L’Intervention Sociale d’Intérêt Collectif, Cristina de Robertis
Fiche de lecture : L’Intervention Sociale d’Intérêt Collectif, Cristina de Robertis. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar alicegr • 18 Mai 2016 • Fiche de lecture • 1 830 Mots (8 Pages) • 1 549 Vues
Fiche de lecture
L’Intervention Sociale d’Intérêt Collectif
Cristina de Robertis, Marcelle Orsoni, Henri Pascal, Micheline Romagnan, L’intervention sociale d’intérêt collectif de la personne au territoire, Rennes, Presses de l’EHESP, 2008.
I/ Résumé
L’intervention sociale d’intérêt collectif de la personne au territoire est un ouvrage de réflexion et de méthodologie sur l’ISIC, considérée comme intrinsèque au travail social.
Les auteurs abordent dans ce texte de référence l’évolution historique de l’intervention sociale d’intérêt collectif, ainsi que ses répercussions sur le travail social et la pratique professionnelle de chacun.
Cristina de Robertis est diplômée assistant de service social de l’école de Montevideo, Uruguay. Elle arrive en France en 1967, devient superviseur, enseigne la méthodologie de l’intervention en travail social et occupe le poste de directrice de l’Ecole de service social de la Croix Rouge française de Toulon.
Elle écrit de nombreux ouvrages sur le travail social, proposant toujours une réflexion riche et détaillée, comme Le Contrat en travail social ou La Déontologie des assistants de service social ou encore Méthodologie de l’intervention en travail social.
Henri Pascal est sociologue et chercheur. Il travaille en particulier sur l’histoire du travail social et dispense également des cours dans plusieurs centres de formation.
Marcelle Orsoni et Micheline Romagnan sont toutes deux assistantes de service social et responsables de formation sociale dans des centres de formation.
L’Intervention sociale d’intérêt collectif est divisé en deux parties, dans lesquelles les auteurs développent leur conception de l’intervention sociale d’intérêt collectif et toutes les étapes qui la constituent.
Dans une première partie, intitulée « Comprendre l’intervention sociale d’intérêt collectif », les auteurs vont tout d’abord reprendre l’évolution historique de l’ISIC et expliquent comment une méthodologie a peu à peu été élaborée, rappelant des dates clefs comme la création de la première résidence sociale en 1896 ; la Vème Conférence internationale de Service Social du 23 au 28 juillet 1950 ; la réforme du diplôme d’Assistant de Service Social en 1962 ou encore le rapport du CSTS de 1996 qui utilise pour le première fois le terme d’ « Intervention sociale d’intérêt collectif ».
Les auteurs vont ensuite proposer une approche théorique de l’ISIC, expliquant que celle-ci doit proposer une « vision éthique de la personne », qui doit être approchée dans sa vision « philosophique et sociopolitique ». Ce chapitre abordera également les différentes dynamiques (personnelle, interne, externe) en jeu dans l’intervention sociale, les outils théoriques (la grille de lecture de la réalité sociale, les outils d’analyse de l’action (l’entraide, l’aide mutuelle, l’empowerment et la participation) et les concepts relevant de la philosophie de l’action.
Le chapitre suivant est consacré au positionnement professionnel, thème incontournable de l’intervention en travail social. Le positionnement professionnel dans le cadre de l’ISIC est complexe, car les injonctions des directions de réaliser des actions collectives ne sont pas toujours en accord avec les de moyens des travailleurs sociaux (« accroissement des tâches administratives (…), postes vacants, départs non remplacés… »). Les auteurs vont alors proposer différentes manières de se positionner en tant que professionnel du travail social.
Dans une deuxième partie intitulée « Agir pour changer », les auteurs établissent une vraie méthodologie de l’ISIC, et ce, notamment, au travers de trois situations concrètes.
Sont distingués quatre types d’ISIC : « : les réunions ponctuelles centrées sur une activité proposée », les « groupes centrés sur le développement personnel des membres de la dynamique interne, » les « groupes centrés sur le développement personnel et social, la dynamique interne et la dynamique externe » et les « interventions en vue d’une dynamique territoriale et de l’amélioration du cadre de vie ».
