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Économie et géo-politique du réchauffement climatique

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Par   •  1 Février 2018  •  Mémoire  •  8 856 Mots (36 Pages)  •  856 Vues

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Introduction

L'économie est l'étude du comportement des agents économiques dans l'utilisation de ressources rares pour satisfaire des besoins illimités. La géopolitique, selon André-Louis Sanguin, l'un des principaux représentants de la géopolitique en France, désigne « l'étude des relations entre les facteurs géographiques et les entités politiques et détermine comment les organisations politiques sont ajustées aux conditions physiographiques et comment ces facteurs affectent les relations internationales ». Le réchauffement climatique est un phénomène d'augmentation de la température moyenne des océans et de l'atmosphère terrestre mesuré à l'échelle mondiale sur plusieurs décennies. Ses conséquences sur l'environnement, la biodiversité et l'Humanité sont nombreuses et parfois irréversibles. L'activité humaine en est la seule responsable et c'est pour cela que l'on se doit d'agir. Plusieurs solutions ont déjà été apportées tels que des incitations pécuniaires et le développement des énergies renouvelables. Cependant, cette lutte contre le réchauffement climatique n'est pas sans difficultés puisque les économies mondiales, qui raisonnent plutôt à court terme, ne voient en cette lutte qu'un frein à la croissance. Or, comme le montre l'exemple des pays émergents d'Amérique Latine et d'Asie, qui ont mis la croissance verte1 au cœur de leur croissance économique afin de limiter l'empreinte écologique2 d'une croissance rapide, la lutte contre le réchauffement climatique peut être compatible avec la croissance économique. Dans tous les cas, ce qu'il faut retenir est que la lutte contre le réchauffement climatique ne pourra être efficace qu'avec une coopération internationale mettant en œuvre des objectifs concrets et communs. Ainsi les enjeux économiques et géo-politiques du climat sont nombreux.

Nous verrons donc dans un premier temps que le réchauffement climatique représente de plus en plus un danger pour la planète. Ainsi, nous analyserons dans une seconde partie les solutions apportées pour lutter contre le changement climatique et nous expliquerons quelles en sont leurs conséquences sur l'économie. Enfin, nous démontrerons qu'une lutte efficace contre le réchauffement climatique doit passer par un consensus mondial.

I Le réchauffement climatique : une réalité palpable

I.1 Une prise de conscience face à une réalité menaçante

I.1.1 Les débuts de la question du réchauffement climatique

La question du changement climatique commence à être prise en considération lors du rapport de Meadows « The limits to growth » paru en 1972, suite aux chocs pétroliers, mais aussi à la multiplication de catastrophes naturelles, et à la baisse de la biodiversité. En effet, grâce à cela, on constate alors la rareté et la finitude des ressources. Ainsi, nous prenons conscience de l'existence des limites écologiques de la croissance. En effet, puisque l'environnement est un bien commun3, les agents économiques le surexploite dans le but de maximiser leurs profits sans se soucier des externalités4 négatives qu'ils engendrent. Or, la croissance économique pourrait se traduire à terme par la dégradation et l'épuisement des ressources naturelles. Par conséquent, ce rapport préconise une croissance zéro afin d'anticiper ces risques majeurs. En effet, les tenants de la soutenabilité forte ne considèrent pas le capital naturel comme les autres capitales, puisqu'il est irremplaçable et que les dommages qui lui sont causés sont irréversibles. Ce capitale est alors non substituable, et pour se faire ils prônent donc une croissance stationnaire. En réponse à cela, les tenants de la soutenabilité faible, considérant les ressources naturelles faisant parties du stock du capital global5 au même titre que les autres capitales, expliquent que le maintien d'une croissance forte est possible, tant que l'on transmet aux générations futures la même quantité de capitale globale, peu importe sa composition. La question du développement durable6 suscite donc très vite des débats.

