Lettre 35 Montesquieu
Documents Gratuits : Lettre 35 Montesquieu. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoiresit, il publie son œuvre majeur, anonymement, en 1748 : De l’esprit des lois. Cet écrit sera l’apogée de la carrière de Montesquieu, en tant qu’écrivain. Malgré son succès, il sera mis à l’index par l’église, en 1751. A la même année il publie la Défense de l’Esprit des lois, qui servira à se justifier. Il participera à l’encyclopédie avec l’article Goût. Et en Février 1755, il meurt d’une fièvre inflammatoire.
La lettre 35 se situe au début de l’œuvre quand le sérail est gardé par des eunuques fidèles à Usbek, qui visite la France. Ce dernier, par ses voyages, développera une certaine critique de la société dans laquelle il se trouve, par l’intermédiaire de Montesquieu. C’est l’une de ses critiques qu’il expose dans la lettre 35. Il envoi cette lettre au dervis, son cousin Gemchid, où il remet en cause la culpabilité des chrétiens, c’est-à-dire le fait qu’ils doivent aller en enfer, lors du jugement dernier.
De ce fait, nous pouvons aborder les 2 axes de lecture suivant : La comparaison entre le Christianisme et l’Islam, et l’ouverture d’esprit d’Usbek.
Tout d’abord, Montesquieu utilise des questions de rhétorique afin d'amener la comparaison. En effet, nous constatons l’abondance de points d’interrogation (lignes 1, 4, 10) qui signale les questions. Or, ces questions n’attendent point de réponse. Elles servent, seulement, à semer le doute chez le dervis afin de remettre en cause la condamnation islamique envers les chrétiens. Par ailleurs, il met en évidence l’ignorance des chrétiens sur les principes de l’Islam. Le manque de mosquée (ligne7), qu’ « Hali n’est point venu pour eux » (ligne 5), ils n’en avaient jamais ouï parler (ligne 14) démontrent l’ignorance des chrétiens. De plus, il utilise le pronom possessif « notre » pour désigner les dogmes et le prophète Mahomet (ligne 21). Cela prouve qu’Usbek est un musulman pratiquant, ce qui renforce la crédibilité de cette comparaison, car ce n'est pas une personne externe à cette religion. Le champ lexical sur la religion composé de termes tels que « prophète » (ligne 5, 16, 20, ), « Hali »(ligne 5), « mosquées » (ligne 7), « Jugement dernier » (ligne 2), « enfer » (ligne 4), « chrétien » (lignes 1, 11, 28), « infidèles » (lignes 2, 15), « idolâtrie » (ligne 19), « dogmes » (ligne 22), « conversion » (ligne 24), « Baptême » (ligne 27), « ablution » (ligne 28), « prêtres et moines » (ligne 30), « prient » (ligne 31), « Paradis » (ligne 32), « résurrection » (ligne 33), « jeûnes » (ligne 34), « mortification » (ligne 34), « miséricordes » (ligne 35), « culte » (ligne 36), « anges » (ligne 36), « les miracles de Dieu » (ligne 37), « mahométisme » (ligne 40-41), « l’éternel » (ligne 43), « célestes archives » (ligne 48) illustre bien qu’Usbek est renseigné dans le domaine religieux qu’il soit islamique ou chrétien. Il peut donc facilement comparer les deux religions.
La comparaison se situe principalement au troisième paragraphe. En effet, nous trouvons des termes tels que « image » (ligne 27), « comme » (lignes 31, 33, 38) qui confirment la comparaison. Par ailleurs, il compare le Baptême et les ablutions légales (lignes 27-28) pour les musulmans. En effet, la seule différence est que le baptême se fait qu’une seule fois. Egalement il découvre qu’un de nos religieux a écrit un livre qui prône la polygamie (lignes 25-27), ce qui est important pour tout islamiste qui se dit pratiquant. Par ailleurs, il confronte les prêtres avec les imams qui ont tous deux pour rôle de prier pour les autres afin que ces derniers obtiennent le salut (lignes 30-31). Mais encore, il rapproche les jeûnes (ligne 34), le paradis (lignes 32-33), la résurrection des corps (ligne 33), les anges (ligne 36), les miracles de Dieu (lignes 36-38) des deux religions. C’est comme si les deux religions étaient tellement proche qu’il suffisait qu’il y en ait qu’une seule. Mais aussi, il conclut le paragraphe avec le fait qu’il voit partout le Mahométisme sans pour autant trouver Mahomet (lignes 40-41). En plus, pour pousser les similitudes encore plus loin, il utilise le terme « Dieu » (ligne 37, 40) pour désigner le seigneur, alors qu’habituellement il doit utiliser le terme Allah, ici, Dieu est universel. Cela indique bien que, pour Usbek, le terme que l’on use pour désigner le seigneur n’a aucune importance. Cela peut être également dit pour le prophète Mahomet et Jésus. De plus, il emploie trois fois le terme « comme nous » (l.31-33-38) afin de montrer la ressemblance, le point commun. Egalement, la confrontation entre les pronoms possessifs « leur » (ligne 25-27-30-39), « notre » (ligne 22-28) ne fait que renforcer les similitudes entre les deux religions.
Ainsi, toutes ces comparaisons et ces similitudes confirment bien qu’Usbek n’est point hostile face à cette religion, malgré qu’il est pratiquant. Usbek a une meilleure ouverture d’esprit du fait qu'il n'est pas hostile.
De ce fait, nous pouvons aborder le second axe, l’ouverture d’esprit d’Usbek. Nous remarquons une certaine forme de pitié d’Usbek envers les chrétiens. Le champ lexical constitué des mots « pas été assez heureux » (lignes 6-7), « condamnés à des châtiments éternels » (ligne 8), « punissent » (ligne 9), « malheureux » (ligne 18) témoigne de la pitié d’Usbek pour les chrétiens. Effectivement, cela se confirme quand Usbek pose ses questions de rhétorique. En effet, l’Islam rabaisse les chrétiens aux turcs qui serviront d’âne au juif pour les mener en enfer (lignes 2-4). Par ailleurs, il se demande comment Dieu peut condamner quelqu’un à cause qu’il n’a pas eu la bonne religion, alors que le seigneur lui-même ne lui pas appris à la connaître.
Le persan compatit, car on condamne des innocents qui n’ont pas eu la chance de voir des mosquées dans leur pays (ligne 7). L’ignorance ne doit pas être
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