Economie
Compte Rendu : Economie. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoiresde Pierre-Henri Cassou, en
* Directeur général de la Fédération Bancaire Française.
GUITTON
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REVUE D’ÉCONOMIE FINANCIÈRE
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retraçant seize années de réorganisation bancaire en France, l’illustre fort bien et encore gomme-t-il, en prenant un juste recul, cette évolution des courants de pensées et de l’évolution des mentalités qui, parfois à quelques mois d’intervalle, ont fait se succéder nationalisations puis privatisations, déclin puis résurrection de la banque de détail, rejet puis attirance pour la bancassurance, sans parler du débat récurrent sur le nombre idéal de réseaux bancaires et sur leur « juste » taille. C’est précisément à ce dernier sujet qu’est consacré l’article d’Olivier Pastré. Le parti qu’il prend, le plaidoyer pourrait-on même dire, est clair et sans ambiguïté, et il a le mérite d’être assorti d’une table de six commandements, marqués au coin du bon sens, qui sont autant de guides précieux pour les responsables de banques de petite taille qui entendent continuer à concilier efficacité et maintien de leur identité propre. Terre de paradoxes, la France l’est bien entendu vis-à-vis de son système bancaire : attirée par le libéralisme, mais ne répugnant jamais au recours à l’État, la société française a transféré ses contradictions internes à l’activité de ses banques qu’elle souhaite voir s’inscrire dans le grand marché européen mais en lui appliquant encore des réflexes colbertistes ou proudhoniens (la fameuse « exception française »). Le débat sans cesse relancé sur la gratuité du chèque et sur le service bancaire de base universel et gratuit transcende ainsi les courants politiques pour prendre des accents dogmatiques et idéologiques à l’écart des normes économiques. C’est, je crois, dans cette perspective qu’il faut lire l’article de MarieÈve Boutin qui pose bien le problème de l’application, au secteur bancaire, de règles de cohésion ou d’intérêt général que semble exiger une société parfois désemparée face aux mutations nées de la globalisation des économies et des mouvements financiers. Celles-ci sont précisément analysées par Dominique Plihon dans un article dont le titre laisse entendre que le secteur de la banque et de la finance est plutôt suiveur que pionnier par rapport aux évolutions de l’économie et de la société. Si d’ailleurs l’on devait retenir de manière générale cette thèse, il y aurait là à s’interroger sur le pourquoi et le comment de cet effet retard. Terre de paradoxes, la France sait aussi être terre de synthèse : le système bancaire français a ainsi montré plus d’une fois qu’il était capable de réagir positivement aux évolutions de son environnement et de transcender ses différences. À cet égard, et je pense que ceci n’a pas été suffisamment souligné, la création de la nouvelle Fédération Bancaire Française qui réunit désormais toutes les entreprises bancaires, sans distinction de statut ou d’activité, est là pour témoigner d’un réel sens des responsabilités qui fait prévaloir ce qui rassemble sur ce qui peut encore diviser. C’est d’ailleurs une impérieuse nécessité, car le monde bancaire, s’il
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Y A-T-IL UNE RÉPONSE COLLECTIVE POSSIBLE FACE À UN RISQUE INDIVIDUEL D’EXCLUSION BANCAIRE ?
veut épouser son temps, va devoir s’adapter à de nouvelles approches au sein de la société qui méritent elles aussi études, recherches et réflexions. Parmi celles-ci, quatre, sans qu’il faille s’attacher à leur ordre de présentation, me paraissent dès maintenant devoir être évoquées : - Comment faire coexister au sein de mêmes établissements des composantes aussi différentes par leur nature, leur approche économique, leurs méthodes de travail, la sociologie de leur personnel... que la banque de distribution au détail et la banque de gros d’investissement et de marchés ? Leur séparation est-elle inéluctable ou sinon à quelle condition peuvent s’opérer leur synthèse et leur synergie ? C’est là aujourd’hui un débat de fond qui transparaît de plus en plus clairement dans les stratégies de rapprochement ou de positionnement de tous les grands établissements bancaires en Europe. - Deuxième thème : au cours des dernières années, les banques françaises ont, dans l’ensemble, bien réussi la transition de l’usager au client. Maintenant que derrière le client se révèle de plus en plus souvent un consommateur qui se veut averti et donc de plus en plus exigeant, comment gérer cette nouvelle relation et notamment quelles places respectives doivent y tenir le règlement et le contrat ? - Sujet connexe mais tout aussi essentiel : le rapport à la sécurité. De tous temps, le métier bancaire a été indissociable de la notion de sécurité. Or celle-ci s’avère dans le monde actuel de plus en plus fragile et vulnérable (recrudescence des attaques en agences ou dans le transport de fonds, piratage de moyens de paiement tels le chèque ou la carte,...) ce qui conduit à un recours
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