Les Changemets Climatiques

e inspiration ethnique, nourrie par une éblouissante ouverture vers les aspects les plus variés de l’esprit humain : philosophie et science, histoire et religion, et surtout le domaine complexe des arts.

Lucian Blaga (1895 - 1961) est né à Lancram (le département Alba) au centre de la Transylvanie ; il a étudié à Sibiu et à Brasov et a fait ses études théologiques à Vienne. Après une période de presque sept ans dans la diplomatie, à Berne et à Lisbonne, il est devenu professeur à l’Université de Cluj Napoca, où l’on avait crée pour lui expressément la chaire de Philosophie de la culture, le domaine principal de son activité intellectuelle. Quatre trilogies composent sa pensée philosophique : Trilogie de la connaissance, Trilogie de la culture, Trilogie des valeurs et Trilogie cosmologique. Dans son système métaphysique l’accent est mis aussi sur les problèmes ontologiques et cosmologiques que sur la recherche gnoséologique.

La vision du philosophe a été partagée par le poète, dont l’œuvre lyrique montre l’influence de l’expressionnisme allemand. L’expressionnisme de Blaga a un accent roumain distinct : il constitue une investigation des latences traditionnelles autochtones. Son œuvre poétique, publiée dans des volumes tels « Les poèmes de la lumière », « Les pas du prophète », « Le grand passage», « Ode au sommeil » manifestent une préoccupation pour la morphologie du miracle.

La même préoccupation pour le miracle se fait ressentie dans ses pièces de théâtre qui peuvent être conçues comme un théâtre des idées poétiques. Ses pièces avancent des thèmes tels l’histoire et le nationalisme, des sujets religieux et mythiques sur le fonds des contes populaires roumains. « Maître Manole », sa pièce la plus connue, parle du problème de l’héroïsme et du sacrifice nécessaire è la création.

Mais à part son intérêt pour le génie populaire, Blaga a été fasciné par le génie universel. Il a traduit des poésies appartenant aux plus grands poètes du monde, y compris le chef d’œuvre de Goethe, « Faust », tout cela témoignant de son grand talent poétique et de la flexibilité de sa pensée.

Blaga est mort en 1961 (à l’age de 66 ans), à un moment où le poète n’avait pas encore épuisé toutes ses ressources créatrices. Sa mort prématurée a été le dénouement inévitable des longues années de persécution du régime communiste qui avait transformé Blaga dans un paria social.

Les adversités auxquelles Blaga s’est confronté tout le long de sa vie seront mieux perçues si nous pensons que dans les années ’50, quand Blaga a été nominé pour le prix Nobel, les autorités roumaines de l’époque ne lui ont pas permis de répondre à l’annonce de l’Académie Royale de Suède. Mais si les autorités communistes lui ont annulé le droit au prix Nobel, personne ne pourra influencer le destin de l’œuvre que Blaga a légué à ses descendants.