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L'infirmier et ses émotions face aux personnes âgées violentes Analyse de situation en stage

Analyse sectorielle : L'infirmier et ses émotions face aux personnes âgées violentes Analyse de situation en stage. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  6 Décembre 2021  •  Analyse sectorielle  •  2 836 Mots (12 Pages)  •  731 Vues

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I- Description de la situation :

La situation se passe durant mon stage de semestre 4 que j’ai effectué au MISAG

( Médecine Interne des Soins Aigus gériatriques ) Cet établissement accueille plus particulièrement des patients en gérontologie, sortant de multiples services ou structures comme l'EHPAD, les urgences ou même le domicile.La structure regroupe plusieurs

professionnels de santé. Il y a 4 ailes et chacune des infirmières travaillent en binôme avec les aide-soignantes. J'étais encadrée quotidiennement par un binôme.

Madame L est une nouvelle patiente de 92 ans que je prends en charge à son entrée, elle arrive des urgences pour un choc septique sur infection urinaire. Monsieur L me paraît être très algique à son arrivée et surtout très anxieuse .Durant ma tournée du soir , les prescriptions des soins de l’interne du service sont arrivées.Je remarque la prescription d’un bladder , je décide alors de demander à l'Infirmière si je peux le réaliser.Elle accepte ,je me dirige donc vers la chambre de la patiente en attendant l’infirmière .Le bladder ayant été réalisé, la patiente était en globe vésicale , sa vessie contenait 680 Cc.L’infirmière m’affirme qu’il va falloir donc sonder Madame B.Je l’observe préparer le matériel et je l’aide à écarter les jambes de madame pour introduire la sonde.

La patiente crie, pleure et se débat tout en agitant ses bras et ses pieds. Elle commence à devenir violente en donnant des coups de pieds , en me griffant moi ainsi que l'infirmière .Je reçois à mon tour 2 claques.La patiente ne se calme pas,elle est agressive et anxieuse, nous décidons d'arrêter le soin.

Cette situation se passant dans un service de médecine m’a fait réfléchir plus amplement sur la place que prend la violence dans les services de soins

II-Phase de Questionnement

- Que peut ressentir l’étudiant infirmier face à la violence d’un patient ?

- Comment gérer la peur face à une situation d’agressivité ou de potentielle agressivité de la part d’un patient en tant qu'étudiant infirmier ?

- Qu’est-ce qui peut, de la part d’un soignant, provoquer ou amplifier un comportement agressif chez un patient ?

-Quels moyens avons-nous pour anticiper un comportement agressif ? Quelle attitude adopter pour être sécurisant (verbal, non-verbal...) ?

- Est-ce que le fait de sentir le soignant déstabilisé a un impact sur la réaction du patient ?

- Comment peut-on gérer nos émotions face à de telles situations ?

III-Analyse :

Qu’est-ce qui peut de la part d’un soignant provoquer ou amplifier un comportement agressif chez un patient ?

Le vécu émotionnel :

Pour les infirmières, la dimension relationnelle reste primordiale lors de la réalisation des soins. Celle-ci est notamment inscrite dans leur rôle propre, par les articles R 4311-1 à R 4311-15 du Code de la santé publique. Par ailleurs il est difficile de déterminer qu'est ce que « la dimension relationnel du soin » même si de prime abord elle peut sembler non indispensable au pronostic vital immédiat du patient. Dans le cas précis où l'on considère que le patient est en mesure de raisonner par lui-même, qu'il est capable de comprendre les soins et d'y coopérer que ce soit dans un contexte de confiance ou par résignation. Pour autant, même chez une personne ayant toutes ses facultés cognitives, l’hospitalisation reste un événement de vie singulier, où les réactions d’adaptation sont fortement sollicitées, favorisant un ressenti de vulnérabilité.

Lorsqu'un individu est hospitalisé, le libre arbitre qu'il possède habituellement est modifié, par le simple fait qu'il va être dans l'obligation de se confier auprès d'étranger sur ses fonctions corporelles. Il doit aussi s'adapter aux règles imposées par la vie hospitalière comme partager son intimité avec un inconnu. C'est l'attitude que vont avoir les soignants envers les patients qui va influencer leur vécu de l'hospitalisation.

