Racine et Phèdre
Fiche de lecture : Racine et Phèdre. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar Azraia Rusch • 14 Septembre 2018 • Fiche de lecture • 2 273 Mots (10 Pages) • 880 Vues
- Racine et Phèdre
- Cette tragédie a failli être la dernière tragédie de Racine car après cette tragédie il n’en écrit plus pendant douze ans.
- 1677 : devient historiographe du roi. Il se marie aussi avec Catherine de Romanet : cela l’amène à plus de modération dans sa vie privée et donc de prendre des distances avec les comédiennes. De plus, il se réconcilie avec Port-Royal, il trouve donc cela normal d’abandonner le théâtre.
- Ecrit à nouveau des tragédies car il est mis sous pression.
- Les racines de Phèdre
- Euripide, Hippolyte Porte-couronne, -428
- Le héros est Hippolyte
- Hippolyte et Phèdre ne se rencontrent jamais
- Hippolyte ne s’intéresse pas à Aphrodite et à ses œuvres, il est consacré à Artémis : il s’attire la colère d’Aphrodite qui va le punir en rendant amoureuse Phèdre de lui
- La faute est le mépris de l’amour
- Phèdre se pend en accusant Hippolyte de viol
- Hippolyte n’aime aucune femme
- Le suicide serait une preuve de la véracité des paroles de Phèdre
- Sénèque, Phèdre, entre 49 et 62
- L’héroïne est Phèdre
- Phèdre se déclare à Hippolyte
- Phèdre et Oenone calomnient Hippolyte. Phèdre avoue et se tue après la mort de celui-ci
- Hippolyte misogyne
- Le chef-d’œuvre du classicisme
- Les trois unités
Dans la même journée : unité de temps respectée. Illusion fonctionne car les personnages sont dans le même espace-temps que nous.
Lieu : unité de lieu, dans l’anti-chambre du palais. Mi-chemin entre l’espace privé et l’espace officiel.
Unité d’action : Chez Horace dans son Art Poétique, l’unité d’action est ce qui revient à l’unum et pas au simplex. L’unum est l’unité de l’ensemble tandis que le Simplex est la simplicité de l’intrigue. La pièce n’est pas simplex, mais elle est unum. L’amour entre Hippolyte et Aricie permet de changer la vitesse de la passion de Phèdre, cela donne une nouvelle dimension à la passion amoureuse.
- La vraisemblance
Plus une action est inhabituelle, plus elle doit être préparée, le réalisme au XIXe siècle est inspiré du classicisme. « Le vrai peut quelques fois n’être pas vraisemblable » Boileau, l’art poétique.
Exemple : il faut que des éléments surgissent tout au long de la pièce pour que l’élément final qui peut paraître vraisemblable ne le soit pas grâce à la préparation.
- Acte 1 : Hippolyte annonce qu’il veut quitter Trézène (sc. 1)
- Acte 5 : Hippolyte quitte Trézène
- Acte 1 : Thésée est présenté comme ennemi impitoyable de la monstruosité (sc. 1)
- Acte 5 : Thésée n’hésite pas à faire tuer Hippolyte
- Acte 1 : Phèdre avoue qu’elle cherche la mort (sc. 3)
- Acte 5 : Phèdre se suicide
Tirée de la mythologie, donc à la base pas vraisemblance. Il y a par exemple la mort avec le monstre qui n’est pas vraisemblable au premier abord.
La scène du monstre est invisible : cela crée une distanciation avec le merveilleux qui ne rentre pas directement sur scène. Il y a une exigence du respect de la tradition : on ne peut pas inventer une histoire, Hippolyte doit mourir selon le mythe originel. Cependant, on a toujours un aspect de vraisemblance malgré le monstre, dans la réalité Hippolyte serait quand même mort par d’autres biais. Il y a aussi une symbolique du monstre.
- La bienséance
Héritage de la préciosité. Nouvelle conception de l’amour qui se répand dans tout le monde occidental. Obsession de la correction, de la maitrise de soi, de la fidélité : débouche sur la préciosité. Cette préciosité introduit des exigences nouvelles dans la littérature.
Un jeune homme ne peut pas se retrouver avec une jeune femme célibataire dans la même pièce et lui parler. Racine va essayer de rendre bienséant une histoire d’amour incestueuse dans Phèdre.
Deux tabous dans la règle de bienséance :
- Erotisme : Aucun dialogue homme-femme sans un témoin, sauf dernier dialogue Hippolyte-Aricie régularisé par une demande en mariage
- Violence : Oenone et Hippolyte meurent hors de scène. Phèdre s’empoisonne : mort propre
- La monstruosité de Phèdre
Monstruosité est un croisement entre deux espèces. Le plus représentatif est le minotaure. Le minotaure est l’expression de la monstruosité de sa mère et donc aussi de Pasiphaé.