Les auteurs décrivent ensuite plus précisément les quatre étapes de l’ISIC : la « phase exploratoire », la « phase de structuration du groupe », la « phase de construction des dynamiques externe et territoriale » et la « phase de clôture et d’évaluation de l’intervention ».
Enfin, dans le dernier chapitre intitulé « évaluer le chemin parcouru », les auteurs proposent une méthode d’évaluation, très importante pour faire un bilan de ce qui a été réalisé.
Dans cet ouvrage, les auteurs définissent donc ce qu’est l’intervention sociale d’intérêt collectif, son évolution au cours de l’histoire et en décrivent les différentes étapes. Ils établissent une réelle méthodologie de l’intervention sociale d’intérêt collectif et réalisent ainsi un ouvrage incontournable de l’intervention en travail social, tant pour les professionnels que pour les étudiants.
II/ L’impact des apports théoriques sur la pratique professionnelle
J’effectue mon stage de deuxième année au sein de l’Association Bernard et Philippe Lafay. Cette association gère quatre établissements : deux Centres d’Activité de Jour (CAJ), un Externat Médico-Professionnel (EMPRO) et un Externat Médico-Pédagogique.
Dans le cadre de la validation de mon diplôme, j’ai choisi de mettre en place durant ce stage de six mois une ISIC (l’ISAP étant moins adaptée, car l’assistante de service social ne rencontre que très rarement et ponctuellement les usagers). C’est donc avec beaucoup d’intérêt que j’ai abordé cet ouvrage, car la notion d’ISIC me semblait vague et vaste, et je ne savais pas réellement par où commencer.
Le premier chapitre, « Histoire : Des habits neufs pour des pratiques anciennes », m’a paru très intéressant et semble indispensable pour comprendre le travail social et les différents types d’intervention. En revanche, notamment parce que nous avions déjà eu des cours complets sur l’histoire du travail social, ce n’est pas celui qui m’a le plus interpellé.
Tout d’abord, l’ambivalence entre les injonctions de mettre en place des ISIC et le manque de moyens et de temps qu’ont les travailleurs sociaux a fait écho à ce que j’ai pu observer lors de mon premier stage.
Au premier abord et avec un regard naïf, j’ai eu l’impression que les travailleurs sociaux de la Permanence Sociale d’Accueil étaient satisfaits de la manière dont leur travail était organisé et ne souhaitaient pas mettre d’autres types d’interventions en place, malgré les demandes fréquentes de la direction. Pourtant, au fur et à mesure, je me suis aperçue que cela ne dépendaient pas d’eux.
En effet, les travailleurs sociaux de la PSA reçoivent en entretien toute la journée, et n’ont que deux demi-journées de « travail administratif » par semaine. Le reste du temps, ils sont continuellement en entretien, et n’ont donc que peu de temps pour prendre du recul et envisager leur implication professionnelle.
Lors des réunions, la direction de la PSA (ainsi, à plus grande échelle, que le Centre d’Action Sociale de la Ville de Paris) met l’accent sur l’importance des actions collectives et la nécessité de penser le travail social autrement que par des entretiens individuels.
Or, lorsque j’ai discuté avec les travailleurs sociaux de la PSA, il est clair que ceux-ci n’ont pas le temps d’organiser des ISIC autres que celles qui sont imposées par les pouvoirs publics (concernant le RSA). La charge de travail administratif est en effet de plus en plus importante, les personnes reçues sont de plus en plus dans la précarité en raison de la situation économique et sociale actuelle : les TS consacrent donc tout leur temps au suivi individuel, même si certains souhaiteraient organiser des ISIC. On peut d’ailleurs percevoir, pour toutes ses raisons, un réel épuisement des travailleurs sociaux, comme le dénoncent les auteurs de L’intervention sociale d’intérêt collectif de la personne au territoire.
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