DissertationsEnLigne.com - Dissertations gratuites, mémoires, discours et notes de recherche
Recherche

Les Interdépendances d'Une Économie Monétaire

Recherche de Documents : Les Interdépendances d'Une Économie Monétaire. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires
Page 1 sur 40

, ni « surproduction » de biens. Nous verrons précisément dans le chapitre suivant que le non ajustement des prix et des salaires peut conduire en revanche à de telles situations.

1

1.1

La production et les échanges

La mesure de la production : le Produit Intérieur Brut (PIB)

Comment mesurer la production globale d’une économie ? Puisque cette production est constituée de biens hétérogènes, elle ne peut être mesurée qu’en unités monétaires, ce qui suppose de définir de façon spécifique la notion de quantité. Dans l’ensemble de ce cours, lorsque nous parlerons de production, il s’agira toujours implicitement du Produit Intérieur Brut que nous allons définir plus loin. a) Prix et quantité (volume) Dans le cas d’un bien élémentaire, la quantité produite et son prix peuvent être définis sans difficulté et leur évolution suivie au cours du temps. La valeur monétaire est le produit de la quantité par le prix unitaire : Valeur monétaire (pt Qt ) = Quantité (Qt ) × prix (pt ) Notons Qt = 1 dQt 1 dpt ◦ le taux de croissance des quantités et pt = le taux de Qt dt pt dt croissance du prix (ou taux d’inflation), le taux de croissance de la production en

◦ ◦ ◦ ◦ ◦ ◦

valeur est la somme de ces deux taux (pt Qt ) = Qt + pt . Croissance en valeur (pQ) = Croissance en quantité Q + Inflation p Comment, dans le cas d’un ensemble de biens, différencier, dans l’évolution de la production en valeur monétaire, celle qui résulte de l’évolution des quantités et celle qui résulte de l’évolution des prix ? La méthode retenue consiste à pondérer les quantités et les prix élémentaires par leur poids dans la valeur globale. Notons en effet Qi t la quantité de biens i produite dans l’année t et pi son prix. La valeur (monétaire) t globale du PIB est la somme des valeurs monétaires : Valeur monétaire globale : V =

i ◦

pi Q i t t

La production et les échanges

15

En différenciant cette expression, on obtient la relation suivante pour la croissance en valeur : Taux de croissance en valeur : V =

i ◦

αi Qi + t t

i

αi pi avec αi = t t t

i

pi Qi t t pi Q i t t

En définissant le taux de croissance en volume et le taux d’inflation comme les moyennes pondérées des taux de croissance et d’inflation élémentaires : Q=

i ◦

αi Qi et p = t t

i

αi pi t t

on retrouve la décomposition précédente de la croissance en volume et prix : Croissance en valeur V = Croissance en volume Q + Inflation p Le graphique 1 présente cette décomposition en volume et prix de la croissance du PIB en valeur pour la France. Dans les années soixante, la croissance en volume fluctuait autour de 5% et l’inflation était pratiquement du même ordre de grandeur. Avec les chocs pétroliers de 1973 et 1979, l’inflation a dépassé 10% alors que la croissance en volume ralentissait. Depuis la fin des années 1980 l’inflation est proche de 2% et la croissance en volume comprise entre 2 et 3% en moyenne. Graphique 1 : Décomposition de la croissance du PIB : valeur, volume et prix (inflation).

16 14 12 10 8 6 4 2

Croissance en valeur Inflation

Croissance en volume

0 -2 61 63 65 67 69 71 73 75 77 79 81 83 85 87 89 91 93 95 97 99 01

Dans la suite de ce cours, nous assimilerons le PIB a un bien élémentaire en notant Q le volume (ou quantité), p le prix du PIB et (p Q) le PIB en valeur.

