Analyse bac ma bohème rimbaud
Commentaire de texte : Analyse bac ma bohème rimbaud. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar Carmen Ban • 1 Juin 2021 • Commentaire de texte • 1 209 Mots (5 Pages) • 3 790 Vues
« Je m’en allais, les poings dans les poches crevées », la citation de Rimbaud dans son poème Ma Bohème résume parfaitement sa jeunesse difficile l’ayant poussée à l’écriture.
Arthur Rimbaud est un poète souvent désigné comme un « génie précoce » qui a marqué la littérature autant par sa vie notamment avec sa relation avec Verlaine qui devient légendaire que par son oeuvre qui sera une source d’inspiration pour le courant surréaliste. Or, au plus grand désarrois de ces lecteurs, ce génie de la poésie decide d’abandonner la littérature à ses 21 ans, ne laissant derrière lui que quelques minces créations.
L’une de ces créations, nommée Le Cahier de Douai est un ensemble de vingt-deux poèmes écrits par Arthur Rimbaud alors adolescent. Rimbaud les réunit, lors de son séjour à Douai en septembre-octobre 1870, sous forme d'une liasse manuscrite sans titre pour les confier à Paul Demeny. Ainsi, son œuvre poétique est marquée par sa vie surprenante et pleine d’aventures. Ses vers découlent de son expérience de vie. Ils sont imprégnés d’idées anti-bourgeoises et libertaires.
Ma Bohème, poème écrit par Rimbaud alors âgé de 16 ans, faisant partit de ce recueil évoque une de ses fugues. Il veut fuir le milieu étouffant et conformiste dans lequel il vit. Ce sonnet à la forme traditionnelle plein de rêverie et d’humour illustre parfaitement les errances adolescentes de Rimbaud dans lesquelles la pauvreté et l'inspiration se mêlent dans un monde magique.
C’est ainsi que nous nous demanderons:
De quelle manière dans ce sonnet sur la liberté, Rimbaud maltraite-t-il la poésie ?
Dans un premier temps nous étudierons l’autoportrait initial du poète des vers 1 à 6 en terminant par des pérégrinations singulières des vers 6 à 14.
I- L’autoportrait du poète
PREMIER QUATRAIN : STROPHE 1
- le premier quatrain forme une phrase qui montre un enjambement représentant le mouvement
- dans le premier vers : « je » : sujet lyrique c’est Rimbaud qui parle ? « m’en allait » —> imparfait + verbe pronominal (verbe intransitif)
- il n’y a pas de destination = liberté, errance
- « les poings dans mes poches crevées » CCmaniere démontrant une certain colère / crispation accentuée par la répétition du « p »
- « poches crevées » —> pauvreté, délabrement vestimentaire comme signe de pauvreté économique
- « crevées » : niveau de langue familier : pauvreté économique (pas noble)
- point virgule utilisé à la fin des 3 premiers vers pour montrer un aspect monotone et marquer un silence
- au second vers le hiatus « paletot aussi » provoque une inélégance ainsi qu’une diaphonie
- l’utilisation de l’imparfait —> temps de la description « devenait »
- alliteration en consonne d/t : « idéal »: tellement délabré qu’il en devient idéal
- les deux premiers vers décrivent ses vêtements
- « j’allais » au v3 —> utilisation du même verbe à deux vers d’intervalle : pauvreté lexicale accentuant la pauvreté économique
- « sous le ciel » : CCL vague : il ne sait pas où il va : errance
- « Muse! » —> majuscule + signe de ponctuation + césure = invocation de la déesse de l’inspiration
- il est son serviteur « et j’étais son féal » « féal » —> mot archaïque illustrant le système féodal du Moyen Age
- le contenu de son poème est faible ce qui signifie qu’il sert mal la muse donc il est mal inspiré
- à son époque on invoque plus la muse, on y croit plus et en plus il est athée : il se moque de ça
—> attitude révérencieuse
- le « Oh! là! là! » du vers 4 sonne niais à cause de la surponctuation excessive et des onomatopée
- le mot amour est ici au féminin avec « splendides » qui le qualifie
- « que d’amour splendides j’ai rêvées » rimes visuellement avec « crevées » + encore un point d’exclamation
DEUXIÈME QUATRAIN : STROPHE 2
- « mon unique culotte avait un large trou » —> 2ème hiatus : autre irreverence à la poésie classique revient lorsqu’on parle de vêtements = obsession du vêtement troué
- les rimes sortent du trou de cette culotte : Rimbaud associe très grossièrement les rimes poétique à des excrements ce qui renvoie à l’ignoble
- au v6 « Petit-Poucet rêveur » il se compare au petit-poucet : le petit-poucet laisse derriere lui des morceaux de pain et Rimbaud des rimes
- au vers 7 « mon Auberge était à la Grande-Ourse » continue dans la description de la pauvreté : il n’a pas où dormir
- v8 « mes étoiles avaient un doux frou-frou » —> nouveau hiatus : nouveau désagrément
- le Ccl « au ciel » est ici inutile car les étoiles sont forcément au ciel
- contradiction : lui qui n’a pas d’habits, habille les étoiles avec un doux frou-frou —> valeur érotique car c’est ce que mettaient les femmes au cabaret au 19eme siècle
- les étoiles sont associées à la Muse : dévalorise la muse en l’associant à une danseuse de Cabaret
PREMIER TERCET : STROPHE 3
- au v10 et 11 il y’a une référence au vin « rosée » —> polysémie, vin qui est associé à la divinité antique du vin « Dionysos »
- le vin est censé lui donner de la vigueur : de l’énergie au v 11
- Rimbaud devient dans son poème le premier moderne : travaillait auparavant avec la Muse : maintenant il fait les choses par lui même
DEUXIEME TERCET : STROPHE 4
- où —> Ccl pour completer « routes » mais à cause des enjambement on avait oublié
- le verbe rimer sous la forme « rimant » est encore présent
- au v13 il y a le terme lyre faisant référence à 2 figures mythologiques : Orphé et Apollon
- Rimbaud est pauvre : n’a pas de lire : utilise des élastique : dévalorise lyre qui peut être remplacée par des élastiques
- v14 personnification « souliers blessés »
- le pied est ici considéré comme un instrument de poésie qui est près de son coeur
il exprime très grossièrement que la poésie « pu des pieds »
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