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Croissance Et Developpement

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r les hommes (et les femmes !) : il s'agit de l'activité qu'ils mettent au service de la production de biens et services. La quantité de travail effectivement utilisée est mesurée par la population active occupée. Si celle-ci augmente dans un pays, il est logique que la production augmente, toutes choses égales par ailleurs. Il y aura donc croissance économique.

Remarquons que, dans les sociétés modernes, seul le travail rémunéré est pris en compte : l'activité des bénévoles, même s'ils passent de nombreuses heures, par exemple à animer un club de loisirs ou de sport, n'est pas considérée comme du travail, tout comme le ménage fait par une mère de famille (alors que cela serait du travail si cette femme faisait le ménage dans une école, par exemple, ou dans une autre famille en étant payée et déclarée).

Si le travail est toujours nécessaire pour produire, il est toutefois possible d'accroître la production sans augmenter la quantité de travail utilisée, à condition d'améliorer l'efficacité du travail, ce que l'on appelle plus souvent la productivité du travail. Dans les paragraphes suivants, nous allons présenter les trois éléments qui apparaissent comme essentiels pour expliquer l'augmentation de la productivité du travail. On les sépare pour les présenter, mais il faut bien souligner qu'ils s'accompagnent mutuellement les uns les autres.

1.1.2 - L'augmentation de la productivité peut provenir de la division du travail.

Répartir le travail entre les travailleurs et les spécialiser permet d'augmenter la productivité. Avant de montrer comment, on rappellera en quoi consiste cette division technique du travail.

* Qu'appelle-t-on division technique du travail ? Pour augmenter l'efficacité du travail, on observe qu'il faut répartir entre plusieurs travailleurs les différentes phases de fabrication d'un produit. Chaque travailleur n'effectuera plus qu'une partie, parfois très petite, de l'ensemble de la fabrication. Il sera spécialisé dans une seule tâche et c'est le collectif des travailleurs qui assurera la production et non plus un travailleur isolé. On divise donc le travail entre autant de travailleurs qu'il y a de tâches différentes dans la production.

L'exemple de la manufacture d'épingles : il s'agit d'un exemple très célèbre présenté par Adam Smith dans Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations (1776). Un travailleur peut faire une épingle tout seul, il ne fabriquera que bien peu d'épingles dans sa journée. Mais en divisant la fabrication en 18 opérations distinctes (tirer le fil métallique de la bobine, couper le fil, rendre pointue la tige, etc...), assurées par 18 ouvriers distincts, on arrivera à fabriquer des milliers d'épingles par jour. La productivité aura donc beaucoup augmenté.

* Pourquoi diviser le travail augmente-t-il la productivité ?

On peut énumérer, et Adam Smith le fait déjà à son époque, les effets positifs de la division technique du travail :

* D'abord, chaque travailleur étant spécialisé dans une tâche la maîtrisera mieux et la réalisera plus rapidement. Et on pourra utiliser chaque travailleur dans la tâche pour laquelle il est le plus "doué".

* Ensuite, chaque travailleur ne faisant plus qu'une seule tâche ne perdra plus le temps qui était auparavant nécessaire pour changer de tâche. Et il consacrera ce temps à produire davantage.

* Enfin, les tâches les plus simples pourront même être effectuées par des machines : la division technique du travail va donc inciter les scientifiques à inventer des machines capables d'effectuer ces tâches les plus simples (et, au fur et à mesure du temps, des tâches de plus en plus complexes). On voit ici directement le lien avec les deux autres éléments que nous allons présenter, l'accumulation du capital et le progrès technique.

Au total donc, la division technique du travail augmente la productivité et permet de produire de beaucoup plus grandes quantités dans le même temps.

1.1.3 - Mais elle vient aussi de l'accumulation du capital et du progrès technique. 6

* Le rôle de l'accumulation du capital

C'est l' investissement qui permet cette accumulation de capital productif.L'entreprise en s'équipant en machines permet à ses travailleurs de produire plus efficacement. Un même travailleur, dans le même temps, produira davantage qu'avant l'introduction des machines. Depuis le début du 19ème siècle, c'est-à -dire depuis la révolution industrielle, on observe que le stock de capital par travailleur a considérablement augmenté, y compris dans les services qui étaient restés un peu à l'écart de ces progrès. On dit que l'intensité capitalistique de la production s'est accrue, c'est-à -dire que pour produire une voiture par exemple, on utilise proportionnellement de plus en plus de capital (et de moins en moins de travail, donc). Cela élève évidemment la productivité du travail.

