Question Sur Corpus: La Poésie Du Quotidien

Ces poèmes donnent un dimension importante à des objets ou êtres peu considérés, mais ils présentent aussi des différences.

Nous pouvons ensuite constater que ces écrits divergent par leur structure. « J'aime l'araignée » se compose de sept quatrains, contenant chacun deux décasyllabes suivis de deux pentasyllabes. Le poète exprime son lyrisme comme le prouve l'utilisation du pronom « je », et la pitié qu'il éprouve pour l'araignée et l'ortie à travers de nouvelles anaphores ( « Plaignez la laideur, plaignez la piqûre » (v.19)). De façon très différente, Apollinaire choisit la forme du calligramme qui reproduit ses sujets. Il s'adresse au lecteur ou à lui même, utilisant le pronom de la deuxième personne pour qu'il s'affranchisse des contraintes: « la cravate que tu portes (…) ôte-là », « Passe la peur de mourir ». Réda écrit,lui, en vers libres, à savoir des vers de quatorze syllabes et un alexandrin pour présenter de façon élogieuse l'objet: « C'est un grand vélo noir, de proportions parfaites » (v.7). Le lyrisme englobe là aussi le lecteur, grâce à l'usage du pronom « on ». Enfin Ponge se distingue tout-à-fait des autres poètes du corpus en usant d'un poème en prose. Le pronom de la troisième personne domine dans son texte, même pour faire référence à l'énonciation (« sur le sort duquel il convient toutefois de ne pas s'appesantir »), mettant ainsi une nouvelle fois en valeur son objet de prédilection.

Ces textes, de façon très distinctes, cherchent donc à révéler les qualités cachées d'éléments ordinaires.