nobles, loin s’en faut) cherchent à obtenir le droit d’être physiquement présent là où le roi est présent (par exemple au moment où il se couche), dédient au roi des œuvres littéraires (par l’intermédiaire de petites lettres appelées « placets ») etc.
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