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Guillaume Apollinaire/ Alcools en 1913.

Commentaire d'oeuvre : Guillaume Apollinaire/ Alcools en 1913.. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  9 Mai 2022  •  Commentaire d'oeuvre  •  919 Mots (4 Pages)  •  455 Vues

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« LE PONT MIRABEAU, ALCOOLS » APOLLINAIRE :

Introduction :

Guillaume Apollinaire publie Alcools en 1913.

Le premier poème « Zone » place le recueil sous l’égide de la modernité.

Pourtant, le deuxième poème du recueille « Le pont Mirabeau » qui évoque la rupture du poète avec le peintre Marie Laurencin, est un poème lyrique de facture apparemment classique.

Le pont Mirabeau, construit de 1893 à 1896, est un ouvrage moderne lorsque Apollinaire écrit ce poème.

C’est celui-ci que dont je vais vous parler aujourd’hui.

Problématique :

Comment apollinaire transforme-t-il l’échec amoureux en réussite artistique ?

Annonce de plan linéaire :

I. Tout d’abord, du vers 1 à 6, nous parlerons de la nostalgie d'un amour passé.

Il. Ensuite, du vers 4 à 12, nous évoquerons la permanence de l'amour.

III : Puis, du vers 13 à 18, nous parlerons de la souffrance de l'absence.

IV. Pour terminer, du vers 19 à 22, nous expliquerons le passage du temps et la permanence de la poésie.

I - La nostalgie d'un amour passé (v.1 à 6) :

Le choix du « pont » est un signe de modernité mais aussi et surtout d'union.

L'image du pont Mirabeau est utilisée par Apollinaire pour évoquer sa rupture avec Marie Laurencin.

  • Métaphore du temps qui passe : « coule la seine »  -> regard porté « Sous le pont Mirabeau » et non « sur », c’est un regard descendant et plongeant sur l’eau.
  • Conjonction de coordination « et » au vers 2 « Et nos amours » -> temps destructeur qui emporte avec lui les amours passés
  • Déterminant possessif : « Nos amours » -> cherche à retrouver l'amour passé +recréer complicité avec la femme aimée.
  • Pluriel : « amours » -> une tentative de retrouver le souvenir passé + retenir le temps qui passe.

La solitude domine cette première strophe.

  •  Imparfait : « venait toujours » -> il y avait bien un vécu commun mais tout cela a disparu.
  • Impersonnel : « Faut-il qu'il m'en souvienne » -> souligne l'effacement des personnes
  • Distique (strophe de deux vers) : « Vienne la nuit sonne l'heure » -> s’apparente à une prière
  • Champ lexical du temps : « nuit », « heure », « jours » « s’en vont » -> rappelle un temps réduit à néant.

Il - La permanence de l'amour :

  • « je demeure » -> met en évidence la permanence et la fixité du poète : si l'amoureux s'est effacé, le poète reste.
  • Champ lexical de la permanence : « demeure », « restons », « éternels regards » -> le poète semble rester maître du temps.
  •  Répétitions : « Les mains dans les mains restons face à face » -> un effet d'intimité avec Marie Laurencin.
  • « mains/mains ; face/face » -> les mots fonctionnent par couple : on peut dire que c’est un bonheur partager
  • Emploi de la première personne du pluriel : « restons », « nos bras » -> fait revivre l'amour passé.
  • Métaphore : « le pont de nos bras » -> effet miroir avec le Pont Mirabeau comme s'il y avait une correspondance entre les sentiments et le paysage.
  • Musicalité des assonances : « mains dans les mains, restons (...) pont (...) l'onde si lasse »)    

-> renforce l'harmonie.

- III La souffrance de l'absence :

  • Répétitions : « mains/mains et face/face » -> rappelle le miroitement des images dans l'eau de la Seine, suggérant la fragilité et la part d'illusion dans cet amour.
  • Adjectif : « lasse » -> exprime la mélancolie.
  • Répétition de l'expression : « L'amour s'en va » -> crée un effet d'écho, comme si le souvenir de Marie Laurencin s’amincissait.
  • Paronomase : « vie est lente / est violente » -> souligne la douleur du poète car les mots se transforme comme sa relation avec cette femme.

Apollinaire met en valeur son spleen et sa nostalgie.

IV - Le passage du temps et la permanence de la poésie :

  • Champ lexical du temps est encore présent : « Passent » « jours », « semaines », « temps passé ».
  • Polyptote du verbe « passer » : « passent », « passent », « passé » -> semble faire entendre le tic-tac angoissant d'une horloge.
  • Double négation : « ni...ni » -> souligne ainsi l'impossibilité de retenir le temps et les amours passées.

On peut même penser que Guillaume Apollinaire joue sur l'homophonie du mot « Seine » qui laisse entendre la « scène » de théâtre : « Sous le pont Mirabeau coule la Seine ». L'amour perdu n'était-il qu'un théâtre d'ombres, une illusion ?

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