Problématique Sociale / As

en partenariat avec le Centre Médico-Psychologique (CMP), le Centre d’Accueil Thérapeutique à Temps Partiel (CATTP), le Service d’Aide à la Vie Sociale (SAVS) et le pôle handicap du Centre Communal d’Action Sociale (CCAS).

Le CMP est un lieu de prévention, de consultations spécialisées, de suivis ambulatoires et d’orientation dédiée à la souffrance psychique.

Le CATTP accueille des adultes en groupe ou en individuel. Il propose diverses activités qui se déroulent au sein de l’institution ou à l’extérieur. L’admission se réalise sur prescription médicale ou à l’initiative de la personne.

Le SAVS a pour mission d’apporter à des adultes handicapés un soutien personnalisé qui favorise leur autonomie et leur intégration dans la vie sociale et professionnelle.

Les GEM reçoivent un public spécifique. Il s’agit de personnes en souffrance psychique. Ces personnes peuvent relever de soins psychiatriques et/ou être en grande fragilité. Ces personnes peuvent être en rupture sociale et/ou familiale. La population accueillie est âgée d'une quarantaine d'années en moyenne, le plus jeune ayant 18 ans et le plus âgé 68.

II/ Énoncé de la problématique sociale : éléments qui ont permis de la repérer

Stagiaire au GEM d'octobre 2010 à Avril 2011 , j'ai eu l'occasion de beaucoup discuter avec les adhérents en souffrance psychique , lesquels me faisant part de leurs inquiétudes concernant leur insertion dans la société à différents niveaux . Beaucoup m'ont parlé d'un travail qu'ils aimeraient avoir mais qu'ils ne pourront sans doute jamais pouvoir exercer , je pense notamment au milieu de l'enseignement ou la maladie psychique est difficilement compatible avec le métier. D'autres m'ont parler d'un logement qu'ils cherchaient et qu'ils avaient du mal à avoir . J'ai pu participer à de nombreuses sorties avec les adhérents lesquelles n'étant pas toujours très faciles à gérer. J'en ai d'ailleurs fait l'expérience dans un célèbre musée parisien en décembre 2010 . Un adhérent a été surpris d'une crise de démence en plein musée. Le personnel de l'établissement était choqué et n'a pas lésiné sur les mots pour qualifier cette personne de « folle » , « dérangée ». Et cela s'est reproduit 2 mois plus tard lors d'une autre sortie .Ce problème pour les personnes en souffrance psychique réside dans l'intolérance dont fait preuve la société vis à vis de la maladie psychique. Il s'agit de la stigmatisation des personnes ayant une pathologie psychiatrique. Tout ces problèmes que j'ai pu entendre m'ont amené a m'interroger sur le regard de la société vis a vis de la maladie psychique . Y'avait il la une forme d'exclusion ?

Sur 12 personnes interrogées au GEM , 5 disent souffrir du regard des autres lorsqu'elles sortent en milieu extérieur , 4 ne se prononcent pas , 3 disent ne pas le remarquer .

Je repère ainsi qu'au GEM , les personnes accueillies disent souffrir quasi -quotidiennement du regard des autres. Étant moi même à la fois curieuse de découvrir ce public mais aussi un peu effrayée au tout début de mon stage , j'ai voulu rompre mes représentations sociales et m'interroger sur le fondement même de ces préjugés.

III/ Analyse de la problématique :

Définition des termes :

Stigmatisation : Du grec ancien « stitzein » qui signifiait tatouer , marquer au fer rouge et « stigma » renvoyait à la marque physique d'identification que l'on imprimait au fer sur la peau des esclaves de la Grèce antique pour indiquer au reste de la société leur statut inférieur ou leur moindre valeur en tant que membre de cette société. Il s'agit donc d'une marque , une marque qui permettrait à tous de savoir , de reconnaître. Progressivement cette notion de stigma a infiltré le champ de la santé et a été associée à certains diagnostics .

De nombreuses maladies sont stigmatisées parmi celles ci ; la schizophrénie.

