Analyse du monologue de Louis - Juste la Fin du Monde

Le monologue de Louis

Partie 1, scène 10

Après la scène du déjeuner, Louis a retrouvé sa famille après plus de 10 ans, il va annoncé sa mort prochaine. Il a annoncé sa mort au spectateur dans le prologue. Après des retrouvailles atypiques, houleuses, Louis n'a toujours pas parlé. On se trouve à la fin de la première partie, il n'a toujours pas annoncé sa mort.

Pb :      1) Comment Louis réagit-il devant la mort ?

            2) Quelle est la fonction de ce monologue ?

1. Comment le monologue nous montre-il un personnage face à la mort ?
2. Comment ce monologue de Louis donne-il à voir le cheminement de sa pensée face à sa mort ?
3. Comment voit-on que Louis redoute sa mort ?

I- UN PERSONNAGE A NU

1) La méchanceté de Louis

2) Seul contre la mort

II- UN MONOLOGUE TRAGIQUE

1) Une situation tragique

2) Les mensonges envers sa famille

• « on se répète à soit même cette solution comme aux enfants.. »--> comparaison : Louis redoute sa mort, c'est effrayant, si on meurt tout le monde meurt.
• « que le reste du monde disparaîtra avec soit... » → répétition : passage du futur de certitude au conditionnel : il ne croit même pas à son propre mensonge.
• « tous partir avec moi... » → 1 PP + négation : personnage qui ne veut plus avoir à faire avec la solitude.
• Chaque début de paragraphe : écoulement du temps → « au début », « parfois », « plus tard » : marqueur de temporalité :  → montre les différentes étapes face à la mort : nous faire comprendre l'évolution de Louis face à sa mort.
• La mort fait peur, ça énerve, injustice, profiter des derniers moments (lorsque l'on a accepté), triste, prise de conscience, dire que ce n'est pas vrai, que ce n'est pas possible, colère.
• 6fragments : qui marque les étapes de la réaction de Louis face à sa mort.
• Question ouverte « que feront-ils de moi quand je ne serai plus là » → marque sa détresse.
• QR : « pourquoi la mort devrait me rendre bon ? » → colère.
• « que ferez vous de moi … ? » → question ouverte : grande peur de l'H de disparaître sans laisser de trace, sa vie va être oublié, que sa vie n'a pas eu de sens.
• Solitude :  → «seul », « solitaire », « errer » → solitude exprimée par le monologue, « je » 1ère personne du singulier, « nous », « on » → la mort fait partie de lui
• antithèse entre le « je » et les pluriels → « les autres », « tous les autres », « le reste du monde »
• passage du  « on » au « je » → « on » : globalisant, se base sur des clichés que tout le monde a face à la mort, utilise « on », pour ne pas être seul, il est comme les autres.
• À partir du 3ème fragments il passe à « je » → clichés, généralisation et expérience personnel, unique face à la mort.
• 4ème fragment → désigne la mort : allégorie de la mort et de Louis,personnification  de la mort.
• Après on repasse à « je » → il finit son histoire seul.
• « on pleure, on est bien, je suis bien.... » → fausse antithèse, on se complet dans un certain malheur des autres, ils nous aiment.
• Temps des verbes → futur « laissera », « mourrai », « faudra » valeur de certitude, présent de narration majoritairement, on vit les étapes en même temps avec lui, valeur de présent de narration et présent de vérité générale → on oscille entre l'expérience personnelle etla portée universelle du monologue.
• « je vomis la haine » → colère  marquée par l'hyperbole.

I- Louis, un personnage seul

1. Un personnage dépressif

• « je ne faisais rien, je faisais semblant... » → temps du passé : imparfait → vie passée, déjà terminée, il est déjà seul, « les derniers temps » → dernier temps de sa vie entre guillemets car il reprend une expression cliché : euphémise → il est déjà mort, parole de l'au-delà
• « je suis solitaire » → adjectif « solitaire » : il est seul par rapport à la mort, parcours fait seul, il est fait seul face à la mort, expérience qui se vit en solitaire.

