Politiques de croissance
Cours : Politiques de croissance. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar H123 • 22 Novembre 2023 • Cours • 3 166 Mots (13 Pages) • 163 Vues
Politiques de croissance.
En 1913, le PIB de l’Argentine était supérieur de 70% à celui de l’Espagne. Au sortir de la 2 eme guerre mondiale, le PIB du Ghana était supérieur de 50% à celui de la Corée du Sud mais en 2000, le PIB / habitant Espagnol était 50% supérieur à celui de l’Argentine et celui de la Corée du Sud est 10 fois supérieur à celui du Ghana alors que désormais le PIB/ habitant de l’Irlande est égal à celui de l ‘Italie alors qu’en 1970 il lui était inférieur de 60%…
Susciter la croissance, l’entretenir ou bien l’accélérer est l’un des principaux enjeux de la politique économique dans une perspective de long terme. Dans une perspective plus large, la quête des déterminants de la croissance est un enjeu essentiel des choix des gouvernements. Cela questionne également les éléments favorables à la croissance économique des pays, de savoir si les économies moins développées rattrapent à terme ou peuvent rattraper leur retard. Il n’existe pas un modèle type de croissance même si des éléments constants expliquent en grande partie le décollage économique . Pendant longtemps, on a pu penser que le rôle majeur de l’ accumulation du capital productif ( les machines ) et de ses effets sur le revenu des habitants en fonction des comportements d’épargne et d’investissement éducatif suffisait à définir les éléments clés de la croissance de long terme. Cependant , depuis plus de 30 ans, on constate que ce modèle explicatif ne parvient à expliquer qu’une partie de la croissance à long terme du PIB/habitant . En effet, on constate que d’autres éléments longtemps ignorés viennent se greffer ( croissance endogène, innovations ) ainsi que des déterminants plus profonds ( les institutions économique et politiques ) qui apparaissent jouer une place majeure dans la création de richesses .
Tout d’abord, il faut se poser la question de la mesure de la croissance et du développement. On mesure traditionnellement la richesse produite d’un pays à l’aide du PIB ( norme comptable ) qui est la somme des valeurs ajoutées des entreprises résidentes sur une période déterminée , ici une année. Le terme de croissance fait référence à l’élévation du PIB par tête au cours du temps. Le PIB présente cependant des limites, ainsi il n’appréhende pas les externalités ( conséquences ) positives ou négatives liées au processus productif. On comptabilise la valeurs ajoutée des industries polluantes mais pas les dommages occasionnés. Au contraire, on comptera positivement les dépenses engagées pour remédier aux problèmes.. De même, le PIB par habitant ne tient pas compte des composantes essentielles du bien-être telles que l’espérance de vie, les loisirs ainsi que les bienfaits apportés par une vie sociale apaisée ( exemple : le tissu associatif ). Le PIB reste avant tout un indicateur quantitatif qui a ses erreurs mais aussi ses qualités. Ainsi, il n’indique en rien le niveau des inégalités à l’intérieur d’un pays et la répartition de la richesse qui s’y opère mais il indique toutefois une élévation du niveau de vie d’un pays si celle-ci dure dans le temps . Il est nécessaire de parler en décennies pour qu’une nation puisse véritablement se transformer sur le fond et suivre une croissance de long terme. La croissance influe sur les inégalités ( en bien ou en mal ) et les inégalités rétroagissent sur la croissance. Mais cela ne doit pas faire oublier l’amélioration du bien être apportée par le progrès technique et le développement joue un rôle déterminant dans l’évolution des revenus et dans la richesse économique d’un pays.
Certains pays et certaines zones restent à la traine de la croissance mondiale : les 5 pays les plus pauvres sont tous en Afrique Subsaharienne ( Burundi, Liberia, Niger…) La mondialisation a redistribué les cartes au niveau international et a permis l’apparition de nouveaux pays ( pays émergents ), voire de futures puissances en devenir ( Inde ) . On parle alors de convergence.
La Chine reste un cas d’école d’un pays d’une grande pauvreté à la mort de Mao ( 1976 ) qui en 40 ans arrive à rivaliser sur tous les points avec les pays de Nord. En 1960, le PIB/habitant était de 89 Dollars , en 2015 il était de 7600 dollars … Elle a connu une croissance de 9,6% par an pendant plus de 30 ans, et ce dès 1979.