Le terme de stigmatisation est un terme complexe qui fait référence à un concept multidimensionnel. Il s'agit d'une attitude générale , de l'ordre du préjudice , induite par la méconnaissance ou l'ignorance d'une situation ou d'un état et cette méconnaissance ou ignorance va générer des conduites ou des comportements de discrimination.

Exclusion : d'après le dictionnaire critique de l'action sociale : « est à la fois un processus et un état . Elle apparaît lorsque se manifestent différentes formes d'affaiblissement , de relâchement ou de rupture du lien social : défaut d'insertion ou d'intégration se traduisant par la perte ou la difficulté d'accession du sujet à une place dans la société et aboutissant , au terme de processus différenciés , à une mise à l'écart durable ». l'exclusion peut se trouver dans les difficultés à accéder à une profession , le rejet d'autrui aboutissant à un isolement partiel ou total. Une grande partie de la population accueillie par l'institution est confrontée à cette exclusion . Certaines personnes sont plus ou moins intégrées à certains niveaux dans la société : lien social et/ou familial , emploi à temps plein ou partiel , formation et/ou stage au sein d'un Établissement et Service d'Aide par le Travail(ESAT)...

Souffrance psychique : définition trouvée sur le site de l'oeuvre Falret (association marraine du GEM ou j'ai fait mon stage :souffrance profonde à l’origine d’un trouble mental . L’anorexie mentale, la dépression et autres troubles du comportement sont des souffrances psychiques. Les symptômes de souffrance psychiques sont multiples. Parmi eux, on retrouve l’incapacité de se projeter dans l’avenir, d’utiliser ses relations sociales et son entourage, solitude affective et relationnelle, repli sur soi et baisse de l’estime de soi. Notion assez floue jusqu’à présent, la souffrance psychique est aujourd’hui traitée par la psychiatrie.

Développement du recueil de données :

De nos jours ,la stigmatisation concerne très singulièrement les personnes présentant des troubles psychiques.

Elle détermine pour ces personnes une discrimination quasi – constante dans leur vie quotidienne et elle constitue habituellement un obstacle majeur à leur intégration dans la société .J'ai pu remarquer que la stigmatisation est une dimension de la souffrance psychique qui se rajoute à celle de la maladie. Le retentissement de la stigmatisation de la souffrance psychique a un impact sur l'accès au travail et j'ai pu remarqué cela sur mon lieu de stage. Seuls 5% des personnes en souffrance psychique ont un emploi à temps partiel ou temps plein . Je me suis d'ailleurs renseignée sur le site du CAP EMPLOI à propos de l'accès à une profession pour les personnes souffrant d'un handicap psychique . L'association HANDYN'ACTION et l'AGEFIPH ont signé une convention dont l'objet est l'accompagnement à l'emploi et l'accompagnement post insertion des personnes en souffrance psychique via le dispositif THEMPO 59.Cet accompagnement s'adresse aux bénéficiaires d'une reconnaissance Travailleur handicapé, bénéficiant d'un suivi par un spécialiste du secteur public ou, à titre exceptionnel privé, pour lesquels les possibilités d'insertion professionnelle en milieu ordinaire de travail ont été explorées et confirmées par THEMPO 59.Il est mis en œuvre à l'issue du bilan de la phase Evaluation ou, dans certains cas, à l'issue de la phase Diagnostic. Les bénéficiaires de cet accompagnement sont accueillis individuellement par un référent identifié. Le rythme des rencontres et le temps de suivi se modulent selon les personnes et leur projet. Le référent tient compte des spécificités liées à la problématique psychique de la personne et de leurs conséquences sur les exigences de l'insertion professionnelle. L'objectif de cet accompagnement qui peut durer jusqu'à 18 mois est la mise à l'emploi. L'accompagnement post-insertion peut avoir une durée variable selon les cas. Certains adhérents ont pu trouver un travail par cet intermédiaire.

L'accès au logement est également très difficile pour ces personnes ainsi que son maintien.

J'ai pu constaté et apprendre par les adhérents du GEM ,que les propriétaires d'appartements manifestent une grande méfiance vis à vis de l'existence d'une mesure de protection et de l'intervention d'un tuteur qui , par sa présence , confirme l'existence de troubles