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Mythe Et Politique

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it qui ne repose sur rien de réel ou encore une vision déformée de la réalité. Pour les anthropologues et les historiens, le mythe doit être considéré comme un récit qui se réfère uniquement au passé mais qui conserve dans le présent une valeur éminente explicative dans la mesure où il éclaire et justifie certaines péripéties du destin de l’homme ou certaines formes d’organisations sociales.

 Avec le temps on voit que la politique tend à de plus en plus se rationnaliser et qu’elle ne peut donc pas reposer sur des croyances de transcendances divines ou péripéties légendaires.

• Grèce antique : la politique est une science qui cherche à imaginer le régime idéal.

• Moyen Age : la politique est réservée aux princes de haut rang et est constituée de leurs intérêts particuliers.

• Machiavel (1469-1527) : comment accroître l'influence et le pouvoir des clans en place.

• XVIIe siècle : dans les Etats modernes, la politique du "prince" se fait théoriquement dans l'intérêt du pays.

• XVIIIe siècle : le monarque perd le monopole de l'autorité, tandis que la politique se généralise à l'ensemble des affaires publiques.

• La Révolution française : l'action politique s'accomplit au nom de la nation.

• XIX siècle : introduction des partis politiques, fin du droit héréditaire et démocratisation des institutions.

 La mythologie a pour souci de rendre intelligible le réel mais de façon tellement imagée qu’elle tend parfois à perdre sa crédibilité quand il s’agit de la confronter à la raison. La raison va permettre d’appuyer le droit naturel qui sera à l’origine de la construction politique d’un état. En effet le droit naturel ou idéal dépend de la nature même de l’homme, de sa conscience morale. Le droit naturel peut s’opposer aux lois établies par la société et qui forment le droit positif. Il faut donc savoir interpréter le mythe avant de lui laisser une place auprès de la politique.

EXEMPLE : Aristote veut dire que la vérité mythique ne cherche pas à se fonder en se soumettant à l’épreuve de la communication universelle. Elle n’est pas discutée, questionnée, elle ne s’expose pas dans le langage de la raison, elle ne vaut que pour ceux qui y croient et demeure en tant que telle étrangère à la législation de la raison universelle. Les mythes sont des récits immémoriaux, transmis aux hommes par ceux qui dans la cité font l’autorité. Et ces derniers font l’autorité parce qu’ils apparaissent comme les gardiens d’une révélation primordiale, d’une tradition sacrés.

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Questionner c’est donc sortir du mythe. Or la politique se doit être questionnée pour sans cesse être améliorée.

Ainsi, nous avons souvent l'impression que le mythe et la politique sont deux choses bien distinctes; l'un étant lié à l'imaginaire et l'autre à la réalité sociale. En effet, les mythes sont des légendes qui racontent l’histoire de personnages divins et hors du temps alors que la politique se construit sur des phénomènes historiques qui mettent en jeu des personnes participant à l’établissement d’une structure sociale et se préoccupant des affaires publiques.

Cependant le mythe dégage de façon implicite une morale propre à chaque civilisation et à travers le temps nous remarquons que l’évolution de la politique s’en inspire. Elle ne retient que le côté purement pédagogique et symbolique pour inventer des nouveaux concepts qui maintiendront le bien-fondé d’une société.

II ° Le mythe peut inspirer la politique dans ses vertus pratiques

 En ce qui concerne le mythe, il existe un dérivé : il peut également s’agir d’une représentation idéalisée de l’état de l’humanité : on parle alors d’utopie. Dans le langage courant une « utopique" est une construction purement imaginaire dont la réalisation est, a priori, hors de notre portée. Or, paradoxalement, les auteurs qui ont créé le mot avaient plutôt pour ambition d’explorer puis d'élargir le champ du possible. Certes, l'utopie se caractérise par un recours à la fiction, par un artifice littéraire qui consiste à décrire une société idéale dans une géographie imaginaire, souvent dans le cadre d'un récit de voyage purement romanesque. Mais imaginaire ou fictif ne veut pas dire impossible. Les utopies relevant de la littérature politique, du XVIe au XVIIIe siècle, participent à une critique de l'ordre existant et à une volonté de le réformer en profondeur. Le recours à la fiction est un procédé qui permet de prendre ses distances par rapport au présent pour mieux le relativiser et de décrire, d'une manière aussi concrète que possible, ce qui pourrait être.

EXEMPLE : La structure même de l’Utopie de Thomas More manifeste cette volonté de dénonciation. La première partie du livre est une critique de l’organisation politique et religieux du régime monarchique. La seconde partie est la description d’une vie idéale sur l’île d’Utopie.

 Les philosophes de l’époque post-mythique utilisent le mythe comme une mise en scène allégorique afin de faire percevoir leur propos d’une manière concrète.

EXEMPLE : A partir d'une définition de la justice, Platon dans La République tente de déterminer ce que serait le gouvernement idéal. Il distingue trois classes de citoyens et analyse les différents types de régimes politiques. Pour se rapprocher du gouvernement idéal, la cité devrait se doter d'un philosophe-roi.

EXEMPLE : La réflexion de Rousseau sur le mythe du bon sauvage et son passage à l’état civil va fortement influencer le politique de la Révolution Française et ses idées avancées dans le Contrat Social (1762) seront reprise dans la DDHC de 1789. Il imagine un âge antérieur à la civilisation (expérience temporellement inconnue, exactement comme les mythes), il s’agit donc d’une hypothèse de travail qui lui permet une conception particulière de l’homme afin de déboucher sur une vision politique qui est celle du privilège de la liberté et condamne ainsi toute politique d’ordre totalitaire qui est implicitement avancées dans Le Léviathan.

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Nous venons de voir que des dérivés du mythe tels que des allégories ou des utopies peuvent réellement influencer sur l’émergence d’idées fusionnant avec l’évolution de la politique. Cependant, certains mythes ont nettement révolutionnées des politiques antiques et qui grâce à eux se sont concrètement affirmés depuis des décennies.

II ° Certains mythes sont fondamentalement fondateurs de toute une civilisation

Ainsi donc, mythe et politique semblent à première vue à dissocier. Pourtant on constate bien souvent que les mythes sont d'ordre politique, c’est à dire qu'ils expliquent par des faits extraordinaires la naissance d'une cité.

 On peut voir que des régimes politiques forts ont souvent des mythes à leur origine :

EXEMPLE : Amulius (roi légendaire d’Albe : cités d’Italie), qui craint pour son trône force sa nièce Rhréa Silvia à rester vierge, mais celle-ci tombe enceinte du Dieu Mars et met au monde deux jumeaux. Amulius place les petits dans un berceau et les jette dans le Tibre où ils survivront miraculeusement, seront sauvés puis élevés par une louve. Plus tard, ils sont adoptés par un couple de bergers. Devenus adultes, ils décident d’aller fonder leur propre cité à l’endroit même où ils avaient été abandonnés. Une dispute éclate alors entre les deux frères pour savoir lequel d'entre eux donnerait son nom à la ville nouvelle. Ils s'en remettent aux auspices. Remus, le premier, voit six vautours mais Romulus en aperçoit douze.

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