Que ça soit d'un point de vue physique comme psychologique, les soins infirmiers sont par définition potentiellement intrusifs. Ne serait-ce que par le fait qu'ils se déroulent dans l'espace intime du patient et peuvent donc générer des douleurs, toucher des parties du corps que l'on ne dévoile pas d'ordinaire ou la réalisation de gestes de la vie quotidienne que le patient exécute seul par habitude.C'est la nature de l'approche relationnelle qui va déterminer les modalités d'organisation et de communication qui seront les plus adaptées. Il faut savoir que selon l'approche les soins peuvent être vécus comme une violence physique et/ou psychique, et d'autant plus lorsqu'il y a un impact sur la cognition et l'état émotionnel qui entraîne des difficultés à comprendre le bénéfice du soin.

C'est l'attitude soignante qui va influencer la capacité de résilience propre à chacun. Dans le but de créer une relation de confiance avec le patient il faut donc avoir une approche multifocale de la personne soignée. Cela repose sur un socle solide de base pour renforcer la résilience par le respect, l’écoute, la bienveillance et l’authenticité. Grâce à cela une relation de confiance peut être fondée et l'on peut ainsi discuter sereinement de sujets intimes.

Lorsqu'un patient rentre à l'hôpital, ses attentes vont concerner plutôt la partie technique du soin , c'est-à -dire le fait de résoudre son problème et après de l'accompagner dans sa maladie.

Mais, au-delà de cette technicité certes indispensable, il attend aussi d’être reconnu dans son individualité, dans ce qu’il vit, compris dans sa complexité émotionnelle, sans être jugé.Il faut aller au-delà de la politesse et de la courtoisie qui reste immuable à la relation de soin. Il faut prendre en compte la communication non verbale du patient qui est très riche et nous fournit un grand nombre d'informations sur son état de santé.

C'est aussi la simple présence et la disponibilité au patient ne prennent pas davantage de temps, mais qui elles, nécessitent un investissement personnel plus important de la part du soignant.

La plupart du temps, le soignant refuse de s'investir au-delà de la courtoisie requise souvent par crainte, méconnaissance ou confusion, pour garder une « juste distance » nécessaire selon lui. Au contraire, cette barrière posée par le soignant ferme la relation de soins, notamment dans tout ce qu’il ne dit pas mais qu’il transmet à son insu dans ses propres attitudes.

C'est par l'analyse et la compréhension de son propre émotionnel que le soignant va pouvoir prendre confiance et créer une relation d'aide basée sur une écoute active du patient.Cette écoute active fait appel à des techniques simples de communication. Elle reconnaît l’être humain dans sa globalité et ne le réduit pas à une simple pathologie. Elle accueille la souffrance dans ses dimensions physique, émotionnelle, cognitive et comportementale.

Il faut autoriser le patient à poser ses craintes, à verbaliser ses douleurs, ses espoirs comme ses renoncements, qui font tout autant partie intégrante d’un soin de qualité que savoir s’autoriser, en tant que soignant, à entendre ces préoccupations, cette douleur, cette espérance, cet abattement, pour déterminer les actions à entreprendre en regard. Ce n'est pas le besoin de réponse qui est attendu par le patient mais le fait de se sentir vraiment écouté et entendu.

Rien que le fait de prendre le temps de se présenter et d'expliquer le soin au patient reste une règle usuelle inscrite dans le cursus d'apprentissage. Malheureusement l,a routine et la mécanique du soin font que souvent on peut négliger cette présentation. Or cela reste un instant de communication privilégié qui permet de recueillir des informations primordiales au bon déroulement du soin et qui pose les fondations de la confiance lorsque le patient ne connaît pas le soignant, qui sonde un état émotionnel à prendre en considération dans la prévention de la douleur induite.L’anxiété majore la douleur et vice versa.Si ce sentiment est négligé, il est impossible de soulager efficacement la douleur, qu’elle soit de fond ou provoquée lors d’un soin. Le développement d’approches non médicamenteuses et l’attention portée aux attitudes relationnelles des soignants comme à la qualité des informations transmises sont ainsi des réflexes à cultiver.

Violence Et agressivité :

A travers mes différentes lectures, j'ai remarqué l'importance de faire la différence entre violence, agression et agressivité. D'après Bernard E. Gbézo "l'agression correspond à un comportement physique ou verbal dont le but premier est de nuire à autrui, physiquement ou psychiquement. Elle relève plus de l'action violente, inattendue et hors de proportion avec l'événement déclencheur."C'est

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