Préface du Supplément de Bougainville

Sujet: J’écris une préface qui présente le Supplément: sa construction, ses personnages, le lieu, les idées, l’utopie et je commente aussi la dernière page sur l’interprétation du texte.

Certaines actions physiques ne comportent aucune idées morales, et lorsque qu’on en y attache, l’on créé des inconvénients. C’est ce qu’explique Diderot (1713-1784) dans son Supplément au voyage de Bougainville (ou Dialogue entre A et B sur l'inconvénient d'attacher des idées morales à certaines actions physiques qui n'en comportent pas) qu’il rédige en 1772 et qu’il publie discrètement à travers Correspondance littéraire, philosophique et critique, lui permettant d’échapper à la censure. Ce n’est que posthume que ce texte parait en volume en 1796. Dans ce texte, c’est à travers une construction complexe que Diderot nous fait découvrir des personnages dont l’opinion évolue et dont leur esprits s’ouvrent à de nouvelles idées qu’un monde utopique leur offre.

Cette construction ressemble fortement à une mise en abîme car A et B parlent du Supplément alors qu’ils en font partie. Mais en fait, cette construction va au delà d’une mise en abîme: c’est une structure d'enchâssements, c’est-à-dire, plusieurs discours sont enchâssés dans le dialogue entre A et B. Le discours du vieillard, l'entretien d'Orou et de l'aumônier, et le discours rapporté de Miss Polly Baker, sont enchâssées entre le début ( chapitre I) et la fin ( chapitre V) de la discussion de A et B. De ce fait, on peut observer un phénomène d’écho entre les différents discours: le discours de Polly Baker est l'écho de l'entretien d'Orou et de l'aumônier : l'un montrant l’absurdité du code civil, l'autre le non-sens du code religieux. De même, l'entretien d'Orou et de l'aumônier fait écho à une partie de celui du vieillard, quand il évoque la liberté des mœurs. Ceci permet de lier chaque discours et de former une sorte d’argumentation commençant par les propos généraux du vieillard vis à vis de la vie libre des sauvages, pour ensuite se réduire à la liberté sexuelle expliquée par Orou et enfin, finir sur un exemple précis de l’injustice du système judiciaire, du temps de Diderot, vis à vis des relations sexuelles des femmes.

De la même façon que l’écho des discours, il y a un parallèle entre certains personnages au niveau de l’évolution de leur opinion. D’une part, entre le personnage A et l'aumônier, puis, entre le personnage B et Orou. Le premier couple est similaire car ils sont tout les deux coincés dans la façon de penser occidentale et ses moeurs, mais leur pensée va évoluer et leur esprit s’ouvrir au fur et à mesure du texte. Cela est possible grâce au deuxième couple: B va remettre en cause le jugement de A, comme Orou le fait avec l'aumônier,