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Lecture analytique n°1 : Acte I, scène 1 (extrait)

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Par   •  23 Septembre 2018  •  Cours  •  1 625 Mots (7 Pages)  •  907 Vues

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Lecture analytique n°1 : Acte I, scène 1 (extrait)

De « Je n’ai pas grande peine... » à « ...que tu aurais menti. »

Introduction :

Sganarelle, valet de Dom Juan s’entretient avec Gusman, l’écuyer d’Elvire. Dans cette scène d’exposition on apprend que la jeune femme après avoir été enlevée d’un couvent puis épousée par Dom Juan vient d’être abandonnée par lui-même. Sganarelle conte à Gusman tout espoir que son maître revienne un jour auprès d’Elvire. Durant cette conversation, dans une longue tirade, il dresse un portrait de Dom Juan qu’il présente comme un grand seigneur qui se livre à la débauche et qui ne croît en rien. Ce texte nous renseigne sur l’intrigue mais nous permet surtout de découvrir à la fois le caractère du héros et celui de son valet.

I) Le portrait du maître par son valet

1) Dom Juan présenté comme un impie

Dans cette tirade, Sganarelle est choqué par l’impiété de son maître, plusieurs passages permettent de le vérifier : Sganarelle précise que Dom Juan est « un hérétique qui ne croit ni Ciel, ni enfer, ni loup-garou » lignes 11 et 12. On a ici une énumération. Chaque terme est précédé d’une négation qui engendre une anaphore avec « ni ». L’énumération a un rythme ternaire ici pour donner de la salinité. Elle comporte également une antithèse avec « Ciel » et « enfer » qui relèvent de la religion alors que « loup-garou » relève de la superstition. Sganarelle nous montre que Dom Juan n’est ni croyant ni superstitieux. Dom Juan est un libertin, c’est à dire un homme qui ne reconnaît aucune activité supérieur à celle de la raison et revendique une indépendance totale par rapport au pouvoir de la religion, ce qui explique que dans cette tirade, Sganarelle anticipe la fin de la pièce et ce qui va arriver à son maître : « suffit qu’il faut que le courroux du Ciel l’accable quelque jour » lignes 29 et 30. Il craint une punition divine pour Dom Juan.

2) Dom Juan présenté comme un débauché

Dom Juan ne se contente pas d’un libertinage de pensée mais il les met en application ce qui relève d’un libertinage de mœurs. Il est non seulement un impie mais aussi un débauché puisqu’il passe de femme en femme, ce qui est normalement contraire à la religion. Il va prendre d’autant plus de plaisir puisqu’il a conscience de faire du mal. Il se moque des règles de la société notamment quand Sganarelle dit à Gusman que Dom Juan « ferme l’oreille à toutes les remontrances qu’on lui peut faire » lignes 14 et 15, il ne fait pas attention aux mises en garde. C’est également un collectionneur de femmes comme nous l’indique l’expression « un mariage ne lui coûte rien à contracter » lignes 19 et 20, puis « c’est un épouseur à toutes mains » ligne 21 et l’énumération « Dame, demoiselle, bourgeoise, paysanne » ligne 22 où Sganarelle nous indique une quantité et que Dom Juan ne se soucie guère des classes sociales. Celui-ci est un noble et il est inconcevable à cette époque qu’un noble s’intéresse à des « bourgeoises » ou encore a des « paysannes ». Sganarelle conclut par l’expression « il ne trouve rien de trop chaud ni de trop froid pour lui » ligne 23. On remarque une antithèse entre « chaud » et « froid » ce qui nous indique qu’il ne se soucie pas de la classe sociale. Sganarelle nous montre également que Dom Juan n’hésite pas à profaner le sacrement de l’église, le mariage : « il ne sert point d’autres pièges pour attraper les belles » lignes 20 et 21. Il commet un péché en épousant des femmes puis en les abandonnant après le mariage, il ne respecte pas la virginité. On voit bien que Dom Juan fait de cette collection de femmes une histoire d’orgueil, qui chez lui est surdimensionné puisqu’il se croit supérieur aux lois.

3) Dom Juan est présenté comme un grand seigneur

Dom Juan défie en permanence les lois sociales, ce qui le rend aussi sûr de lui puisque c’est un noble. Il occupe le sommet de la pyramide sociale et compte bien profiter de tous ses privilèges pour exercer sa supériorité. Il aime faire souffrir les autres et montrer qu’il est supérieur. Sganarelle s’en rend compte et ne peut que constater la supériorité de son maître par la formule « grand seigneur méchant homme » ligne 34. On voit ici une oxymore avec « grand seigneur » qui est mélioratif alors que « méchant homme » est péjoratif. Cette formule résume bien le personnage séduisant et détestable. On voit que Dom Juan n’a que du mépris pour les croyants, car ces gens n’osent pas réaliser leurs désirs. Ils se soumettent à la loi. Comme Sganarelle qui lui est superstitieux. Pour Dom Juan ce ne sont que des sottises. Le fait qu’il collectionne les femmes comme des objets montre bien son mépris. Il y a une hyperbole lignes 24 à 26 pour exagérer le nombre de conquêtes et faire ressortir le côté collectionneur du personnage. Les femmes qu’il épouse sont déshonorées car il les abandonne après le mariage, ce qui leur ruine la vie. Sganarelle utilise une métaphore : « il ne se sert point d’autres pièges pour attraper les belles » lignes 20 et 21 où le piège est le mariage. Il est hypocrite et ne tient pas ses promesses. Sganarelle évoque toutes les horreurs dont il a été témoin, notamment par les mensonges de Dom Juan mais aussi pour sa méchanceté « le plus grand scélérat que la terre ait jamais porté » lignes 9 et 10. Un superlatif insiste sur la malveillance de son maître. Sganarelle évoque le malin plaisir que Dom Juan prend à faire souffrir les autres. C’est un aristocrate et il jouit de tous ses privilèges que lui apporte sa classe sociale comme le fait de ne pas travailler, ça lui laisse le temps de « chasser » les femmes. Il correspond finalement à un consommateur de femmes, d’ailleurs, Sganarelle le compare à « Sardanapale » ligne 13 qui est un symbole de la débauche et d’actes gratuits. Cette comparaison n’est pas du tout flatteuse. Il le compare également à « Épicure » ligne 13 qui est également péjoratif

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