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Fiche De Lecture, La Cantatrice Chauve

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bonne, de retour sur scène, remet en cause ces retrouvailles et révèle au public qu’en réalité les époux Martin ne sont pas les époux Martin. Elle-même confesse d’ailleurs sa véritable identité : « Mon vrai nom est Sherlock Holmes. ».

Les Martin préfèrent ignorer l’affreuse vérité. Ils sont trop heureux de s’être retrouvés et se promettent de ne plus se perdre.

Les Smith viennent accueillir leurs invités. La pendule continue de sonner en toute incohérence. Les Smith et les Martin parlent maintenant pour ne rien dire. Puis par trois fois on sonne à la porte d’entrée. Mme Smith va ouvrir, mais il n’y a personne. Elle en arrive à cette conclusion paradoxale : « L’expérience nous apprend que lorsqu’on entend sonner à la porte, c’est qu’il n’y a jamais personne ». Cette affirmation déclenche une vive polémique. Un quatrième coup de sonnette retentit. M. Smith va ouvrir. Paraît cette fois le capitaine des pompiers.

Les deux couples questionnent le capitaine des pompiers pour tenter de percer le mystère des coups de sonnette. Mais cette énigme paraît insoluble. Le capitaine des pompiers se plaint alors des incendies qui se font de plus en plus rares. Puis il se met à raconter des anecdotes incohérentes que les deux couples accueillent avec des commentaires étranges.

Réapparaît alors Mary, la bonne, qui souhaite, elle aussi raconter une anecdote. Les Smith se montrent indignés de l’attitude de leur servante. On apprend alors que la bonne et le pompier sont d’anciens amants. Mary souhaite à tout prix réciter un poème en l’honneur du capitaine. Sur l’insistance des Martin on lui laisse la parole, mais on la pousse hors de la pièce pendant le récit. Le pompier prend alors congé en invoquant un incendie qui est prévu « dans trois quarts d’heure et seize minutes exactement ». Avant de sortir il demande des nouvelles de la cantatrice chauve. Les invités ont un silence gêné puis Mme Smith répond : « Elle se coiffe toujours de la même façon ».

Les Smith et les Martin reprennent leur place et échangent une série de phrases dépourvues de toute logique. Puis les phrases se font de plus en plus brèves au point de devenir une suite de mots puis d’onomatopées. La situation devient électrique. Ils finissent tous par répéter la même phrase, de plus en plus vite : « C’est pas par là, c’est par ici ! »

Ils quittent alors la scène, en hurlant dans l’obscurité.

La lumière revient. M. et Mme Martin sont assis à la place des Smith. Ils reprennent les répliques de la première scène. La pièce semble recommencer, comme si les personnages, et plus généralement les individus étaient interchangeables. Puis le rideau se ferme lentement.

Étude des personnages

Les Smith :

Ils sont l'image de l’insignifiance humaine : Ionesco les transforment en symboles métaphysiques. Ils sont l’image même de l’insignifiance des êtres : englués dans leurs habitudes, incapables de communiquer véritablement entre eux, ils ne parviennent pas à donner un sens à leur existence. Ils sont d’âges incertains, d’une situation familiale ordinaire, ont une habitation sans caractère, un habillement sans relief, un mode de vie stéréotypé, des comportements marqués tour à tour par l’automatisme et l’instinct.

Les Martins :

les Martin, un couple à trois visages : Ionesco a voulu faire des Martin les images d’une diversité humaine incohérente qui échappe à toute constance et à toute logique. Il offre aux spectateurs des personnages à trois visages. Les Martin sont d’abord des êtres dépourvus d’individualité, englués dans les conventions sociales ; leurs comportements se revèlent semblable à ceux des Smith avec lesquels ils se confondent. Ils apparaissent aussi comme des êtres à la recherche d’un bonheur stéréotypés. Ils sont enfin révélateurs du rôle du hasard dans l’existence humaine.

Mary :

C'est la bonne des Smith, elle joue laporte-parole banale du destin : c’est une figure matérielle, partagée entre son emploi de domestique et son désir d’affirmer sa personnalité. Elle joue également le rôle de témoin de ce qui se passe autour d’elle, se trouvant chargée de transcrire les manifestations du destin.

Le pompier :

révélateur de l’absurdité de l’activité humaine : tout en contribuant comme les autres personnages à montrer la difficulté de la communication entre les êtres, le pompier a un rôle spécifique : il souligne l’absurdité des fonctions sociales et révèle la complexité d’un monde rendu insaisissable par son infinie relativité.

La cantatrice chauve :

un personnage et un titre énigmatique : désespérément absente, elle constitue une manifestation supplémentaire de l’incohérence.

Analyse d'un passage

J'ai beaucoup apprécié la scène 2 avec l'apparition de Mary, cette dernière vient interrompre la longue première scène entre les Smith qui semblait se conclure sur le départ des époux vers leur chambre à coucher. On nous présente Mary à deux voies, les propos sont en contradiction avec les informations données précédemment, enchaînement mécanique des répliques, un comportement incohérent. Pour provoquer le rire, cette scène poursuit le processus de mise à mal de la logique théâtral et de la logique verbale commencé dans la scène 1.

J'en conclu que la scène 2 est une scène de transition, situé entre le faux départ de M. et Mme. Smith et leur sortie de scène au moment où entrent M. et Mme Martin. Elle ouvre sur un rebondissement théâtrale ( des invités sont là et attendent), mais elle donne un coup à la logique de l'action mise en place dans la première

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