On a assisté depuis de la deuxième partie du XX -ème siècle à plusieurs vagues de convergences vers le PIB / habitant des USA et des pays occidentaux. L’Europe de l’Ouest en a d’abord profité, puis le Japon (1er pays asiatique industrialisé ) , les Nouveaux pays industrialisés d’Asie ( Singapour, Corée du sud, Taiwan…) . On peut dire qu’il n’existe pas de fatalité au développement mais que celui-ci est le résultat de ruptures économiques, sociales , démographiques et culturelles. La croissance rapide du revenu par habitant est un phénomène récent au niveau de la planète. L’apparition et l’expansion d’une « économie monde » européenne ( selon Fernand Braudel ) est le résultat cumulé d’innovations majeures ( machines à vapeur, chemin de fer…) , de nouvelles formes d’organisation du travail ( division du travail, exemple dans les manufactures Anglaises de 18eme siècle ), de transformations sociales ( urbanisation poussée ) et de la poussée culturelle d’une nouvelle classe montante ( la bourgeoisie ) liée à une transformation des valeurs de progrès et de profit ( le rôle joué par le Protestantisme, voir M.Weber ) intégrée par la société comme une norme comportementale lié à la puissance du Droit et de la Démocratie.
I / Les enjeux autour de la croissance.
On peut distinguer 4 facteurs principaux de la croissance à long terme du PIB par tête.
- le progrès technique
- l’accumulation du capital productif ( infrastructures et machines )
- l’amélioration du savoir-faire, du niveau d’éducation
- l’intégration croissante des nations par le commerce et les échanges.
1 / La connaissance technologique ou progrès technique est un facteur essentiel de la croissance car il est un déterminant central de la productivité.
On pourrait le définir comme : l’amélioration des connaissances issues de l’expérience ou de la recherche permettant de produire autrement, soit de produire autre chose ( passage de la cassette VHS au CD ) , soit d’améliorer la performance des produits existants ( les ordinateurs vont plus vite et font plus qu’il y a 5 ans ). Il y a une centaine d’années, la plupart des Européens et des Américains du Nord travaillaient à la ferme car la technologie agricole, qui nourrissait la population ,était gourmande en travail humain. Aujourd’hui une part très faible de la population active travaille dans le secteur agricole ( dit primaire ) : 5% pour la France qui reste un grand pays agricole de par sa superficie et son climat ( plus grand pays de L’Europe Occidentale ) . Ce changement technologique continu a libéré du travail pour produire d’autres biens / services. Le progrès technique prend des formes variées.
Certaines technologies sont de la connaissance commune : Une fois utilisée par une personne, tous peuvent se l’approprier par la suite . Ainsi une fois que Ford a introduit les lignes d’assemblages dans ses usines aux USA, d’autres constructeurs ont pu rapidement faire de même et pas seulement dans l’industrie automobile.
Certaines technologies sont dites propriétaires car connues uniquement des firmes qui les ont produites ( Coca cola ).
D’autres technologies sont dites de court terme via un brevet qui leur accorde un droit temporaire ( 20 ans ) d’usage . On peut assimiler le brevet à une exclusivité de production ou d’utilisation ( exemple : un médicament ) .
Le progrès technique permet d’améliorer la qualité du capital physique et du capital humain. Ainsi pour une quantité donnée de capital et de travail, la productivité moyenne de ces derniers augmente grâce au progrès technique et la productivité moyenne des facteurs de production .
2 / L’accumulation du capital productif .
Le stock d’équipement et les bâtiments qui sont utilisés pour produire des biens et des services sont appelés le capital physique ou simplement le capital productif. Une caractéristique essentielle du capital est qu’il s’agit d’un facteur de production qui a été produit. Cela signifie que le capital est un intrant dans le processus de production alors qu’il a été lui-même le produit d’un processus de production. Cette accumulation du capital est le fruit de l’investissement productif , ce que l’on nomme la FBCF ( Formation brute de capital fixe ) issue des entreprises. Les firmes n’investissent pas à seule fin d’employer leur épargne mais bien pour faire du profit. C’est la rentabilité du capital qui est le moteur de l’investissement . On peut assimiler le capital à un stock qui se déprécie au fur et à mesure du temps. L’exemple des machines / ordinateurs est révélateur de cet état de fait. Afin de remédier à ce travers, il apparait nécessaire aux entreprises d’investir ou du moins de se projeter dans le futur vers un renouvellement du capital de l’entreprise afin de maintenir celui ci à niveau. Une firme qui n’investirait pas se verrait très rapidement dépasser au niveau technique comme au niveau productif. On parle d’ailleurs d’obsolescence du capital productif. Si l’on globalise cette idée, il en est de même au niveau d’une nation . En effet, un pays qui verrait son taux d’investissement national ( à la fois privé et et ou public ) stagner voire régresser se verrait en grand danger à terme au niveau de son économie, surtout dans une logique de mondialisation où la compétitivité est essentielle désormais aux échanges internationaux. Le taux d’investissement en France en 2019 atteignait ainsi 24 % , ce qui représente la part de l’investissement ( FBCF ) sur la Valeur ajoutée.
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