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Question de corpus dur Le Dedans et le Dehors de Nicolas Bouvier

Commentaire de texte : Question de corpus dur Le Dedans et le Dehors de Nicolas Bouvier. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  3 Décembre 2018  •  Commentaire de texte  •  1 329 Mots (6 Pages)  •  1 561 Vues

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Question de Corpus

Objet d’étude : Écriture poétique et quête du sens

« La poésie doit être le miroir terrestre de la Divinité, et réfléchir, par les couleurs, les sons et les rythmes, toutes les beautés de l’univers. » a défini Madame de Staël. Ainsi, le corpus que je vais vous présenter est constitué de six poèmes provenant du même recueil de poésie écrit par Nicolas Bouvier : Le dedans et le dehors, écrit entre 1953 et 1997. Le point de non retour, TabrizPrintemps Kurde, Les Indes galantes, Ulysse et Perdido street sont des poèmes liés à un thème commun, le voyage. Ils ont été écrit dans différentes ville du monde, comme indiqué à la fin de ces derniers. Ces six extraits du recueil ont été rédigés en vers libre ce qui signifie qu’ils n’ont pas respectés les règles de la versification classique.                                                                                Quelles émotions le voyage procure t-il au poète ?                                                                                Pour répondre à cette problématique, nous verrons d’abord que le voyage est source de bonheur et émerveillement, puis, nous constaterons qu’il entraîne un sentiment désagréable et des incertitudes.                                                                          

Pour commencer, le voyage est symbolisé comme source de bonheur dans ces poèmes. En effet, on retrouve dans un premier temps un lexique mélioratif comme dans Le point de non retour avec les adjectifs valorisants « fabuleux » (v.11) et « égarante et bonne » (v.15) mais aussi grâce à la représentation de la douceur avec « douce » (v.8) dans ce même poème, la métaphore du « plumage » (l.1) de Tabriz et le « velours » présent dans Perdido street. De plus, un certain confort et une sécurité est mis en place notamment dans Tabriz par la présence du « cocon » (v.8). Dans ce dernier poème, le bonheur est directement cité avec « noms secrets du bonheur » (v.15). Ensuite, dans ces poèmes, la beauté joue un rôle important dans le sentiment de bonheur grâce à la présence du paysage.  Tout d’abord, cette beauté est mise en valeur par des énumérations dans Printemps Kurde « le fleuve était en crue le ciel gorgé de pluie s’étirait comme une bête sur d’interminables friches noires L’outarde, la cigogne et tout ce que j’ai aimé ensuite y nichait déjà en secret » (v.9 à 13), ainsi que dans Les Indes galantes « c’est l’espace et l’éternité savanes couleur de cuir vautours en rond dans le ciel cannelle village verts autour d’une flaque dieux érectiles couverts de minium et de papier d’argent » (v.5 à 10). Ces énumérations intensifient la beauté du paysage et les émotions du voyageur face à ce qu’il voit ou ressens. De plus, cette beauté est représentée par le champ lexical du soleil dans Ulysse ; « la timbale du soleil » (v.9) et « caillots ensoleillés » (v.20) et par l’émerveillement du poète ; « dénombrements des merveilles » (v.21). Ensuite, la métaphore hyperbolique dans Les Indes Galantes « c’est l’espace et l’éternité » est la preuve que le voyage est une abondante source de merveilles. Le poète valorise donc ses voyages et en particulier la destination du poème Les Indes galantes  comme le désigne ses deux premiers vers métaphoriques ; « Nombril du continent Poumon léger du monde et poussière douce au pied » où il personnifie les paysages. Ainsi, Nicolas Bouvier dessine dans ses poèmes le bonheur et l’émerveillement que lui ont apportés ses voyages.

Malgré ce bonheur, ces poèmes sont marqués par un sentiment désagréable et des incertitudes. Tout d’abord, la nostalgie envahie l’auteur par exemple dans Tabriz puisqu’il exprime le regret du temps passé avec le « cocon enfoui de ta jeunesse » (v.8) et associe même cette jeunesse à la douleur dans Perdido street avec la comparaison « Ma jeunesse m’est revenue comme une gifle » (v.25). Il insiste particulièrement sur la nostalgie dans la dernier strophe de Perdido street avec les vers 27 à 29 « Avec cette musique qui emportait mon temps perdu comme billes de bois flotté » puisque sa jeunesse est comparée à un jeu d’enfance, les billes. De plus, les termes péjoratifs dans Les Indes galantes tel que « jusqu’à l’écœurement » (v.13), et « le poids de la journée » (v.25) ont une part de nostalgie puisqu’ils renforcent la fatigue causée par le voyage et donc exprime une certaine envie de retrouver le confort du pays natal. Ainsi, le bonheur mène à une incertitude marquée par le point de non retour dans le poème qui porte ce nom et par le verbe « perdre » (v.17) et le terme « où tu voudras » qui insiste sur l’impossibilité du poète de savoir sa destiné. Cette incertitude est aussi représentée dans Les Indes galantes par le questionnement « où iront-nous demain ? » (v.22). Ensuite, un paysage lugubre se dessine dans certains poèmes, tout d’abord par la présence du froid comme dans Tabriz : « plumage de givre sur la vitre » (v.1) ou dans Perdido street avec « Premiers froids » (v.1). Ensuite, ce paysage est aussi marqué par la pollution, notamment du pétrole avec « l’auréole jaune du pétrole » (v.7) dans Tabriz mais aussi l’adjectif dépréciatif « noire » (v.2) dans Le point de non retour. Aussi, ces paysages lugubres sont souvent marqués par un contraste noir et blanc : « plage noire de la Caspienne sur des racines blanchies » (v.2-3) dans Le point de non retour ; « la bûche d’acacia tinte comme porcelaine l’encre et solide dans l’encrier » (v.2-3) dans Tabriz ; « cheveux noirs, barbe blanche » (v.5) dans Perdido street. Cette rupture causé par le noir est blanc marque les contrastes rencontrés durant le voyage et les émotions contraires qu’il a pu engendrer. Cependant, le bonheur est aussi obscurci par la présence de la pauvreté par exemple dans Perdido street avec les adjectifs dépréciatifs « décollées » (v.3), « bosselé » (v.16) et « crasseux » (v.16). Enfin, un sentiment d’isolement est évoqué dans Tabriz principalement grâce à la présence des « friches » mais aussi du « cocon » ainsi qu’à la répétition du mot « secret » (v.10 et v.16). Cet isolement est aussi ressenti dans le poème Ulysse puisque l’homme est le seul encore présent sur le bateau « tu es le dernier des parias à bord de ce navire » (v.15).

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