* Le rôle du progrès technique

Le progrès technique est à l'origine des nouvelles machines ou des nouveaux procédés de fabrication. Il permet aussi de concevoir des produits nouveaux. En ce sens, il est aussi à l'origine de l'augmentation de la productivité. Il est souvent en amont des investissements, qui viennent le mettre en œuvre. Nous verrons plus précisément dans la deuxième partie de ce chapitre comment le progrès technique contribue à la croissance.

1.1.4 - Quelles ont été les sources de la croissance depuis 1960 dans les pays développés ?

* Le rôle du facteur travail.

Dans les trois pays, le facteur travail a contribué à cette croissance, et cela pour deux raisons : la quantité de travail a pu augmenter et la qualification du travail s'est améliorée. Aux Etats-Unis, par exemple, entre 1973 et 1990, sur les 2.5% de croissance annuelle moyenne, 1%, soit plus du tiers, est dû à la contribution du facteur travail. Pourquoi le chiffre négatif de la contribution du facteur travail en France entre 1973 et 1990 ? Cela signifie qu'il y a une diminution de l'apport du facteur travail, due sans doute à la diminution de la durée du travail (5ème semaine de congés payés et passage des 40 heures aux 39 heures en 1981) et de la hausse du chômage.

* Le rôle de l'accumulation de capital.

On observe aussi qu'en France et au Japon, l'accumulation du capital, c'est-à -dire l'investissement (mesuré par la F.B.C.F. [allez revoir ce que l'on appelle F.B.C.F. dans la liste des notions] joue un grand rôle dans la croissance : celle-ci est à l'origine de près de la moitié de la croissance entre 1973 et 1990, bien plus donc que le facteur travail.

* Le rôle du progrès technique.

Quand on a bien mesuré l'apport du capital et du travail dans la croissance, qu'observe-t-on ? Qu'il reste une partie de la croissance qui ne s'explique pas par les apports directs du capital et du travail. C'est ce que l'on appelle traditionnellement le " résidu ", ce qui reste inexpliqué. Et l'on voit (sur la dernière ligne du tableau) que cela correspond à une partie importante de la croissance (nettement plus de la moitié pour la France). Vu son importance, il faut tenter de comprendre ce résidu. Les économistes l'attribuent en général au progrès technique : l'amélioration des techniques permet à la combinaison du travail et du capital d'être de plus en plus efficace. En améliorant les machines ou les procédés de fabrication, en élevant la qualification des travailleurs, le progrès technique contribue à augmenter la productivité du travail et, ce faisant, à éviter les rendements décroissants. Il explique donc en grande partie la croissance et est au coeur des questions qui lui sont liées : d'où vient le progrès technique, qui le maîtrise, au service de qui (et de quoi) doit-il être ? Nous reviendrons évidemment plus loin sur ces questions pour comprendre comment cela se passe.

En conclusion, on peut dire que l'amélioration de l'efficacité des facteurs de production est essentielle pour expliquer la croissance. Cependant, d'autres éléments jouent un rôle non négligeable, en particulier le comportement des différents agents économiques, en particulier les entreprises et l'Etat.

1.2 - Le rôle des agents économiques dans le processus de croissance. 2

Disposer de facteurs de production dans une certaine quantité et/ou dans une certaine qualité, c'est une chose. Mais cela ne détermine pas à coup sûr un certain taux de croissance économique. De la même manière, on vient de voir que le progrès technique pouvait engendrer de la croissance, mais d'où vient-il ce progrès technique ? Il ne tombe pas du ciel. Il y a donc d'autres éléments à prendre en compte, des éléments qui relèvent du comportement, de l'attitude des agents. Qui sont ces acteurs de la vie économique et sociale dont nous parlons ici ? Il s'agit bien sûr des entrepreneurs (qui sont à l'origine des décisions concernant la mise en

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