Les Fleurs du Mal, Baudelaire

Publiées en 1857 durant une époque l’Histoire rencontre le destin des Hommes, les Fleurs du Mal sont un recueil poétique dans lequel Charles Baudelaire retranscrit tous ses ressentis vis-à-vis de sa société.

    En effet, Baudelaire est violemment traumatisé par les évènements de 1848 auxquels il prend une part active. Il est découragé par le manque de réaction du peuple, dégoûté par tout type d’idée sensée mener à l’amélioration de la condition humaine (dans toute sa globalité).

    Baudelaire montre ainsi toute sa volonté de démystifier la sensibilité romantique et son animosité envers ce qui l’entoure. Le recueil exprime une prise de conscience de la vraie nature de l’esthétique poétique. Les Fleurs du Mal détruisent la conception rationnelle et claire de l’art, la forme idéale donnée par les auteurs aux sentiments (notamment amoureux) en exposant une dure réalité.

    Tout de même, ces considérations ne doivent pas nous faire perdre de vue l’apport positif de l’ouvrage. Ce qui a certainement le plus fait scandale (d’où les textes supprimés) dans le livre était la claire conscience et formulation de la vérité érotique comme objet de création poétique. On comprend alors le « spleen » baudelairien, remède empoisonné qui nous affirme que le monde est non seulement bâti sur une image factice et toute sorte d’horreur, mais aussi que ce monde ne peut être changé car tous les remèdes évoqués par Baudelaire (mort,amour,voyage,drogues) est complété ou plutôt complémentaire à un double néfaste, un opposé antithétique.

 Effectivement, ces poèmes s’articulent de manière très méthodique et dessinant précisément :

- la souffrance qui implique l’expiation

- le dégoût du paraître du mal et de soi-même

- les obsessions telles que la mort

- l’aspiration à un monde meilleur

C’est pourquoi nous allons nous pencher sur l’image de la chute , de l’élévation et en quoi sont-ils paradoxalement liés.

Pour cela, nous étudierons d’abord la chute et sa place au sein du recueil. Ensuite, nous parlerons de l’élévation et de ces divers aspects. Et, nous déboucherons sur leur lien commun et leur complémentarité.

PARTIE I

Dans les Fleurs du Mal, Baudelaire nous donne une vision brute et crue de la société et du monde en général. Selon lui, ce monde est un monde d’hypocrites comme il le dénonce dans Au Lecteur et un monde de désillusions. Il cherche donc à s’échapper de celui-ci grâce à notamment des paradis artificiels (dans son cas l’opium et le haschich). Dénonçant cette société avec une certaine manière moralisatrice, il met en évidence les vices et pêchés de l’Humanité mais aussi le fait que l’Homme se complet dans le mal. Baudelaire décrit également la décrépitude humaine qui, au travers de ces moyens, lui permet de remettre en cause les actions de l’Humanité.