Faut-il voyager pour être heureux ?

Faut-il voyager pour être heureux ? Cette question nous invite à déterminer si le voyage est un ingrédient incontournable du bonheur. Le voyage désigne le déplacement, plutôt sur une longue distance dans M'imaginaire collectif, que l'on fait hors de chez-soi, tandis que le bonheur désigne un état de satisfaction durable et total. Certains le font simplement pour rompre la monotonie de leur vie quotidienne, d'autres pour trouver du sens à leur vie. Mais est-il nécessaire de voyager pour atteindre le bonheur ? Nous verrons tout d'abord que le voyage n'est pas indispensable au bonheur, puis nous montrerons que le voyage rend cependant heureux.

Premièrement, le voyage n'est pas indispensable au bonheur. Tout d'abord, il faut distinguer le bonheur et le plaisir. Dans son récit de voyage L'Usage du monde (1963), qui est un classique de la littérature de voyage, l'écrivain suisse Nicolas Bouvier décrit le banquet qu'il a partagé avec des Serbes et montre en quoi l'hospitalité est précieuse. Il semble cependant que vivre l'instant présent comme le fait Nicolas Bouvier durant ses péripéties ne signifie pas être heureux. Certaines sensations agréables, liées à la nourriture par exemple, contribuent certes à embellir notre vie et nous font goûter au bonheur, mais ne garantissent pas le seul bonheur qui vaille : le bonheur durable. Le voyage est un ingrédient incontournable du bien-être, mais peut-être pas du bonheur.

On peut en outre considérer que le voyage peut rendre malheureux, ou du moins accentuer le mal-être de ceux et celles qui sont partis pour fuir souvent la réalité. Dans son article sur les voyages solitaires, un journaliste donne la parole à des personnes qui ont vécu une mauvaise expérience à l'étranger, alors qu'elles étaient seules et se sentaient seules. Leur voyage a fait remonter à la surface leur maladresse sociale et leur impossibilité de nouer des liens avec les autres.

Voyager n'est pas toujours la solution pour atteindre le bonheur.

On voit ainsi que le voyage ne garantit pas le bonheur. Il est plutôt la promesse du bonheur. Dans la chanson « Là-bas », le chanteur Jean-Jacques Goldman, en duo avec la chanteuse Sirima, exprime son envie de partir. Il chante « Ici, nos rêves sont étroits » pour signifier son insatisfaction. Les voyages font espérer une vie meilleure, mais comblent-ils vraiment le sentiment de vie existentiel de ceux et celles qui partent loin ? Le bonheur réside aussi « là-bas » dans le poème « L'Invitation au voyage » de Charles Baudelaire.

En définitive, le voyage n'est pas un ingrédient incontournable au bonheur et participe parfois au mal-être de ceux et celles qui partent en quête d'une vie meilleure.

Deuxièmement, il est indéniable que le voyage contribue au bonheur. On voit tout d'abord que le voyage rend heureux. II permet en effet