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Le Soleil, Baudelaire

Commentaire de texte : Le Soleil, Baudelaire. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  11 Avril 2023  •  Commentaire de texte  •  1 132 Mots (5 Pages)  •  470 Vues

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ANALYSE LINÉAIRE « LE SOLEIL »

  1. PREMIER MOUVEMENT : VERS 1 À 8, LA DEAMBULATION DU POETE

  • Thème de la ville : « faubourg »/ « sur la ville ». C’est un cadre urbain dysphorique « vieux faubourg »/ « pendent aux masures/ Les persiennes » (enjambement vers 1 qui permet de rejeter « les persiennes » + périphrase « abri des secrètes luxures ») : le faubourg évoqué est « vieux », il semble pauvre comme l’indiquent les masures, délabré…
  • Le délabrement urbain semble correspondre à un délabrement moral : la rime « masures/luxures »
  • Vers 3-4 : CCT « quand » introduit une proposition circonstancielle dans laquelle est évoquée la cruauté du soleil : l’adjectif « cruel » + le groupe verbal « frappe à traits redoublés » avec la personnification qui en découle insistent sur cette idée. L’alternance urbain/champêtre que l’on peut déceler au vers 4 et qui est accentuée par le //me de construction « Sur la ville et les champs,/ sur les toits et les blés. » présente un soleil qui frappe partout. > la ville est le lieu d’éclosion des poèmes (« Tableaux parisiens »).
  • Le « Je » du poète apparaît au vers 5 + « seul » > solitude du poète (voir l’Albatros) : le soleil est à l’origine d’un travail de recherche poétique. Recherche poétique qui est « une fantasque escrime ». La difficulté du travail du poète est soulignée par la notion de combat contenue dans le terme « escrime ». « Fantasque » évoque la caractère aléatoire de l’entreprise et entre en corrélation avec « les hasards de la rime »/ « flairant » ou encore l’adverbe de fréquence « parfois » qui refuse à l’entreprise créatrice tout caractère systématique. Enfin, « depuis longtemps rêvés » revient sur cette difficulté et le fait que les vers peuvent tarder à surgir. Ces vers sont mis en valeur par l’utilisation anaphorique de trois participes présents « Flairant »/ « Trébuchant » et « Heurtant ».  Ces trois verbes soulignent la matérialité des vers : ils font trébucher le poète. + comparaison avec « les pavés »
  1. DEUXIÈME MOUVEMENT : VERS 9 À 17, L’EVASION CHAMPETRE
  • « Ce père nourricier,/ennemi des chloroses, » : figure de tutelle, guérisseur, bienfaiteur, le Soleil est le sujet d’un grand nombre de verbes d’actions « éveille », « fait s’évaporer », « remplit », « rajeunit », « rend », « commande ». Ces verbes, mélioratifs, donnent à voir un soleil paradoxal car aux côtés de son aspect cruel se développe des capacités à guérir, chasser les ennuis, la maladie. + mise en emphase « C’est lui qui rajeunit les porteur de béquilles » : il agit comme une fontaine de jouvence.

=  éloge paradoxal du soleil qui est ambivalent.

  • Nous pouvons remarquer l’empreinte de la pastorale : il « commande aux moissons de croitre et de grandir », il remplit les « ruches de miel », il remplit les champs « de roses » et de cette description se dégage une impression de vie, de dynamisme, de vivacité. Le soleil apporte la vie, une énergie bienfaitrice…La polysyndète en « et » le souligne qui laisse la liste inachevée et interminable. « les porteurs de béquilles » sont métamorphosés « en jeunes filles » : ce travail miraculeux de métamorphose préfigure la transformation du laid en beau par la poésie et le soleil devient le double du poète qui permet de rendre le monde moins laid, moins ennuyeux.

  • Tout semble organisé comme si la deuxième strophe était l’exact contraire de la première : deux descriptions antithétiques s’opposent pour exprimer le caractère ambivalent du soleil mais aussi du travail du poète-alchimiste qui transforme le laid en beau, le fer ou la boue en or…
  1. TROISIÈME MOUVEMENT : VERS 18 À 22, UNE METAPHORE DE L’ENTREPRISE POETIQUE
  • « Quand » : anaphore du vers 3 avec reprise d’une subordonnée circonstancielle de temps. La même idée est reprise : l’arrivée du soleil dans la ville mais ici, elle se double de l’arrivée du poète.
  • Le soleil ne fait aucune distinction de rang, de fortune, de sexe… : il s’introduit partout et précisément aux endroits où l’on rencontre les choses les plus laides « Il ennoblit le sort des choses les plus viles,/Et s’introduit en roi, sans bruit et sans valets,/ Dans tous les hôpitaux et dans tous les palais. » : le soleil est personnifié à nouveau.
  • > « il descend » pour s’introduire partout : ce verbe est intéressant car il exprime un mouvement descendant. Il descend comme une entité supérieure, une émanation céleste. Étant un double du poète, cette image est significative d’autant plus quand on songe à la conception du poète qu’exprime Baudelaire dans « L’albatros » notamment ou encore dans « Bénédiction ».

VERS LE COMMENTAIRE COMPOSE

Vous trouverez ci-dessous une proposition de commentaire composé en axes de ce poème.  

INTRODUCTION

Ce poème fut publié dans l’édition de 1857, où il occupait la deuxième place dans la section « Spleen et idéal ». Dans l’édition de 1861, cette place fut occupée par « L’Albatros » et « Le Soleil » déplacé dans la nouvelle section des « Tableaux parisiens », ces poèmes offrant tous deux une réflexion sur la figure du poète. Dans l’édition de 1857, « Le Soleil » succédait donc à « Bénédiction », poème sur la naissance et l’enfance du poète, dans lequel « L’enfant déshérité s’enivre de soleil ». Quelle vision du poète ce poème propose-t-il et quelle est la place de la ville ?

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