Compte rendu hlp livre l'attrape coeur de JD Salinger

L’attrape cœur compte rendu de lecture HLP

Résumé :

Ce livre narre l’histoire d’Holden Caulfield, un jeune fugueur récemment exclu de son établissement scolaire. Allergique à tout cadre scolaire, il n’en est pas à son premier coup d’essai mais semble ne rien apprécier de sa vie. Nous suivons son périple lors de sa fugue vaquant d’hôtels à hôtels, et voyant à travers ses yeux le regard négatif et critique qu’il porte sur les choses de la vie. Cependant, nous découvrons à la fin du livre que Holden raconte son histoire depuis sa chambre d’asile psychiatrique.

L’attrape cœur se rattache à axes d’études des métamorphoses du moi :

Centrée sur Holden qui raconte ses mésaventures à la 1 ère personne, il nous raconte un morceau de sa vie dans l’ordre chronologique, un récit détaillant trois journées déterminantes dans la vie d’Holden Caulfield, un adolescent.

On peut voir ce livre comme une biographie, alors qu’Holden prévient dès le début qu’il ne compte pas faire son autobiographie : « Je ne vais pas vous faire entièrement ma saleté d’autobiographie ni rien »

Comme un récit centré sur soi implique, Holden nous fournit des informations qui permettent d'identifier son environnement familial et social. Il parle de ses parents, de son frère aîné D.B scénariste à Hollywood, de sa sœur cadette d’une dizaine d’années, Phoebe (le seul être vivant pour lequel il semble éprouver de l’admiration et de l’affection) et également de son jeune frère, Allie, mort d'une leucémie à l’âge de onze ans. Il évoque aussi ses camarades et ses professeurs.

L’attrape cœur raconte la manière dont Holden essaie d’établir des relations avec d’autres personnes et échoue, ce qui lui fait peur de la maturité et s’accroche à une notion idéalisée de l’enfance. Une grande partie du livre suit la quête de liens de Holden, le suivant à travers ses rencontres, petites et grandes : chauffeurs de taxi, religieuses, touristes, proxénètes, d’anciens camarades de classe, etc.

Cependant, Holden est conscient de sa moindre influence sur les autres et refuse les normes sociales : ainsi il échoue à chaque tentative et adopte un masque protecteur de dégoût envers le monde.

Il semble posséder un avis négatif et critique à propos de toute chose de la vie, vivante ou non, l’adolescent typique dans la confrontation avec le monde, due à une sensibilité exacerbée. Il se démarque des autres, de la norme, c’est un personnage marginal : par exemple lors du match de football américain de son école : « Vous pouviez entendre leurs gueulantes, profondes et terrifiantes du côté de Pencey, parce que pratiquement toute l’école était là, excepté moi. »

De plus, il se plait à dénigrer, d’exagérer les détails sans importance de la vie et de traiter comme insignifiantes les choses qui en réalité le touchent afin de jouer l’indifférence. Il aime également monter des bobards, se présenter sous de faux noms, faire croire des choses qui ne sont pas, mais lui-même, à ce jeu, perd le sens du réel mensonge est une seconde peau pour lui, dans laquelle il se glisse si facilement.

Son expression favorite : « ça me tue » est révélatrice de on exagération systématique qui cache une grande sensibilité envers le monde. Le monde en général, mais surtout les êtres humains éveillent en lui un profond dégout, de l’agacement, de l’incompréhension et même de l’écœurement. Marginal, l’écart entre lui et les autres semble former un gouffre infranchissable.

L’attrape cœur est un roman initiatique : elle relate l’histoire d’Holden dans son périple traversant un certain nombre d'épreuves initiatiques pour se former à la vie adulte, pour se construire. Il apprend à mieux se connaitre, ses appétences et sa place dans le monde qui l’entoure.