Le mot monstre va tantôt désigner les monstres réels (minotaure et monstre qui tue Hippolyte, ainsi que les monstres tués par Thésée). Cette monstruosité physique traduit aussi une monstruosité psychologique. Phèdre se désigne comme un monstre. Elle est un être hybride car elle est un être déchu.
Le mot monstre apparaît 18 fois de façon claire. Il y a aussi des allusions au Minotaure et au monstre affronté par Hippolyte.
« La fille de Minos et de Pasiphaé » : déchirement de Phèdre entre des principes de vertu ou vers le vice. Elle est donc hybride, issue de deux races incompatibles.
- Minos est juge aux enfers. Phèdre va devoir rendre compte de ses erreurs devant son père. Minos est associé au monde souterrain et à la vertu.
- Pasiphaé est associée au monde apollinien, au vice. Elle est la fille du soleil. Phèdre est donc la petite-fille du Soleil. Complètement antithétique avec Minos.
« Je ne t’écoute plus. Va-t’en, monstre exécrable »
- Phèdre découvre quelqu’un de plus monstrueux qu’elle, Oenone. Il a sorti cette particularité de la Phèdre antique.
- Pasiphaé -> minotaure et Phèdre -> Oenone -> Mer -> Monstre marin
- Le monstre marin est un symbole de la monstruosité de Phèdre qui va aussi contaminer Oenone qui devient un monstre, ce qui engendre le monstre marin.
- L’aveu à Hippolyte (acte II, scène 5)
3 aveux, la tragédie c’est la révélation. Aveu à Oenone, Hippolyte et Thésée.
Seule scène où Phèdre parle à Hippolyte. Dénouement de la pièce dans la mort des trois personnages présents dans cette scène. Phèdre est condamnée par avance. Elle arrive aussi au plus mauvais moment de la pièce : Hippolyte vient d’annoncer son amour à Aricie, qui lui a aussi montré son amour en retour. Entretien interrompu par avance par Théramène.
- L’aveu indirect
- L’anamnèse
Récit passé d’une scène dont la remémoration va permettre de relativiser le problème.
Dans la tirade de Phèdre, on démarre au présent, on glisse au temps du passé, puis on passe enfin au conditionnel passé.
Distinction entre le Thésée passé et le Thésée présent. Elle n’aime plus le Thésée présent. Elle fuit le présent pour un passé où Thésée avait l’âge d’Hippolyte ce qui facilite la comparaison.
- V. 634 à 640 : Verbes au présent de l’indicatif, amour actuel pour Thésée (prétexte) glissant vers la comparaison avec Hippolyte
- V. 641 à 648 : Verbes à l’imparfait et au passé simple. Retour dans le passé, époque où Thésée avait l’âge d’Hippolyte. Permet à Phèdre de faire le portrait d’Hippolyte sous le nom de Thésée
- V. 649 à 662 : Verbes au conditionnel passé : irréel du passé. Sortie de la réalité et passage au fantasme.
Mensonge (présent) -> Vérité (passé) -> Désir (conditionnel).
Amour au présent est impossible à cause de l’inceste et du mariage de Thésée et Phèdre.
Phèdre reste consciente du caractère irréel de cette construction de l’histoire.
- Le triangle amoureux
Trois parties : quand elle est dans le mensonge, elle parle d’elle et de Thésée. Dans la vérité, elle passe à Thésée et Hippolyte. Puis elle finit avec elle et Hippolyte, malgré le fait qu’elle domine cette partie.
- Vers 634 à 640 : 1er personne : Phèdre, 3e personne : Thésée, réduit au « l’ ». Le nom de Thésée apparaît vers 636, mais il n’est qu’un prétexte.
- Vers 641 à 648 : 3e personne : Thésée, 2e personne : Hippolyte. Le nom d’Hippolyte apparait v. 645 pour la première fois. Phèdre disparait : permet la bienséance pronominale.
- V. 649 à 662 : 2e personne : Hippolyte, 1er personne : Phèdre. Le nom de Phèdre apparaît, disparition de la bienséance.
Je+Il : Phèdre aime Thésée jeune -> Il + vous : Or Thésée jeune = Hippolyte -> Je + vous : donc Phèdre aime Hippolyte
- Tendresse et fureur
- La douceur du fantasme
- Hippolyte abuse
Permet à Phèdre de parler d’amour pour la première fois sur un mode apaisé. Deux tirades : opposition des deux facettes de la passion amoureuse.
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