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L'ennui et la désillusion dans Madame Bovary de Flaubert.

TD : L'ennui et la désillusion dans Madame Bovary de Flaubert.. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  25 Janvier 2017  •  TD  •  768 Mots (4 Pages)  •  5 431 Vues

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L'ennui et la désillusion dans Madame Bovary.

        L'expression de l'ennui est une forme récurrente au XIX° siècle. Née avec le mal du siècle des Romantiques,elle trouve une expression plus aiguë encore avec le spleen baudelairien : trop à l'étroit dans le monde des hommes, où l'énergie dont elle se sent capable ne trouve que de maigres canaux, la femme finit par s'engloutir dans un vide émotionnel.

        Dans Madame Bovary, Flaubert situe le cadre de son intrigue à la campagne, donnant des mannières rustiques aux paysans et prétentieuses aux bourgeois. Cependant, l'importance donnée à la vie sociale reste tout de fois moindre comparée à la peinture de la passion et des frustrations amoureuses dans la vie quotidienne d'Emma Bovary. Il est alors possible de se demander en quoi l'ennui et la désillution sont-ils fatalement liés ? Nous allons tout d'abord nous intéresser aux désillusions de l'amour d'Emma puis ensuite à la fatalité de son ennui.

        Les lectures de jeunesse d'Emma ont perverti sa vision de l'amour. En effet, l'utopie amoureuse à laquelle elle s'attendait en épousant Charles Bovary, n'était en réalitié qu'une descente amère et progressive dans la routine. Le mariage ne pouvait que la décevoir («Et Emma cherchait à savoir ce que l'on entendait au juste dans la vie par les mots de félicité, de passion, et d'ivresse, qui lui avaient paru si beau dans les livres» (p.55)), le bien être bourgeois et la vie de famille remplissant pleinement Charles d'un bonheur aveugle et amoureux, tandis qu'elle le prenait en dégout et rêvait de vie mondaine. De plus, les élans fougeux de l'adultère ne lui apportèrent également que des désillusions. Rodolphe, son premier amant, préfèra rompre plutôt que de s'enfuir avec elle et par la suite, Emma finit par se lasser de sa liaison avec Léon. Les deux hommes refusèrent d'ailleurs de l'aider financièrement lorsqu'elle se vit dans l'obligation de rembourser les dettes qu'elle avait accumulé auprès de Mr Lheureux. Ainsi, la vie de femme au foyer et le mariage riment tristement avec habitude voire solitude pour Emma.

        Un ennui fatal la gagne alors petit à petit au cours du roman. Les manifestations de Charles deviennent routine («il l'embrassait à de certaines heures. C'était une habitude parmi les autres, et comme un dessert perdu d'avance, après la monotonie du diner» (p.68)) et d'ailleurs, après le bal donné à Vaubyessard et l'attente de Madame Bovary d'une nouvelle invitation, «la série des mêmes journées recommença. Elles allaient donc maintenant se suivre ainsi à la file [...] et n'apportant rien !» (p.91). Sa véritable tragédie est donc celle du caractère implacable du quotidien. Son destin est soumis à la banalité de la vie, la chronologie est alors chronologiquement imprecise, faisant disparaître les repères temporels ; la vitesse narrative accentuant ainsi volontairement ce vague rapport au temps. Effectivement, Flaubert condense ou passe littéralement sous silence parfois volontairement certaines années, tout en consacrant de nombreuses pages à certaines scènes ou descriptions détaillées, tout comme celle de l'arrivée à Yonville par exemple, sonnant comme le gla d'une longue période de déboires amoureux.

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