Holden se pose des questions sur la vie, sur son futur à travers la question des canards qui le hante durant tout le livre. Il n’hésite pas à poser sa question aux conducteurs de taxis inlassablement, et reste frustré de ne pas posséder la réponse à cette question :

« Hey dites-donc, vous avez vu les canards près de Central Park South ? Le petit lac ? Vous savez pas par hasard où ils vont les canards, quand le lac est complètement gelé ? Vous savez pas ? » À travers les canards, c’est de son futur à lui dont il est question En s’inquiétant pour les canards, c'est comme s'il s'inquiétait pour lui. Où irait-il une fois qu'il aura tout parcouru, tout traversé ? Qu'arrivera-t-il de lui ?

D’ailleurs, son obsession pour le sort des canards pris au piège dans le lac gelé de Central Park est une métaphore de son impression d’être enfermé.

Holden semble avoir une vision du monde des adultes où règnent l’égoïsme et l’individualisme, un monde « faux »

Cependant son refus d’entrer dans le monde des adultes se voit lors de ses interactions avec les autres : ses rencontres avec d’autres personnes ne s’effondrent généralement pas parce qu’il rejette ou repousse l’autre personne mais au contraire, parce qu’il se comporte de manière immature, faisant preuve de comportements inhabituels ou odieux ou faisant des choix inappropriés, jusqu’à ce que d’autres personnes deviennent perplexes ou en colère contre lui. Par exemple, avec la scène avec Carl Luce qui était auparavant son conseillé dans une de ses écoles : Holden insiste de manière puérile et immature sur des détails de la vie intime de Luce, sans gêne. Luce devient agacée par les remarques juvéniles de Holden sur sa petite amie chinoise, et il s’excuse en partant tôt. Holden continue de boire du whisky et d’écouter le pianiste et le chanteur, seul.

En fin de compte, son refus de grandir et d’entrer le conduit à sa complète désintégration.

L’attrape cœur se rattache à axes d’études de l’expression de la sensibilité :

Durant les 3 jours de la fugue d’Holden, la solitude est omniprésente : dans un musée, il compare sa vie à celles des statues, qui sont figées et ne changent jamais. Le héros fuit la solitude mais elle finit toujours par le rattraper car Holden n’arrive pas à se fondre dans le moule de la société.

Il est mélancolique et solitaire, toujours vêtu d’une casquette rouge et ne quitte jamais sa cigarette, surtout lors des moments où il a besoin de se calmer par exemple, après ses rendez-vous laborieux qui se finissent mal.

Nous pouvons rapprocher le personnage de Holden Caulfield aux romantiques car c’est un jeune homme sensible, en quête de soi, d’amour et de sens.

Lors de son errance dans la ville, il recherche la compagnie des autres qu’il contacte par le téléphone : il tente d’appeler des personnes pour organiser des rendez-vous, se heurte à des refus ou est déçu du résultat. Lorsqu’il rencontre physiquement ses contacts, ceux-ci ne sont jamais à la hauteur de ses attentes et les entrevues se terminent par une dispute ou une déception. Finalement Holden se retrouve donc encore seul : par exemple avec Sally ,très excité de la voir au début mais le regrette à la fin. Holden a un comportement très étrange, tantôt excessif, tantôt plein d’humanité. Il déteste la plupart des gens qu’il connaît et rencontre, à part son petit frère Allie et sa petite sœur Phoebe.

Il trouve de façon générale notre monde hypocrite et vide de sens, mais il se paie des activités qu’il ne supporte pourtant pas, essayant de se fondre dans le moule de la société, sans succès

Pourtant, il essaie, mais sans succès : il va voir une pièce de théâtre avec Sally, mais qui ne lui plait absolument pas, va seul voir un film au cinéma qui ne lui plait pas non plus.

De plus, il évoque de nombreuses fois son frère Allie décédé, dont il semble n’avoir pas fait le deuil comme le lui reproche sa petite sœur : alors qu’elle lui demande ce qu’il aime dans la vie et qu’il répondit « Allie ».On comprend que la mort de son frère l’a profondément affecté, au point de le déstabiliser psychologiquement : quand Stradlater, son voisin de chambre a le culot de demander à Holden d’écrire une dissertation à sa place pour que lui puisse sortir, ce dernier ne respecte pas du tout le sujet imposé : il rédige à la place une description du gant de base-ball de son petit frère, Allie.