L'Escalvage Moderne

oités physiquement. On peut voir les conditions déplorables dans lesquelles sont employés certains travailleurs clandestins mais, lorsque les victimes sont des enfants, la situation est encore plus révoltante. Pour les plus jeunes, qui ne sont normalement pas encore en âge de travailler, le danger est aussi d’ordre sanitaire. Ainsi se justifie l’atteinte à la dignité humaine dans cette nouvelle forme d’esclavage. En parlant d’esclavage nouveau me vient à l’idée l’esclavage domestique ; ainsi je vous l’explique dans ce troisième paragraphe.

C’est le Comité contre l’esclavage moderne (CCEM) qui a mis au grand jour le phénomène de l’esclavage domestique en France. 300 cas ont été répertoriés depuis la création du Comité, il y a maintenant huit ans. Encore faut-il noter que ce chiffre correspond aux seules victimes qui ont effectivement porté plainte. Or la grande majorité d’entre elles ne le font pas parce que les faits sont prescrits ou que leur employeur, lorsqu’il est étranger, a quitté la France.

Parmi ces quelques cas un fait divers a fait l’actualité en 2002 : une jeune Togolaise, Affi Géné, a été libérée de ses patrons. Le jeune couple la faisait travailler sans la rémunérer :" Parfois je dormais deux à trois heures par nuit car je devais m'occuper du bébé. Dès six heures du matin, je reprenais le travail." Les conditions de leur exploitation sont malheureusement toujours les mêmes, après qu’on leur a confisqué leurs papiers d’identité – ce qui permet de les « tenir »–, ces femmes travaillent 15 à 18 heures par jour sans être rémunérées ou pour une rémunération dérisoire. Elles sont séquestrées la plupart du temps ou rigoureusement surveillées lors de leurs rares sorties, se nourrissent des restes du repas des employeurs, dorment à même le sol, dans des cagibis… Ces conditions inhumaines s’accompagnent d’un véritable régime de « terroriste » : coups et sévices pleuvent ; les victimes sont souvent violées. Ici, on remarque que le respect de la dignité de l’homme est complètement bafoué.

La traite n’est pas seulement un phénomène à combattre dans les pays économiquement faibles ou politiquement instables. Les mineurs ou les femmes que l’on oblige à se prostituer, à travailler, ou que l’on soumet à un régime de terreur au mépris de leur vie, toutes ces horreurs qu’on ne veut pas voir ou connaître se passent pourtant ici, aujourd’hui, dans notre pays, patrie des droits de l’homme.