16

Chapitre 1. Les interdépendances d’une économie monétaire

b) La valeur ajoutée et le Produit Intérieur Brut Pour mesurer la production globale d’une économie, il faut également éliminer les biens qui servent à la production des autres biens (consommations intermédiaires). Lorsque nous considérerons la production nationale dans ce cours, ce sera toujours le Produit Intérieur Brut (PIB) c’est-à-dire la production totale diminuée des consommations intermédiaires (appelée encore valeur ajoutée). En 2002, le PIB en France s’élevait à 1 520 milliards d’euros. On distingue en outre le PIB marchand qui mesure la production effectivement vendue sur les marchés et le PIB non marchand qui est la valeur attribuée à la production de services des administrations (généralement mesurée par les coûts de production). c) La produ économiques La croissance économique est un phénomène récent à l’échelle historique. Entre le XVe et le début du XIXe siècle, la croissance du PIB par habitant ne dépassait guère 0,2% par an dans les pays actuellement industrialisés. Elle a commencé à s’accélérer avec la révolution industrielle apparue en Angleterre à la fin du XVIIIe siècle. De 1820 jusqu’à 1870, seuls le Royaume-Uni et les États-Unis connaissaient une croissance du PIB par habitant supérieure à 1% par an (voir tableau 1). À partir de 1870, la croissance économique s’est généralisée à l’ensemble des pays aujourd’hui industrialisés (Europe, Japon, États-Unis) à des rythmes qui ne dépassaient pas toutefois 1,5% par an en moyenne jusqu’à la seconde guerre mondiale. Dans les trente années qui suivirent la seconde guerre mondiale, les pays d’Europe continentale et plus encore le Japon connurent une croissance exceptionnellement forte (on a parlé des trente glorieuses pour qualifier cette période) : entre 4 et 5% en Europe, 8% au Japon. Au cours de cette période, les pays d’Europe continentale (Italie, France, Allemagne) et le Japon ont non seulement comblé leur retard de croissance dû à la crise des années trente et à la guerre (voir le graphique 2 présentant la croissance du PIB français), mais ils se sont également fortement rapprochés du niveau de développement américain.

Tab. 1 : Croissance annuelle du PIB / habitant (en %). 1820-1870 1,5 0,8 0,7 1,2 0,4 0,1 1870-1913 1,8 1,3 1,6 1,0 1,3 1,4 1913-1950 1,6 1,1 0,7 0,8 0,8 0,9 1950-1973 2,2 4,0 4,9 2,5 5,0 8,0 1973-1989 1,6 1,8 2,1 1,8 2,6 3,1

États-Unis France Allemagne Royaume-Uni Italie Japon

Source : Maddison (1991)

La production et les échanges

17

Graphique 2 : Évolution du PIB français depuis 1820.

Source : Maddison (1991). La croissance économique n’est pas un phénomène continu. Si elle a été relativement régulière en France au cours des trente années de croissance forte de l’aprèsguerre, elle a toujours présenté un caractère cyclique aux États-Unis. Depuis le ralentissement de la croissance qui suivit chacun des chocs pétrolier, la croissance française, comme celle des autres pays européens, est non seulement devenue plus faible, mais elle présente un caractère cyclique assez fortement marqué. Depuis de nombreuses années, le cycle économique en France est en effet très fortement lié au cycle européen comme le montre le graphique 3 qui présente la croissance française et celle de l’Europe des quinze en glissement annuel à partir de données trimestrielles. Le glissement annuel est la croissance moyenne sur quatre trimestres consécutifs (c’est la variation relative du PIB du trimestre en cours (t) par rapport au même trimestre de l’année précédente (t − 4)). Le graphique 3 fait nettement apparaître quatre périodes de croissance négative – récessions – qui n’apparaissent pas toujours aussi nettement sur les taux de croissance en moyenne annuelle : les 2 chocs pétroliers de 1974-1975 et 1979-1980, la récession de 1993 qui a été très marquée en France comme en Europe, et l’année 2003 où la croissance en rythme annuel a été négative du milieu de l’année 2002 au milieu de l’année 2003, alors qu’elle restait légèrement positive en Europe.

18

Chapitre 1. Les interdépendances d’une économie monétaire

Graphique 3 : Croissance du PIB en France et en Europe (Données trimestrielles, Glissement annuel t/(t − 4)).

t/t-4

7

Europe des 15

6 5

France

...

Télécharger au format  txt (62.1 Kb)   pdf (524.6 Kb)   docx (34 Kb)  
Voir 39 pages de plus »
Uniquement disponible sur DissertationsEnLigne.com