DissertationsEnLigne.com - Dissertations gratuites, mémoires, discours et notes de recherche
Recherche

Justice Et Ethique

Dissertations Gratuits : Justice Et Ethique. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires
Page 1 sur 24

t ce que l’Ethique ? Quel est le rapport qui relie ces deux notions entre elles ? Comment peut-on envisager le rapport entre Justice et Ethique aujourd’hui ? Ce sont là des interrogations qui surgissent de l’examen des notions de Justice et d’Ethique. L’essentiel revient à savoir la compréhension que l’on peut avoir de ces notions et de la façon dont elles s’articulent entre elles de manière générale et plus précisément aujourd’hui. Voilà la ligne qui orientera notre réflexion : proposer une compréhension de la Justice et de l’Ethique tout en examinant leur rapport et ses implications.

Ainsi, deux grands axes structureront notre travail : le premier axe comprendra une approche générale et platonicienne des notions de Justice et d’Ethique. Le deuxième axe tentera d’examiner le rapport entre Justice et Ethique sous les thèmes de la divergence et de la convergence. Nous ferons surtout cas de l’articulation entre Justice et Ethique dans le contexte de la démocratie et du pluralisme politique

1- Approche définitionnelle

1. La notion de Justice

Etymologiquement, le mot Justice vient du latin Jus qui veut dire droit. La Justice se réfère au respect du droit, à la défense, et à la conformité du droit de chacun. Selon le Nouveau Petit Robert, la justice est « la juste appréciation, reconnaissance et respect des droits et du mérite de chacun[1] ». La Justice est synonyme du droit, surtout du droit positif. Elle est le respect de ce que la loi interdit ou autorise. C’est la Justice légale.

La Justice est également un idéal qui implique la vertu personnelle. Dans ce cas la Justice n’est pas seulement le strict respect de la loi écrite. Elle renvoi à la valeur morale et à l’équité. Cette forme de Justice prend en compte la spécificité de chaque personne. Elle va au-delà du cadre strictement légal. En ce sens, le juste est un homme sage et vertueux qui observe ses devoirs sans compromission ni défaillance. C’est la conformité de l’action à la loi naturelle, à ce qui est inscrit dans la nature des choses. Cicéron dans son De Legibus définissait la celle-ci comme « la raison souveraine incluse dans la nature en tant qu’elle ordonne ce qui doit se faire et proscrit le contraire[2] ». Selon Saint Thomas d’Aquin, les lois humaines, le droit positif tire sa source de la loi naturelle. Dérivant de la loi naturelle, loi non écrite, donc indéterminée, les lois humaines ne seront justes que si elles sont conformes à cette loi. La finalité de l’action humaine devient le bien que prescrit la loi naturelle. « Agir rationnellement en vu du bien », telle est finalement la loi naturelle chez Saint Thomas[3]. Il ya déjà avec cette conception de la Justice en rapport avec la loi naturelle, un lien avec l’Ethique que nous verrons après.

Globalement on peut considérer avec Otfried Höffe que la notion de Justice comporte deux dimensions : la dimension objective qui s’applique au domaine « politique, aux institutions et aux systèmes sociaux comme le couple et la famille, le monde économique et l’enseignement ». Cette dimension de la justice politique se ramène à la Justice légale. La dimension subjective est très proche du purisme moral de Kant. « L’homme juste (« probe ») remplit ce qu’exige la justice institutionnelle, et ne le fait pas seulement occasionnellement et par peur des peines, mais de lui-même, volontairement d’une manière certaine, (« habituellement [4]»). Est juste celui qui agit seulement pour le respect de la loi et non par peur de la sanction ou pour son propre intérêt. La Justice devient une qualité morale de l’individu.

Enfin, la notion de justice renvoi aussi à l’institution juridique, au pouvoir judiciaire. Le juge symbolise alors la Justice. En somme, nous retiendrons que la Justice est à la fois une catégorie politico-juridique et éthique. Mais qu’est ce que l’Ethique ?