I.1.2 L'effet de serre : une augmentation des émissions de CO2

L'effet de serre7 est un processus naturel permettant le maintient de la température dans une certaine moyenne relativement constante et viable. Ainsi, les gaz à effet de serre (GES) jouent un rôle important dans la régulation du climat, puisqu'ils permettent le maintien de la température de la planète à 15 degrés en moyenne, alors qu'elle serait de – 18 degrés, sans leur existence, selon le dictionnaire de l'environnement. Cependant ce processus naturel est transformé par l'activité polluante des Hommes, et notamment par l'utilisation des énergies fossiles . En effet, selon le 5ième rapport du GIEC8 « les émissions d'origine anthropique9 ont largement augmenté entre 1970 et 2010 avec une hausse de plus en plus rapide lors des dernières décennies ». Or, l'augmentation des émissions anthropiques de CO2 épaississent la couche atmosphérique ce qui provoque la capture d'une plus grande quantité de rayonnements infra-rouge. Il y a donc un déséquilibre entre les émissions et la capacité de stockage du CO2. C'est cela qui est à l'origine d'un réchauffement climatique anormal et durable. Ce graphique illustre bien l'augmentation des émissions de gaz à effet de serre dans l'atmosphère. En effet, alors que la concentration en CO2 s'élevait à 358ppm en 1993, elle s'élève à 398ppm en 2013, soit une augmentation de 40ppm en seulement 20ans.

www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr

I.1.3 Qui entraîne une augmentation des températures

On constate qu'au cours de ces dernières décennies, il y a eu une augmentation plus marquée de la température terrestre alors que dans le même temps, les émissions de CO2 ont aussi augmenté de manière considérable. Ainsi, cela confirme qu'il y a bien une corrélation entre ces différents phénomènes. La température à la surface du globe augmente de manière très nette. En effet alors que l'écart de la température moyenne mondiale par rapport à la période 1961-1990 est resté le plus souvent négatif jusqu'en 1980, celui-ci devient largement positif depuis 1990. De plus, on remarque que l'écart est de plus en plus important ces dernières années. Par exemple, en 1991 l'écart par rapport à la température moyenne est de 0,25 degré, tandis qu'en 2010, l'écart est de 0,48 degré.

Évolution de la température moyenne mondiale sur la période 1850-2013

Source : www.developpement-durable.gouv.fr/

I.1.4 Et qui entraîne une hausse du niveau des océans

La hausse de la température moyenne à la surface de la terre a des conséquences sur les océans. On constate effectivement qu'à partir de 1970, il y a une diminution importante de l'épaisseur de la calotte glacière. Cela s'explique par le rayonnement solaire qui est renvoyé à 90% dans l'espace lorsqu'il frappe la glace mais qui est absorbé à 90% lorsqu'il frappe la mer. Or, les rayonnements absorbés par la mer entraînent une hausse de la température marine qui accélère la fonte des glaciers. Par conséquent, le niveau des mers augmente et donc accroît le processus qui est lui même accru par le réchauffement climatique. Les enregistrements réalisés par le Centre National de la Recherche indiquent que « depuis quelques décennies, la mer monte de façon significative, à une vitesse de l’ordre de 2 mm par an, soit 20 fois plus vite qu’au cours des derniers siècles. Cette hausse du niveau de la mer, d’environ 20 cm au total au cours du 20e siècle, est une des conséquences du réchauffement climatique observé depuis plusieurs décennies."

Evolution du niveau de la mer (1900-2010) Surface de la surface de la banquise arctique en été (1900-2010)

Alternatives Internationales (hors série), n°17, page 11 (11/2015)

I.2 L'activité humaine responsable à toutes les échelles

I.2.1 A l'échelle mondiale

I.2.1.1 Une répartition des émissions mondiales déséquilibrée

La répartition des émissions de GES entre les États est très déséquilibrée. En effet à travers la carte ci-dessous, nous constatons qu'en 2009 alors que les États-Unis et la Chine émettent 42% de CO2 à eux seuls, le reste du monde se partage seulement 58% des émissions de CO2. On constate que les principaux émetteurs de CO2 après ces deux pays sont l'Inde ( avec 5,5% des émissions mondiales), la Russie (avec 5,3% des émissions mondiales), et le Japon ( avec 3,8% des émissions mondiales). Ainsi, les plus grands émetteurs de CO2 actuellement sont les pays développés, mais aussi les pays en voie de développement.

Source : Agence internationale de l'Energie, Reuteurs

I.2.1.2 Une répartition des émissions mondiales qui s'est transformée

Or cette répartition, n'a pas

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