La poésie surréaliste
Guide pratique : La poésie surréaliste. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar Tomas Fernandez • 21 Novembre 2018 • Guide pratique • 924 Mots (4 Pages) • 589 Vues
La poésie surréaliste
Introduction
La poésie du XXe siècle se caractérise par la présence d’une grande diversité de formes. Les poètes vont ainsi chercher leur inspiration dans tous les domaines : ils n’excluent aucun sujet a priori du champ poétique. Ils s’intéressent donc au monde dans sa complexité, sans exclure ni le quotidien, ni la laideur. Le surréalisme, mouvement majeur du XXe siècle, propose ainsi une vraie révolution : il réinvente l’écriture poétique, en la libérant de toutes les contraintes de la tradition.
I-Origine
a) Précurseurs
Le surréalisme est né du mouvement Dada, qui apparaît à Zürich, en Suisse, en 1916, et puis à Paris en 1919. Ce mouvement intellectuel, littéraire et artistique, dont l’écrivain Tristan Tzara est le chef de file, est une réaction au désastre de la Première Guerre mondiale. Les jeunes artistes dadaïstes veulent rompre avec toutes les conventions idéologiques, esthétiques et politiques d’un monde qui a connu l’horreur. Ils font donc le choix de l’anticonformisme, et défendent la liberté absolue de des artistes lors de la réalisation de leurs œuvres.
Le poète français Guillaume Apollinaire pourrait aussi être considéré un des précurseurs majeurs du surréalisme. En effet, son œuvre Les Mamelles de Tirésias, écrite en 1917, a été sous-titrée un « drame surréaliste », à cause de ses thématiques modernes et provocatrices, telles que le féminisme et l’antimilitarisme. De plus, dans son recueil de poèmes Alcools, publié en 1913, Apollinaire fait le choix de supprimer la ponctuation, comme vont le faire les surréalistes dans les années suivantes.
b) Une révolution poétique
Après avoir été séduits par le Dada, les surréalistes s’inscrivent en rupture avec ce mouvement : tandis que le Dada insiste sur la banalité d’une existence absurde, les surréalistes valorisent la sensibilité et le merveilleux du quotidien, cherchant ainsi à créer de nouvelles valeurs dans l’art. De même, les surréalistes cherchent à valoriser la critique de la religion, de l’ordre moral et du conformisme. Ainsi, en 1924, André Breton, chef de file du groupe, appelé le « Pape des Surréalistes », publie un Manifeste du Surréalisme, dans lequel il définit son mouvement : « Dictée de la pensée, en l’absence de tout contrôle exercé par la raison, en dehors de toute préoccupation esthétique ou morale ».
Il faut aussi remarquer que le mouvement s’est inspiré des théories de Sigmund Feud, père de la psychanalyse. En effet, pour les surréalistes, l’écriture doit faire surgir l’inconscient et laisser toute sa place au rêve. Les poètes cherchent donc à restituer leurs visions. Robert Desnos, par exemple, dans Rrose Sélavy, écrite entre 1922 et 1923, livre un recueil de sentences écrites en état de sommeil hypnotique.
L’écriture automatique est donc censée de répondre à cette ambition des surréalistes : elle permet aux poètes de laisser parler leur inconscient, très vite, en bannissant toute forme de censure.
c) Une révolution politique et morale
Les surréalistes défendent non seulement la liberté d’écrire, mais aussi la liberté de désirer, sans se préoccuper des valeurs morales traditionnelles. La femme et l’amour fou sont au cœur de leurs œuvres. Paul Éluard, par exemple, dans Capitale de la douleur, écrite en 1926, rend hommage à Gala, sa muse. Ainsi, dans son poème « La courbe de tes yeux », il fait l’éloge de la beauté féminine, en admirant les yeux de sa femme aimée.
Pour les surréalistes, la liberté doit aussi être politique. Les poètes ont été marquées par les théories de Marx, participant à la lutte contre le capitalisme. C’est pourquoi certains d’entre eux adhèrent au Parti communiste. Pendant la Seconde Guerre mondiale, ils s’engagent dans la Résistance. Ainsi, dans son recueil Le Musée Grévin, écrit en 1942, Aragon décrit ce « pays dévasté par la peste » qu’est devenu la France occupée.
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