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Attribution Causale

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uses. Il est mis à jour par un processus de sélection-rétention permettant l’apprentissage (Karl E. Weick, 1979).

Des années 1960 à 1970, les chercheurs mettront en exergue les erreurs et les biais afférents à la conception d’homme comme scientifique spontané nommés « biais d'attribution ». On retrouve entre autres :

Le biais acteur/observateur

L’erreur fondamentale d'attribution

Le biais d'autocomplaisance

L'erreur ultime d'attribution

À ce titre, le rôle des représentations sociales en tant que réservoir de savoirs, connaissances et croyances partagées par des groupes et dans ces groupes est déterminant comme guide des explications quotidiennes.

I Problématique et généralités1. Le phénomène/processus psychosocialPourquoi Marie a-t-elle réussi son examen de psychologie sociale et Marc l’a raté ? Pourquoi Isabelle et Guillaume se disputent-ils régulièrement ? Pourquoi ai-je donné un euro à un sans-abri ?

Non, il ne s’agit pas d’un extrait d’un livre qui serait appelé « dis-moi pourquoi » et que l’on offrirait aux enfants à l’âge où ils posent toutes sortes de questions. C’est simplement le genre de questions que chacun se pose quotidiennement à propos de tout type de situations mais plus particulièrement lorsqu’il s’agit d’expliquer les comportements (que ce soient les nôtres ou ceux d’autrui) et d’en comprendre les causes.

Cette recherche des causes possibles d’un acte est appelé processus d’attribution : il est mis en œuvre par les individus chaque fois qu’ils ont à déterminer les causes d’événements, aussi bien lorsqu’on le leur demande de façon spontanée que chaque fois que les événements sont inattendus, que les individus se trouvent dans l’incertitude ou qu’ils vivent des échecs (Weiner, 1985).

2. Définition(s)L’attribution consiste à donner une explication à des événements pour lesquels nous n’avons pas d’explication immédiate et évidente. L’explication peut concerner soi-même (auto-attribution) ou autrui (hétéro-attribution) ; elle devient alors la cause perçue de l’événement en question, c’est-à-dire une croyance quant à la cause d’un acte, une inférence ayant pour but d’expliquer pourquoi un événement a eu lieu.

Ces inférences résident dans l’utilisation d’une certaine information pour développer une explication complète. Ce processus revient donc à mettre à jour une structure stable, permanente, non immédiatement repérable et qui sous-tend des conduites perçues comme particulières et variables. Par exemple, si un étudiant réussit un examen, nous lui attribuons de l’intelligence (élément stable, permanent, non immédiatement perceptible), qui n’est pas forcément réelle puisqu’il peut avoir triché, avoir eu de la chance, etc.

Parmi les divers types d’attribution (dispositionnelles : inférence de caractéristiques personnelles à partir des actes d’autrui ; de responsabilité : recherche du responsable – moral, légal – d’un acte ; causales : recherche des causes d’un événement), nous nous intéresserons exclusivement à l’attribution causale. Pour celle-ci, on distingue le lieu de causalité (l’origine de l’action), la stabilité de la cause et la contrôlabilité (tableau 1).

Tableau 1. Les trois dimensions causales de Weiner appliquées au succès universitaire[1].

Lieu de causalité | Stabilité | Contrôlabilité | Exemples |

Interne | Stable | Contrôlable | Je révise beaucoup pour mes examens |

Incontrôlable | Je suis fort dans ce domaine |

Instable | Contrôlable | Pour une fois, j’ai bien révisé |

Incontrôlable | Tout me réussit en ce moment |

Externe | Stable | Contrôlable | Le prof m’a donné des cours particuliers |

Incontrôlable | Le sujet était vraiment simple ce semestre |

Instable | Contrôlable | J’ai demandé qu’on m’offre des cours de rattrapage |

Incontrôlable | J’ai eu de la chance |

II Principes essentiels et approches(s) fondamentale(s)

1. Heider

Selon Heider (1958), le processus d’attribution est une recherche des causes des événements perçus. C’est un travail cognitif évitant aux individus de se trouver en situation de déséquilibre cognitif (ou d’inconsistance cognitive) (fiche 4) : les attributions leur permettent de prédire des événements ainsi que de répondre à leurs attentes.

