Compte rendu sur la "mécanisation au pouvoir" de Siegfried Giedion

les mains de Marcel Duchamp et d’autres, les machines, ces merveilles d’efficacité, se transforment en objets irrationnels chargés d’ironie, mais introduisent en même temps un nouveau langage esthétique. »

On voit ici l’évolution d’une société où la mécanisation prend une ampleur toujours plus grande, une mécanisation dont la dimension anonyme – ces “ humbles objets ” – n’a plus de commune mesure avec une quelconque société machiniste telle que célébrée dans l’entre-deuxguerres. Une nouvelle mécanisation qui cherche un équilibre par rapport aux valeurs humaines, en renforçant plutôt la notion de confort ou de mobilité.

Siefreid Giedon découpe son livre en sept parties :

1 - l'histoire anonyme

2 - Origines de la mécanisation

3 – Étapes et procédures de la mécanisation

4 – Mécanisation et substance organique

5 – Mécanisation et environnement humain

6 – La mécanisation des tâches ménagères

7 – La mécanisation du bain

8 – Conclusion

On peut voir que les sujets traités par l'auteur sont vastes et touchent quasiment tous les domaines. Ils se questionnent sur des questions propres aux design, de l'apparance de l'objet, son confort, sa conception, les raisons de sa création, son aspect (avec l'aide de croquis détaillés et explicatifs sur les différentes inventions), l'utilisation de l'outil. Mais aussi dans la nourriture à des domaines plus technique comme la photographie par exemple.

Siefried Giedon retrace les liens internes de la technique, des rapports méthodologiques, par exemple la compréhension du mouvement de l'antiquité jusqu'au 19ème sicèle (méthode photographique), le confort.

Le mouvement image très bien (avec la chronophotographie notamment), cette idée de la décomposition d'un geste, une fabrication en plusieurs images, étapes. Cela s'applique également à la division des tâches, dans la conception d'un objet. On peut donc fait le lien, entre ce lien interne et le sujet de la mécanisation. L'auteur procédera de cette manière tout au long de son œuvre pour mettre en lumière et rendre plus compréhensible ce qu'est la mécanisation.

La chaîne de montage forme selon les mots de l'auteur « l'épine dorsale de l'industrie moderne » et devient donc un des axes principaux définissant le terme de mécanisation. Henry Ford en est d'ailleurs l'inventeur vers 1908, en organisant les tâches par étapes pour augmenter la productivité de son entreprise de voiture, c'est le fordisme (le taylorisme en dessine les prémisses vers 1880).

Puis ce fut le tour à l'industrie, en tuant les animaux à la chaîne de manière mécanique, même si cette idée mit du temps à être accepté. Siegfried Giedion voit cela comme un acte brutale, où l'on éprouve plus rien, où l'émotion est remplacé par la mécanisation. C'est un des aspects de la mécanisation que l'auteur constate.

L’agriculture également est un milieu important dans la mécanisation, au pour subvenir à un besoin grandissant, nous avons dû adapter nos inventions pour produire en masse. L'agriculture est passé de l'utilisation de l'outil comme la pelle, à la force animale, les tracteurs, l'utilisation d'engrais. La nourriture étant un point essentiel à l'homme, on voit ici de manière très notable l'effet de la mécanisation sur l'évolution d'un besoin, d'une société.

Cet ouvrage analyse avec une rare finesse les origines et les effets de la mécanisation sur nos sociétés occidentales. Il s'agit d'un outil essentiel