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CONSEQUENCES SOCIALES ET SOCIETALES, DIRECTES ET INDIRECTES, DU CHÔMAGE

Étude de cas : CONSEQUENCES SOCIALES ET SOCIETALES, DIRECTES ET INDIRECTES, DU CHÔMAGE. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  8 Mars 2021  •  Étude de cas  •  1 663 Mots (7 Pages)  •  564 Vues

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CONSEQUENCES SOCIALE ET SOCIETALES, DIRECTES ET INDIRECTES, DU CHÔMAGE:

Le chômage concerne toutes les catégories socioprofessionnelles, et a des conséquences sociales et sociétales, directes et indirectes. Ainsi sont impactés les demandeurs d’emplois, mais aussi les salariés et les chefs d’entreprise. Les répercussions sont multiples, tant sur le plan financier que sur le plan sanitaire, mais aussi au niveau des relations sociales. La compétitivité des entreprises est également touchée par le désemploi. De surcroît, le chômage et la peur du chômage peuvent contribuer à creuser la dette publique de l’Etat.

Précarisation des conditions de vie et endettement:

Une des premières conséquences du chômage est la perte du pouvoir d’achat et l’endettement des ménages. Cette situation provoque une perte de revenus car les aides proposées et les indemnités sont inférieures à la rémunération de l’emploi perdu. Une fois au chômage, les salariés perdent 25 % de leur revenu. Celui-ci décroit en fonction de la période non-travaillée. En fin de droit, le chômeur ne perçoit plus que le RSA. Le chômage a même pour conséquence de de réduire le salaire de l’ancien chômeur lorsqu’il retrouve un emploi. Plus le temps de désemploi est long, plus la décote est importante. Si le ménage a souscrit à un emprunt immobilier et à des crédits à la consommation, cette perte de revenu peut conduire au surendettement. Le chômage a également fait apparaître un nouveau type de pauvreté qui touche essentiellement les jeunes. En effet, les indemnités au chômage dépendent d’un temps de cotisation, temps passé à travailler, qui est souvent trop faible lorsque les individus ont peu d'ancienneté sur le marché du travail.  

Conséquences sur l'identité sociale:

La manière dont le chômage est vécu dépend de l’âge, du sexe, et de l’appartenance sociale des individus. Le rapport au travail ainsi que le réseau professionnel varie selon l’âge. En effet, les jeunes n’ont pas encore construit un statut social affirmé. Le rapport au travail est également different pour les hommes et pour les femmes. On peut donc supposer que la perte d’emploi est vécue différemment.

Il existe plusieurs formes de ressentis du chômage, elles sont classées dans trois catégories:

  • Le chômage total: il concerne les travailleurs manuels hommes adultes. Le chômeur se sent humilié car il perd don statut social, il se sent alors seul et cela peut engendrer un processus de désocialisation.
  • Le chômage inversé: il concerne essentiellement les femmes jeunes et peu qualifiées, la personne n’est pas encore entrée sur le marché du travail. Dans cette situation, l’individu tire profit de sa situation en faisant des activités ludiques et artistiques.
  • Le chômage différé: c’est un chômage de conversion qui concerne les cadres et les personnes avec un niveau de diplôme élevé. Dans ce cas, le chômeur se concentre sur la recherche d’emploi, ou sur des loisirs.

Marginalisation et exclusion sociale:

La précarité du chômeur fait que celui-ci est marginalisé par rapport à un corps « économique » qui est le marché du travail. L’entreprise était le principal lieu de socialisation du salarié, la perte d’un emploi s’accompagne de la perte du réseau et des liens professionnels qui permettent de se socialiser. Ici on ne parle pas d’exclusion totale car il n’est pas toujours déconnecté de la société, en enchainant des « petits boulots » faiblement rémunérés.

La précarité due au chômage modifie les relations sociales. Le chômage de masse qui débute dans les années 1980 modifie les relations intra-familiales. Les enfants qui ne sont pas assurés par leur insertion professionnelle vivent plus longtemps chez leurs parents, ce qui retarde la mise en couple des individus et une vie en concubinage. Le chômage peut également avoir des conséquences négatives sur les relations conjugales. La souffrance liée à la situation peut engendrer une séparation voire le suicide. De plus, ce ne sont pas seulement les chômeurs qui sont concernés mais aussi tous les jeunes de la société qui subissent la précarisation des conditions de vie due aux circonstances de désemploi massif.

La dévalorisation du statut de chômeur modifie l’estime que le chômeur a de lui-même. Bien qu’il dispose de temps libre, l’individu ne se sent pas digne d’en profiter afin d’établir des liens sociaux. La honte le pousse à s’isoler de ses proches. Ainsi, on parle d’exclusion sociale. Le chômeur perturbe l’équilibre de sa vie familiale. En 1987, 43,5 % des hommes au chômage depuis 2 ans avaient connu une rupture conjugale, contre 18,9 % pour les hommes actifs. On observe également une corrélation positive entre le taux de chômage et le taux de divorce, phénomène qui précipite l’exclusion sociale. En effet, la séparation entraîne souvent la perte de tout un réseau de fréquentations.

 

L’exclusion sociale est également accentuée par le surendettement que peut provoquer le chômage. En effet, si il y cessation de paiement des traites et des crédits, le gouvernement lance une procédure de recouvrement, la saisie des biens et enfin une expulsion du logement. Or,  posséder ou loger dans un domicile fixe joue un rôle important dans l’inclusion sociale des individus.

Impact sur les actifs:

Ce ne sont pas que les chômeurs qui sont impactés par la hausse du chômage. Tous ceux qui ont un emploi sont également touchés. En effet, un climat d’insécurité règne en période de chômage de masse, car l’employé a peur de perdre son emploi. L’employé a donc tendance à se soumettre plus facilement à toutes les exigences de son employeur, ce qui participe à la dégradation des conditions de travail. En effet, la compétition au sein de l’entreprise est forte, et la crainte du chômage empêche tout mouvement social de se développer. On assiste alors à une stagnation des salaires, une baisse de la flexibilité et  à d’autres conséquences négatives sur le bien être du travailleur. Le harcèlement n’est plus dénoncé par crainte de licenciement. Ainsi, selon l’Organisation Internationale du Travail, 40 millions de salariés dans l’union européenne seraient sujets à un stress lié au travail.

Délinquance et criminalité:

La hausse de la délinquance et de la criminalité est une des conséquences sociétales du chômage. Il a été remarqué que la plupart des condamnés sont des individus qui cumulent la précarité et l’exclusion liée au chômage. Une étude datant de 2000 a montré qu’un détenu sur sept en France n’a jamais travaillé, et qu’un sur deux a occupé des emplois précaires. Les individus qui vivent dans la précarité son alors plus à même de basculer dans la délinquance face à la difficulté de trouver un emploi. Il y aurait également une corrélation positive entre la hausse du taux de chômage et celui de la délinquance. Une étude aux Etats-Unis a démontré que une hausse de 10% du taux de chômage engendre une hausse de 6% du taux d’incarcération.

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