Le loup moraliste

- V1 à 4 : un début de récit qui se présente comme une histoire édifiante, exemplaire, ayant pour but d'instruire. Relation père-fils : faire la morale à l'enfant, le mettre dans le droit chemin

- V 9 à 14 ; verbes à l'impératif = injonctions du père à son fils pour bien l'éduquer, règles à suivre pour être « honnête » : ne pas voler, respecter les autres, ne pas mentir, ne pas faire d'excès = vie vertueuse qui rappelle les principes chrétiens de retenue, de tempérance, de prudence.

- V 10 à : question rhétorique, discours éloquent du père qui veut convaincre son fils de suivre ses conseils « jeûnez plutôt l’avent et le carême,/ Que de sucer le sang des / malheureux moutons ;/ Car enfin, quelle barbarie, Quels crimes ont commis ces innocents agneaux ?". Chp lexical de la violence // opposé au chp lexical des victimes : constraste qui prête à sourire, exagération pathétique du père qui cherche à émouvoir

- V19 à 27: cherche à dissuader le fils de mal agir par un argument logique et une expérience: les chiens veillent, on peut y perdre la vie/ le grand-père y a succombé.

Récit vivant, très expressif : emploi de l'exclamation « au loup ! » pour dramatiser son récit, nous faire frissonner, et de la répétition de l'interjection « Hélas ! », évoquant le regret, la douleur...et du présent de narration « l 'un s'arme...l'autre prend » : grande éloquence du père, qui rappelle l'éloquence des prédicateurs en chaire, qui cherchent à convaincre le peuple de bien se conduire ! - V 28- 30 « Sois sage à ses dépens, ne suis que la vertu,/ Et ne sois point battant, de peur d’être battu./ Si tu m’aimes, déteste un crime que j’abhorre. » : morale de l'histoire racontée à son fils. On a une mise en abîme de l'art de la fable ! Le père est lui aussi un conteur, un fabuliste qui raconte à son fils dans cette fable un apologue à des fins édifiantes.

« Et ne sois point battant, de peur d’être battu » : jeu expressif sur la reprise du verbe battre à deux formes différentes , participe présent, infinitif à la voie passive : éloquence du père qui se veut convaincant par ce jeu de sonorités. De même dans le vers suivant où l'antithèse « aimes/ déteste » rappelle le vers tragique de Racine et met en valeur les talents oratoires du père, à l'égal des prédicateurs

- V 31à 33 : reprise du récit, commentaire du fabuliste comique, décalé par rapport au contenu du discours du père « Le petit vit alors dans la gueule du loup / De la laine, et du sang qui dégouttait encore »

- V 35 à 38 « Tu seras un vaurien, va, je te le prédis :/ Quoi ! Se moquer déjà d’un conseil salutaire !" : colère du père rappelle ici la mauvaise foi des prêtres attendant une conduite exemplaire de leurs ouailles mais se livrant eux-mêmes