Les fondements du commerce international
Cours : Les fondements du commerce international. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar Hugo Delagrange • 21 Janvier 2018 • Cours • 3 383 Mots (14 Pages) • 1 108 Vues
Nous vivons dans une économie mondialisée, caractérisée par la multiplication des échanges internationaux et par une interdépendance croissante entre les nations. Il faut donc chercher à comprendre les raisons et les conséquences d’un tel développement des échanges des biens et services, mais aussi des flux financiers. Pour cela, il faut étudier la manière dont les États ont essayé de tirer profit de leur insertion dans les échanges internationaux. Mais aussi montrer le rôle particulier joué par les firmes à travers leurs stratégies d’internalisation.
Au regard de l’histoire économique, le libre-échange semble être l’exception par rapport au protectionnisme. Les périodes où il est dominant sont relativement plus courtes. Ce sont deux méthodes extrêmes, c’est pourquoi il est plus pertinent d’évoquer un degré de libre-échange ou de protectionnisme dans la mesure où ils ne sont que rarement réalisés. En effet, autarcie et libre-échange sont des cas exceptionnels et absolus. La situation des différents pays est donc plus souvent dans un continuum entre ces deux positions. Le libre-échange est une situation où il n’y a aucun contrôle à l’entrée : c’est plus un modèle à atteindre. Il est issu de l’idéologie libérale, on peut donc dire que c’est une doctrine. Le commerce international est l’échange de marchandises à l’échelle du monde, c’est différent des échanges internation aux, notion plus vaste qui inclut la mobilité du capital et du travail. Les échanges internationaux n’ont fait qu’augmenté depuis le 19ème siècle, particulièrement depuis 1945, malgré des périodes protectionnistes. Le volume des exportations mondiales a été multiplié par 25 entre 1950 et la fin des années 2000.
I. Les déterminants des échanges internationaux des biens et services
1. Les principales évolutions des échanges mondiaux
À partir de 1945, le commerce mondial a connu un essor sans précédent, après une longue période d’instabilité marquée par les deux guerres mondiales et la crise des années 1930. En l’absence du bloc soviétique, les grandes puissances ont crée des instances internationales chargées d’éviter le retour aux tentations du repli sur soi qui avaient abouti au déclenchement de la Seconde Guerre mondiale. Le Fond monétaire International (FMI) et la Banque Mondiale ont vu le jour, respectivement en 1944 et 1945, pour permettre aux pays en difficulté financières de continuer à échanger et ainsi de se reconstruire.
Parallèlement, le GATT (l’accord général sur les tarifs douaniers et le commerce), crée en 1947, avait pour objectif de rallier la majorité des pays à l’adoption des règles du libre-échange. Entre 1948 et 2000, le volume du commerce mondial a ainsi été multiplié par près de 20. Pendant que, le produit intérieur brut (PIB) mondial a lui été multiplié par 6. Une part croissante de la production s’échange donc entre les nations, et le commerce international devient donc le moteur de la croissance pour de nombreux pays.
Mais tous les pays n’ont pas pu profiter de la même manière de ce développement des échanges internationaux. De fait, la majorité des échanges est longtemps restée concentrée au sein de la Triade (UE, USA, Japon). À partir, des années 1970, les pays émergents ont pris une part croissante dans les échanges internationaux. Tour à tour, les nouveaux pays industrialisée d’Asie (Corée du Sud, Taïwan…), les pays pétroliers du Moyen-Orient, puis les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) ont pu affirmer leur puissance commerciale, au point que la Chine est devenue le premier exportateur mondial dès 2010.
La triade s’est donc désormais élargie et on parle désormais plutôt d’une tripolarisation incluant l’ensemble de l’Amérique du Nord, l’Asie de l’Est et l’Europe qui représentent à eux seuls plus de 80% des échanges mondiaux.