1. La notion d’Ethique

Le terme éthique vient du grec êthos qui signifie caractères, mœurs. Ethique est un mot voisin du terme Morale, en latin mos, moris, qui veut dire manière d’agir, comportement, coutume ou littéralement mœurs. L’Ethique ou la Morale est la science qui s’intéresse à l’agir humain soit comme vécu d’une personne ou des groupe humains, soit comme théorie qui interroge cet agir pour en déterminer les voies de l’action juste. Dans l’usage commun, les deux termes (Ethique et Morale) ont la même signification. Ethique et Morale sont alors des termes interchangeables. Mais dans l’usage technique des nuances s’imposent : tandis que la Morale se réfère généralement au vécu des personnes et des groupes mais aussi à la réflexion théorique sur l’agir humain, l’Ethique est presque exclusivement réservée à la systématisation théorique. Selon André Clair, « si la morale est l’expression de la réalité vécue des mœurs dans leurs rapports à des règles de conduite, la recherche éthique porte sur les significations de ces règles ; elle effectue l’examen de leur bien-fondé[5] ». Pour notre travail, nous utiliserons le terme Ethique dans les deux sens : soit comme vécu, soit comme science théorique. L’Ethique et la Morale couvrent ensemble le champ de l’agir humain. Elles sont à la fois descriptives mais aussi et surtout prescriptives. L’Ethique ou la Morale comme le dit André Léonard est « la science normative catégorique de l’agir humain[6] ». L’Ethique ne se limite pas à une description sociologique de l’agir humain. Elle recherche des normes prescriptibles et obligatoires concernant l’action de l’homme. Elle à donc un caractère impératif et obligatoire. Parce qu’il est conscience de soi et liberté, les actes que l’homme pose ne sont jamais neutres sur le plan moral et éthique. Tous ses actes engagent sa responsabilité et sa personnalité. Par les multiples choix qu’il opère, il s’autodétermine et donne sens à son existence.

La Morale ou l’Ethique est constituée de deux pôles essentiels qui sont le pôle objectif et le pôle subjectif. C’est à travers ces pôles que l’on peut parler de ‘‘moralité’’ ou d’‘‘ethicité’’ d’un acte humain. Le pôle objectif de la Morale est constitué par la médiation des valeurs et des normes morales. Dans l’univers de l’Ethique la valeur morale est une obligation extérieure qui interpelle le sujet dans son agir. L’autre pôle est constitué par la conscience morale. La conscience morale est la médiation subjective de l’Ethique. En assumant les valeurs et les normes éthiques, la conscience accède à la moralité. Comment Platon, premier théoricien politique concevait-il la Justice et l’Ethique ?

2- Justice et Ethique dans la philosophie de Platon

2.1 -Platon et la question de la Justice

La question de la Justice est centrale dans l’œuvre de Platon. Elle est liée à sa philosophie politique. C’est à cause de la crise et de la décadence que connaît la cité d’Athènes que Platon va s’engager en politique, non pas en prenant une part active dans la gestion des affaires mais, en proposant une solution au problème politique. La corruption des lois et des mœurs, l’injuste condamnation de son maître Socrate sont donc pour lui l’occasion de proposer une théorie de la Justice.

Chez Platon la Justice n’a aucune référence au respect de la loi comme nous pouvons le penser aujourd’hui. Elle est plus dans le domaine public (politique) que privé. « L’Idée de Justice » se réfère à l’ordre et à l’harmonie sociale. La Justice règne dans la cité quand chacun apporte sa contribution en occupant la place qui lui revient selon sa nature. La justice coïncide avec le principe de la division naturelle des fonctions. Dans la cité, il appartient au philosophe de gouverner. Le philosophe ayant parvenu à la contemplation du monde des Idées et de « l’Idée de Justice » est le seul apte à gouverner la cité. Puisse qu’il connaît la Justice en soi, il peut ordonner la cité selon cette vrai Justice. Ainsi, le philosophe domine le soldat qui à son tour domine les paysans, les artisans et les commerçants. La Justice est donc l’harmonie régnant dans la cité puisse que chaque corps social occupe la place qui naturellement lui revient. Dans la conception platonicienne de la Justice il y a non seulement l’idée d’harmonie, d’ordre mais aussi celle de hiérarchie.

Dans l’âme la Justice « représente l’ordre maintenant à sa place et à sa fonction chacune des forces intérieures »[7]. Chaque faculté occupe sa place. La raison gouverne les désirs ainsi que les autres facultés de l’âme. La subordination de la volonté et des désirs à la raison donne à l’âme l’ordre et l’harmonie intérieure. C’est en cela que consiste sa Justice. Comment Platon concevait-il l’Ethique ?

2.2 La philosophie morale de Platon

L’Ethique platonicienne a un double rapport avec la métaphysique et la politique. Elle se fonde à la fois sur ces deux réalités. En effet, la métaphysique est la condition d’une vie morale authentique. Tant que l’homme demeurera attaché aux choses sensibles, au monde du changement et du devenir, sa vision restera

...

Télécharger au format  txt (35.3 Kb)   pdf (332.8 Kb)   docx (20.1 Kb)  
Voir 23 pages de plus »
Uniquement disponible sur DissertationsEnLigne.com