1. Un monologue

• 3 occurrences de « croire » : Louis est toujours dans le doute, il avance à tâtons dans sa réflexion, dans son acceptation de la mort, dans le monologue.
• « je » 1ère Personne du Singulier → omniprésence du « je ».
• Monologue existentiel → Louis fait le point sur sa vie, il nous raconte son cheminement, se livre se raconte (1 PS).
• Fin de la partie 1 : Louis parle enfin mais il parle aux lecteurs, spectateurs et non à sa famille. On a l'impression que le seul moment de prise de parole est lorsqu'il est seul, dans la solitude.

II- Le parcours jusqu'à la mort de Louis

1. Son inquiétude face à la mort

• 3 occurrences de « songer » (2ème fragment) → il rêve :fantasme de la projection.
• « A quoi bon ? » → Question rhétorique : idée de lutter contre la mort: il s'échappe, il voyage → il se cache de la mort : fatalité → monologue tragique.
• Majuscule à « Mort » : allégorie, mort personnifiée.
• « que je les emporte et que je ne sois pas seul » → négation : Louis a peur d'être seul.
• Il a accepté son sort : il ne baisse pas les bras car il ne peut pas, il n'a pas le choix.
• « courir devant la mort prétendre la semer » → Louis a peur de la mort : verbe d'action « courir ». « Prétendre » → avec du recul, il comprend quel acte prétentieux c'était de vouloir échapper à la mort.
• Tragique : mort qui rattrape avec allégorie : « elle m'avait enfin trouvé » → idée de destin auquel on ne peut échapper + « salle d'attente des aéroports » → métaphore de l'attente face à une mort proche.
• Jeux plus affirmée, on passe du « on » globalisant à un « je » plus affirmée, il y a un glissement → expérience personnelle.
• Il nous raconte ce qu'il a vécu, même ce qu'il n'est pas beau à raconter « je vomis la haine » (le passage de faire mal aux autres) → il fait preuve d'une grande lucidité sur lui-même : « je faisais juste mine de. » je prends la pause de qqn qui va bien juste pour faire plaisir : sacrifice de lui-même, mais il leur ment → ambiguïté entre la bonne image et qu'il mente.
• Dernier fragment :futur pour rassurer et présent → aveux d'échec face à la mort.
• «je ne gesticule plus[..] ma propre angoisse » → termes péjoratifs qui montrent de l'auto-critique, regard ironique sur sa propre attitude → grande lucidité
• « je mourrai le dernier » → lutte désespérée avec futur de certitude, il se donne du courage pour résister.
• Hyperbole il ne veut plus avoir affaire au passé « il m'arrivait de vouloir tout éviter et ne plus reconnaître »
• « je suis un meurtrier.. » → sentiment de tt puissance → fantasme violent :la haine le fait parler, la colère face à l'injustice du sort.
• « la mort elle est ma décision » → il est maître de son destin, de lui-même avec le possessif, la reprise du sujet « la mort, elle » → valeur d'insistance.
• « elle m'apaise et m'épuise » → 3ème fragment : pas contradictoire, relâchement des nerfs → crier, dire, pleurer : fonction cathartique des sentiments exacerbés.

1. La lucidité de Louis

• « que feront-ils de moi lorsque je ne serai plus là ? » → interrogative : sa famille ne changera pas car Louis a toujours été absent, il est prétentieux : on a tendance à gommer les défauts, on veut le plus beau, on sacralise, souvenirs précieux, photos précieuses, pas forcément représentatif de ce que l'on est avec les photos → image sublimée.
• « Cela à quoi bon me ramena à la maison, m'y renvoya... » → pronom démonstratif, complément d'objet, il n'a plus le choix, c'est la mort qui le pousse, il subit!Il est forcé de revenir à ce qu'il est.
• Dans son monologue existentiel, il n'hésite pas à montrer la part la plus sombre de lui-même et les sentiments peu reluisants qu'il a éprouvés : CL de la haine, de la violence qui traduit son sentiment d'injustice, répétitions de « haineux » qui montre son énervement, tournure négative « je n'aime personne », « je n'ai jamais aimé » → négation + présent de vérité général : pour se rassurer !