Au sein de cette tripolarisation, les échanges intrazones, c’est-à-dire entre pays d’un même ensemble, sont le plus souvent majoritaires. Ainsi, la part de l’UE est très importante, mais les échanges qui la concernent sont concentrés aux deux tiers au sein de la zone elle-même. En conséquence, les autres régions du monde se retrouvent marginalisées, en particulier l’Amérique Latine et surtout l’Afrique, qui ne représentaient respectivement que 4% et 3,3% des exportations mondiales de marchandises en 2013
L’analyse des évolutions des échanges par types de produits permet d’expliquer la situation de certains pays. Si l’on ajoute les échanges de services aux échanges de marchandises, on constate que la part des produits primaires (non transformés), longtemps essentiels dans l’ensemble des échanges mondiaux, n’a cessé de diminuer depuis le début du XX siècle, jusqu’à représenter environ le quart des échanges de biens et services aujourd’hui. Ainsi les pays qui avaient fait le choix d’une spécialisation dans l’exportation de quelques-uns de ces produits (80% des exportations de la Côte d’Ivoire sont constituées de café et de cacao) ont été victimes de l’arrivée de nouveaux concurrents sur des marchés souvent spéculatifs, où l’offre était indépendante de la demande de quelques grands groupes. Seuls les pays pétroliers ont pu bénéficier d’une demande mondiale forte.
Au contraire, les pays qui ont choisi l’insertion dans le commerce mondial en se spécialisant dans les produits manufacturés ont pu, dans le meilleur des cas, en tirer profit pour attirer les investissements étrangers et connaître des taux de croissance très élevés, grâce aux transferts d’activités industrielles sur leur territoire.
Quant aux services, leur part dans les échanges est longtemps restée limitée. Mais elle progresse désormais au point d’atteindre le cinquième du total des échanges et de devenir l’objet d’intenses négociations internationales.
2. Les principaux facteurs à l’origine du développement des échanges
Parmi les explications de cette croissance accélérée des échanges mondiaux, peuvent être mis en avant les progrès réalisés dans le domaine des transports : les porte-conteneurs (supertankers) qui transportent ces boîtes standardisées sont devenus un symbole majeur de la mondialisation des économies. De même, l’expansion des différentes technologies de l’information et de la communication à permis de faire circuler l’information toujours plus rapidement et de faciliter les mouvements de capitaux nécessaires aux transactions internationales.
Le contexte économique mondial joue aussi. La forte croissance des Trente Glorieuses a nécessité de multiples approvisionnements en produits primaires pour satisfaire les besoins croissants de l’industrie. La multiplication par les fines multinationales des lieux de production en Europe, puis aux USA et, enfin, dans les pays émergents a aussi renforcé cette accélération des échanges de produits manufacturés. A contrario, les périodes de fortes crises économiques comme celle de 2007-2008, ont entraîné une chute, au moins provisoire, des échanges.
Mais, il fait aussi souligner l’influence qu’on tau avoir les différentes théories affirmant la supériorité du libre-échange sur toute autre forme de logique commerciale. Tour à tour, Adam Smith (fin du XVIIIe), puis Daniel Ricardo (début du XIXe) invoquent le "doux commerce", capable de se substituer aux tentations guerrières pour s’approprier les richesses des pays voisins. Ils cherchent à montrer à quel point le libre-échange correspond à l’intérêt bien compris des pays qui décident de commercer entre eux. Ils présentent donc deux versions successives du libre-échange :
Smith et sa théorie de l’avantage absolu : chaque pays a intérêt à s spécialiser dans les activités pour lesquelles il dispose d’un avantage absolu (une meilleure productivité) par rapport à ses partenaires, et à acheter à ces derniers le produits pour lesquels, il est moins performant. Puisqu’il reprend la même logique que celle de la division sociale du travail au niveau local, on parlera de division internationale du travail (DIT) entre les pays.
Ricardo et sa théorie de l’avantage comparatif. Ricardo perçoit une limite à la logique de Smith : comment faire en sorte que les pays qui ne disposent d’aucun avantage absolu puissent être malgré tout intégrés aux échanges ? Il cherche donc à démontrer que chaque pays à intérêt à se spécialiser dans les activités pour lesquelles il dispose de l’avantage relatif le plus élevé ou du désavantage relatif le moins important. Ainsi, même si l’Angleterre du début du XIXe siècle avait alors une productivité plus élevée que ses principaux partenaires dans l’agriculture et dans l’industrie, elle avait intérêt à se spécialiser dans l’industrie où son avantage relatif était le plus important, et à laisser ses partenaires commerciaux se spécialiser dans l’agriculture, où leur désavantage relatif était moins grand.
Si ces théories ont en commun de proposer une spécialisation des pays dans les produits offrant la meilleure productivité du travail, leurs successeurs, les économistes Eli Heckscher, Bertil Ohlin et Paul Samuelson, ont cherché à réactualiser cette théorie, en prenant en compte les avantages liés à l’ensemble des facteurs de production disponibles et non plus au seul facteur travail. Selon cette logique de la dotation factorielle chaque
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