Lecture analytique, Les Lettres persanes, lettre 30, 1721, Montesquieu.
Commentaire de texte : Lecture analytique, Les Lettres persanes, lettre 30, 1721, Montesquieu.. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar Sar ah • 29 Décembre 2016 • Commentaire de texte • 656 Mots (3 Pages) • 6 453 Vues
Lecture analytique: Comment le regard sur l’étranger permet-il la critique de la société ?
Montesquieu Les Lettres persanes, « lettre 30 » 1721 De quelle manière et par quel procédé Montesquieu décrit-il le comportement des Parisiens ?
ORAL 10 min
Au XVIIIe siècle, l'écrivain français Montesquieu publie anonymement les Lettres persanes à Amsterdam. Leur succès lui ouvre les portes des salons parisiens. Il s'agit d'un roman épistolaire qui présente la correspondance de deux Persans et leurs compatriotes restés en Perse. Ils font part de leurs étonnements devant le comportement des Parisiens et devant leurs découvertes. Ce procédé permet de faire passer critique, satire et réflexion philosophique sous une forme agréable en évitant par la même occasion la censure. Dans cette lettre 30, l'un des Persans raconte une aventure personnelle. A travers le genre épistolaire et le thème du regard, cette lettre persane propose une réflexion philosophique.
(Lecture du texte)
Pour répondre à la problématique, je vais vous montrer dans un premier temps comment Montesquieu décrit le comportement des Parisiens et dans un second temps, comment est ce que l’auteur à travers un regard étranger, critique la société parisienne.
Montesquieu utilise ici l’écriture épistolaire : c’est un persan qui écrit une lettre sur les parisiens. On le reconnait aux indices épistolaires (date, lieu…) C’est une lettre qui raconte l’aventure du destinataire ou il a été le héro malgré lui. Cet extrait des Lettres persanes présente deux paragraphes, imitant une démarche scientifique. Dans le premier paragraphe, de la ligne 1 à la ligne 10, Rica personnage principale de cette lettre, observe ou plutôt est observé. On remarque l’importance du regard dans cette lettre avec son champ lexical (regardé, voir, lorgnettes, portraits, pas assez vu) mais aussi l’évocation de l’habit étranger du persan (habit persan, ornements étrangers). La scène est fondée sur l’apparence mais aussi sur la curiosité des parisiens qui accourent tous (vieillard, hommes, femmes, enfants) pour le voir (aussitôt un cercle se formait autour de moi, des gens qui n’étaient jamais sortis de leur chambre) et les parisiens reconnaissent le héros à son aspect (Il faut avouer qu’il a l’air bien Persan), leur vision est fondée sur un cliché. Au début du second paragraphe, Rica s’interroge sur son statut et met en place un protocole d’expérimentation et assiste à un renversement de situation : Il passe d’un succès énorme à l’anonymat après avoir enlevé son habit traditionnel. Rica apporte sa conclusion : celle-ci est présentée avec humour. (J'eus sujet de me plaindre de mon tailleur, qui m'avait fait perdre, en un instant, l'attention et l'estime publique) L'humour laisse place à la déception avec (néant affreux). Cette hyperbole donne la mesure de l'impolitesse des parisiens : à la curiosité présente dans le premier paragraphe succède l'indifférence et la solitude. Selon les parisiens, « Comment peut-on être Persan » sans les vêtements ? Le persan ne correspond pas au cliché et ne porte aucun intérêt.
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