Présentation d’un Accompagnement Social Individuel
Rapport de stage : Présentation d’un Accompagnement Social Individuel. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar Elena Ciobanu • 21 Mai 2021 • Rapport de stage • 4 190 Mots (17 Pages) • 1 906 Vues
CIOBANU Elena Institut Social de Lille |
Présentation d’un Accompagnement Social Individuel
(ASI)
Réalisé dans le cadre de la 2ème année de formation
Stage du 14 Septembre 2020 au 27 Novembre 2020
La situation présentée est issue de mon stage de deuxième année réalisé au sein d’une association qui a pour vocation de venir en aide aux hommes, femmes et enfants qui sont sans logement, sans travail, sans lien social.
Le choix de cette situation peut s’expliquer, outre le fait que j’ai pu être assez autonome dans l’accompagnement des personnes, par la diversité des démarches à accomplir et du réseau des partenaires déjà existant autour d’elle. J’ai pu développer des compétences en termes de médiation auprès du public et des institutions mais également une capacité d’adaptation grâce à la confrontation aux réalités du terrain (travail effectué en bidonville).
Il s’agit d’un accompagnement social individuel dont l’origine était lié à l’attribution d’une aide financière à une famille. L’accompagnement a duré un mois au cours duquel nous avons réalisé 3 entretiens physiques lors de visites à domicile, un accompagnement physique à l’UTPAS du secteur et des échanges verbaux lors de passages sur le bidonville. Au départ en binôme avec le référent de stage puis en autonomie je me suis sentie soutenue par nos échanges et le regard croisé que nous portions sur la situation.
Dans le respect du secret professionnel, auquel je suis soumise en tant qu’assistante de service social en formation, les noms, les dates de naissance et les lieux mentionnés dans cet écrit seront fictifs.
Contexte de l’intervention
Contexte institutionnel et missions de l’assistante de service social
L’association est issue de la Loi 1901 et reconnue d’utilité publique par l’État. Elle mène une mission d’accompagnement global (social, éducatif et en santé ) ainsi qu’une mission de veille sociale. Elle intervient auprès des publics spécifiques migrants, vivant en bidonvilles (terrains d’occupation spontanée ou terrains stabilisés), squats et Sites Aménagés et Gérés (SAG) sur le territoire de la métropole lilloise. La finalité étant d’assurer une présence sociale régulière sur les lieux de vie des familles afin d’accompagner les personnes vers l’accès aux droits et de les soutenir dans la réponse à leurs demandes et besoins.
Une permanence administrative et sociale a ainsi lieu sans rendez-vous chaque mardi matin dans des bureaux clairement identifiés par les familles et les partenaires, alors que les permanences d’insertion professionnelle se déroulent le mardi après-midi. Celle-ci permet aux familles de venir échanger sur leurs situations, leurs difficultés dans un cadre plus confidentiel que le terrain et avec une écoute plus active dans un lieu prévu à cet effet.
La structure est co-financée par le Fonds Social Européen dans le cadre du programme opérationnel national « Emploi et Inclusion » 2014-2020. Cependant, les postes santé sont financés par l’Agence Régionale de Santé (ARS) dans le cadre d’un Contrat pluriannuel d'objectifs et de moyens (CPOM).
Le service étant composé d’une trentaine de salariés dont trois équipes, trois chefs de service, des assistant(e)s de service social, des éducateur(e)s spécialisés, des conseiller(e)s en insertion professionnelle, deux infirmières, un jeune en service civique, un interprète et un agent d’administration.
Sur le temps de la période hivernale, cette équipe permanente est renforcée par des travailleurs sociaux (4 postes) dont la mission est de répondre aux besoins les plus urgents, d’assurer la mise à l’abri des familles et la consolidation de l’habitat.
L’association à continuer d’être sur le terrain malgré la crise liée à l’épidémie du COVID-19 et à adapter ses modalités de travail en assurant la continuité des parcours des personnes accompagnées.
Les missions de l’assistante de service social relèvent donc de la polyvalence :
- L’accueil, l’évaluation, l’information et l’orientation ;
- L’accès aux droits ;
- La lutte contre la pauvreté, les exclusions et l’insertion sociale et professionnelle ;
- La protection de l’enfance en danger et des personnes vulnérables notamment à travers l’évaluation des informations préoccupantes.
Secteur d’intervention
Le territoire recouvert par l’association est constitué de la métropole lilloise dans laquelle elle se situe et compte 1 146 320 habitants (source : INSEE - 2017). L’association couvre ainsi les terrains « illicites » (les bidonvilles) où les familles vivent en cabane, en caravane ou encore en tente. Les squats de maisons abandonnées sont également des lieux dans lesquels l’association est amenée à intervenir. Le travail se concentre donc dans les quartiers où se situent les terrains, sur lesquels vivent les familles. Les terrains sont dispersés sur l’ensemble de la métropole lilloise.
