Montrer comment Hugo parvient à rendre l’exposition de Ruy Blas dynamique
Commentaire de texte : Montrer comment Hugo parvient à rendre l’exposition de Ruy Blas dynamique. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar Juliongod • 9 Mai 2016 • Commentaire de texte • 811 Mots (4 Pages) • 1 661 Vues
Analyse de la scène 1 de l’acte I, v. 1-46
☛ Montrer comment Hugo parvient à rendre l’exposition de Ruy Blas dynamique
I. Une exposition traditionnelle
a. Présentation des principaux personnages
- Deux protagonistes sur scène : RB et DS, qui évoquent un 3ème perso : la reine, Marie de Neurbourg.
- Gudiel et la suivante de la reine, personnages d’arrière-plan, sont également présentés.
- DS accapare la parole : souligne les différences sociales entre le maître et son valet.
b. Présentation des motifs de la vengeance de DS
- DS évoque sa situation en 2 temps :
- Vers 5-22 : disgrâce avec son champ lexical omniprésent : « mon règne est passé » (v. 3), « renvoyé, disgracié, chassé » (v. 4), « on m’exile » (v. 13 et v. 14)
- DS séduit la suivante de la reine, mais il a refusé de l’épouser. Ayant désobéi à la reine, elle l’a disgracié.
- Les vers 31 à 43 évoquent la vengeance qu’il prépare contre la reine.
II. Un univers mystérieux et angoissant
a. Hugo prend soin de ménager le mystère et l’attente
- Atmosphère mystérieuse : nuit (v.2) et la disgrâce de DS est un secret : « l’aventure est secrète / Encor, n’en parle pas » (v. 5-6)
- Des éléments restent inconnus pour le spectateur : suspens.
- Il évoque le « drôle que tu sais » (v. 40) et il ne sait toujours pas comment il se vengera (v. 43).
- Métaphore du trou + champ lexical de l’architecture (à travers les expressions « une sape profonde, obscure et souterraine », v. 29 ; « architecte », v. 35 ; « puits », v. 36) : permettent d’évoquer un stratagème inquiétant, pique la curiosité du lecteur.
b. Une forte tension
- Didascalies qui soulignent mouvements incessants et un DS très tendu : « Il se tourne brusquement », « Il s’assied », « Il se lève » (v. 22-23)
- Vocabulaire de la violence : adverbes « brusquement », « violemment » et la multiplication d’ ! montrent son angoisse.
- Non-respect de la césure à l’hémistiche …(vers 7, 10, 18 et 22) : dislocation de l’alexandrin, discours confus, haché.
- Répétitions de « oui » et de « on m’exile » soulignent la tension du personnage.
III. Le drame romantique, une esthétique du mouvement
a. L’inconstance du sort : un thème typiquement baroque
- Métaphore filée de la chute : il parle de « coup de foudre » (v. 3) et déclare qu’il ne veut pas « tomber » (v. 25)
- Enumération montre que « charge, emplois, honneurs, tout en un instant s’écroule » (v. 21)
- Chute violente et rapide s’oppose aux « vingt ans » pour place d’honneur à la cour.
b. Hugo brouille d’emblée l’identification du genre de sa pièce
- Cadre de tragédie : action autour de la reine au palais royal de Madrid
- Mélodrame : le personnage central et la trame mise en place, car vengeance d’un méchant contre innocente
- Comédie : Ruy Blas, valet de comédie, quand DS lui demande de façon provocante d’ouvrir la fenêtre
c. L’auteur viole la règle de bienséance
- Vocabulaire familier : « donzelle », pour la suivante
- Il insiste de façon prosaïque sur des considérations matérielles : son pourpoint trop serré (v. 26-27)
- La bassesse des intentions ôte toute noblesse au personnage de DS
- Langage et remarques de DS ont pu choquer les contemporains de Hugo.
Les trois questions de l’examinateur
Question 1. Quels éléments de la pièce confirment l’idée d’une esthétique du mouvement ? La pièce joue sur des retournements de situation brusques et des changements de tonalité fréquents. Dans certaines scènes, les didascalies concernant les gestes des personnages sont particulièrement développées.
Question 2. Ce passage est précédé d’une longue didascalie. Quel usage peut en faire un metteur en scène ? La longue didascalie du début de la pièce est très contraignante en ce qui concerne les costumes et les décors. Le metteur en scène peut toutefois décider d’en tenir compte ou non. S’il souhaite mettre l’accent sur la dimension historique du drame, il respectera sans doute à la lettre les indications de Hugo. Si, en revanche, il désire souligner les échos que la pièce rencontre dans l’histoire, il peut tout à fait choisir des costumes et un mobilier faisant référence à une autre époque, ou encore préférer un décor dépouillé et des costumes sobres, suggérant la dimension universelle de l’œuvre.
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