Zola: la bête humaine
Commentaire de texte : Zola: la bête humaine. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar valfmigerel • 1 Mai 2022 • Commentaire de texte • 893 Mots (4 Pages) • 449 Vues
Émile Zola, écrivain du XIXème siècle, publie la Bête Humaine en 1890 pendant la transition de la France et de l’Europe vers l’industrialisation et la nouvelle économie qui l'accompagne. Le titre, qui est un oxymore, nous invite dès le début à faire la relation entre l’Homme et l’industrie. En effet, ce processus a été très long et préjudiciable pour de nombreux travailleurs, petits commerces, environnement, etc. Nous pouvons donc nous demander en quoi l’auteur critique indirectement la révolution industrielle ? Nous devons aussi rappeler que l’auteur est l’un des principaux écrivains du Réalisme, voire du Naturalisme français et que pour pouvoir écrire ce roman il avait fait un travail d’enquête journalistique de par la lecture de divers ouvrages tels que Les Chemins de fer de Cerbelaud et Pol Lefèvre afin de se coller à la réalité du moment.
Dans un premier temps, nous analyserons en quoi la première partie du texte fait un parallèle avec l’histoire du monde du travail de l’époque. Ensuite, nous nous pencherons sur l’introspection du personnage principal de l’extrait étudié, la locomotive, La Lison et en dégager le symbole.
Dans cette partie du texte, de la ligne 1 à la ligne 12, Emile Zola décrit le voyage d'une locomotive de l'époque industrielle que nous pouvons comparer au parcours professionnel des ouvriers. Il faut savoir que les chemins de fer ont été très important dans le processus de l’industrialisation. Et, pour ce fait, l’auteur personnifie la locomotive qu’il nomme La Lison, afin que le lecteur se sente le plus proche possible proche de la machine (« œil vivant » l. 4, « œil largement ouvert » l. 5, « se mit à souffler »). Par la suite, la locomotive est comparée à un animal (« ainsi qu’un cheval qui a peur » l. 6, « elle se cabrait » l. 7). Nous pouvons associer ce refus de continuer à avancer à la vie des ouvriers de cette époque qui étaient souvent traités comme des animaux car ils n’avaient que le droit de travailler et qui souvent protestaient contre leurs conditions de travail trop dures. D’ailleurs, Emile Zola nous rend compte de tout ceci dans Germinal. Nous pouvons aussi constater que la locomotive, fatiguée, semble se rendre, épuisée par le chemin parcouru, mais continue car l’Homme, dans ce cas la machiniste, l’oblige à poursuivre sa route. Le champ lexical employé renforce cette idée (« ne continuait sa marche que sous la main volontaire du mécanicien », l. 7 et 8). Ici, nous pouvons observer la similitude avec la fatigue des travailleurs et la main des patrons les obligeant à continuer leur besogne, malgré tout. Cette transformation vers le pire est reprise par le champs lexical des lignes 10, 11 et 12 (« ce n’était plus une queue d’astre […] qui salissait le grand frisson pâle du ciel »). En lisant ces trois lignes nous voyons comment la joie d’exister de la locomotive passe à une contrainte.
Tout au long de ce premier paragraphe, les verbes à l’imparfait de l’indicatif nous emmènent vers deux valeurs de ce temps du passé : l’imparfait descriptif et l’imparfait narratif. Ici, l’auteur décrit le processus qui amène la locomotive à l’épuisement tout comme les hommes qui se tuaient à la tâche.
Dans la deuxième partie, qui correspond au second paragraphe du texte, nous assistons, impuissants, à la mort de la locomotive qui pourtant a lutté de toutes ses forces contre l’hostilité de la nature afin de survivre (« tranchée » l. 13, « noyés » l. 14). La description de la neige à la ligne 15 (« où la neige dormait ») peut nous rappeler un prédateur, tapi, qui attend sa proie. La personnification de la locomotive ne fait qu’augmenter les sentiments de souffrance et d’empathie du lecteur pour cette machine. En effet, de la ligne 13 à la ligne 25, elle se retrouve seule dans son combat mortel contre les éléments, comparables au système mis en place lors de l’industrialisation. Nous assistons à une description épique de ce combat mené par la machine humanisée (« d’une haleine éperdue » l. 17, « de plus en plus lente » l. 17). L’énumération des verbes d’action aux lignes 18 et 19 (« bouillonnait », « montait », « menaçait » et « engloutir ») ne font qu’augmenter la crispation ressentie par la locomotive qui doit se savoir en danger. Le champ lexical employé à partir de la ligne 20 jusqu’à la fin de l’extrait (« dernier coup de rein », « C’était la fin », « agonie », « son souffle s’éteignit » et « morte ») nous permet de visualiser ce triste moment.
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