On compte 56 lieux de vie environ, sur 14 communes différentes, soit 28 terrains et 28 squats. Il s’agit d’environ 1100 personnes présentes sur la métropole lilloise.
Le public est originaire de Roumanie 85 %, Bulgarie 4,9 %, Bosnie-Herzégovine 3,9 % , Croatie 1 %, Slovaquie 0,7 %, Ukraine 0,7 %, Algérie 0,7 %, Kosovo 0,35 %, Serbie 0,35 %, Belgique 0,35 % et Biélorussie 0,35 % (selon le rapport d’activité 2019 – Observatoire et Veille sociale de l’association).
Chaque travailleur social travaille seul ou en binôme sur un secteur défini qui correspond généralement à un ou plusieurs quartiers de la ville.
Le quartier où j’ai été affecté pour mon stage de formation, est classé comme quartier politique de la ville, c’est-à-dire, plus de moyens sont mis en œuvre afin de favoriser l’équité territoriale.
Ma place en tant que stagiaire assistante de service social
J’ai pu m’initier à l’Accompagnement Social Individuel (ASI) sous la responsabilité d’une référente professionnelle titulaire d’un diplôme d’Etat d’assistante de service social.
Tout au long de cette intervention sociale j’étais dans une écoute attentive des propos de la famille, de leurs ambitions (trouver un emploi, intégrer un logement en dur et scolariser ses enfants dans des meilleurs conditions de vie), de ses envies (importance du lien avec sa communauté), dans l’accueil de ses sentiments et dans le non-jugement.
Mes propositions de démarches se sont effectuées dans le respect de la volonté du couple. En effet, j’ai été particulièrement vigilante au respect du secret professionnel lors de nos échanges avec l’équipe ainsi qu’avec les partenaires.
Les démarches menées ensemble lui ont permis de se confronter à la réalité, à l’extérieur de la communauté, à se sentir comprise dans ses frustrations, ses difficultés/souffrances, tout en ayant mon soutien. J’ai encouragé madame et monsieur à s’engager dans le processus d’accompagnement, dans leur projet, tout en développant leur autonomie. Ils ont en effet entrepris des déplacements seuls à des rendez-vous.
Présentation de la situation
Nature et origine de la demande
Lors d’une visite à domicile le 16 septembre 2020 j’ai rencontré pour la première fois monsieur et madame Chereji. Leur demande était qu’ils soient aidés et soutenus dans leurs difficultés financières et éventuellement obtenir un secours.
Monsieur Chereji fait des crises d’épilepsie. Madame a une meilleure compréhension en langue française que monsieur. Cependant, je n’ai pas eu besoin de faire appel à un interprète car madame expliquait à son mari quand celui-ci semblait perdre le fil de la conversation.
D’un commun accord avec mon référent de stage, j’ai accompagné la famille et conservé leur suivi en référence. En effet, le couple réside dans un des quartiers où j’étais stagiaire. Il a été proposé à la famille que je sois leur travailleur social de référence, durant ma période de stage et ils étaient d’accord avec cette proposition d’être accompagnée par une stagiaire.
Recueil de données
- La situation familiale
La famille est composée de :
- Monsieur Chereji qui a 45 ans et est de nationalité roumaine. Il est arrivé sur le territoire français en 2014.
- Madame Chereji qui a 44 ans et est de nationalité roumaine également. Elle est arrivée en même temps que monsieur sur le territoire français.
Monsieur et madame Chereji n’ont pas eu besoin d’obtenir de titre de séjour, sachant que la Roumanie est dans l’Union Européenne depuis 2008.
Monsieur et madame sont mariés civilement en Roumanie le 13 avril 2000 conformément à leur acte de mariage rédigé en roumain, en français et en anglais.
De cette union, ils ont quatre enfants :
- ROBERT qui a 18 ans ;
- ROMAIN qui a 15 ans ;
- REBECA qui a 8 ans ;
- ROSALINDA qui a 3 ans.
- Arrivée de la famille en France
La famille vivait auparavant dans leur pays d’origine et est arrivée en France en 2014. Le couple dit avoir de la famille sur le territoire, dont le frère de madame avec son épouse et ses enfants et quelques amis. Ils ont des liens avec eux et se voient au quotidien. Il n’y a pas d’entraide entre eux, selon les dires de madame. En effet, l’ensemble de leurs liens familiaux, du côté de monsieur, semble être dans le pays d’origine qu’ils ont quitté il y a quelques années de cela. Bien que je me sois interrogée sur la raison de leur arrivée sur le territoire français, à ce moment-là, ils m’ont dit qu’ils souffraient du rejet dans leur pays d’origine de la part de leurs compatriotes qui les qualifiaient de « voleurs » ou d’ « ignorants » et que l’extrême pauvreté dans laquelle ils se trouvaient les a poussés à quitter leur pays pour venir tenter leur chance en France.
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