La causalité peut être externe (impersonnelle) et dépendre des caractéristiques de la situation (le hasard, la chance, les autres, etc.) ou interne (personnelle) et dépendre des caractéristiques et dispositions des personnes (la personnalité, les efforts, etc.).

Heider introduit la notion d’attribution pour rendre compte de la psychologie du sens commun. Mais c’est Kelley (1967) qui propose le modèle le plus étendu, modèle qui rend compte des attitudes, des émotions et des dispositions.

2. Kelley

Kelley propose deux théories. La première (1967) vise à expliquer comment les attributions sont formées lorsqu’une analyse est menée de façon très réfléchie, avec un nombre important d’informations. La seconde (1972) porte sur les attributions émises lorsqu’une seule observation est disponible.

Le principe de base du premier modèle est la covariation (plusieurs observations sont donc nécessaires). La covariation porte sur les caractéristiques comportementales qui sont à la base de l’attribution : un effet est attribué à l’une des causes plausibles avec laquelle il covarie. Une causalité interne ou externe est ainsi attribuée selon la quantité des informations disponibles sur les autres individus, les circonstances entourant l’action, les objets, etc.

Trois dimensions viennent en outre spécifier cette attribution :

- Le consensus réside dans l’ensemble de l’information recueillie en comparant les actes de la personne étudiée avec ceux d’autres personnes ou soi-même.

- La distinction ou distinguabilité porte sur la conduite, les réactions de la personne en interaction avec des entités ou activités autres que celles en cause.

- La consistance ou constance porte sur la comparaison entre la conduite de l’individu étudié dans la situation en cause avec celle adoptée par cet individu à d’autres moments ou dans d’autres circonstances.

Chaque information peut posséder ces dimensions à un niveau élevé ou bas ; les covariations permettent aux individus de se définir une image « réelle » de leur environnement. Ces dimensions ont toutefois des poids différents : les individus sont plus sensibles aux informations concernant la consistance et la distinguabilité qu’à celles liées au consensus.

Ce modèle est cognitivement coûteux. Kelley (1972) propose des raccourcis d’attribution qu’il nomme « schémas causaux ». Son second modèle met ainsi en avant l’idée que les explications quotidiennes répondent essentiellement à un souci d’économie cognitive et se basent surtout sur ces schémas causaux.

Ceux-ci sont des informations conservées en mémoire concernant les liens causaux dans l’environnement, c’est-à-dire des raisonnements trouvant leur source dans un répertoire mental, acquis par apprentissages, de causes et d’effets qui leur sont liés.

Kelley décrit trois types de schémas causaux dont l’utilisation dépend de la nature de la situation dans laquelle se trouvent les individus : des situations nouvelles, rares, etc. nécessitant la mise en application de schémas dits des causes multiples nécessaires ; des situations habituelles, quotidiennes menant les individus à appliquer des schémas dits de causes multiples suffisantes (principes de disponibilité et d’élimination) ; enfin, des situations intermédiaires s’accompagnant de la mise en application de schémas de causes compensatoires.

3. Jones et Davis

Jones et Davis (1965) s’intéressent surtout aux inférence faites à partir des intentions d’action relatives aux dispositions des individus. Leur théorie des inférences correspondantes (correspondent inference theory) tente d’expliquer comment les individus déterminent des intentions et dispositions à partir d’actions et d’effets.

Lorsqu’une unique observation est réalisable, le principe de covariation ne peut s’appliquer. Jones et Davis proposent de le remplacer par celui d’élimination (discounting principle). Il s’agit de l’élimination des causes et/ou attributs les plus improbables. Selon eux, on peut faire une correspondance entre une action et une intention (découlant d’une disposition) (1) si l’individu acteur connaît les effets de son comportement et (2) si cet individu possède les capacités à effectuer le comportement pour générer les effets

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